Ce que plusieurs experts voyaient venir depuis déjà quelques jours est maintenant confirmé : la sixième vague de COVID-19 est officiellement commencée au Québec, a indiqué mercredi l’Institut national de santé publique (INSPQ).

« On a envoyé un message ce matin au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour dire que oui, on considère maintenant qu’on est officiellement dans une sixième vague », explique le médecin épidémiologiste de l’Institut, le DGaston De Serres. Il estime que cette vague pourrait même avoir commencé depuis la mi-mars.

Il y a quelques jours, dimanche dernier, le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, était demeuré prudent dans ses propos, en affirmant que le Québec était « en route vers une sixième vague », sans toutefois le nommer précisément. Il avait alors assuré qu’aucune nouvelle restriction sanitaire ne serait imposée pour le moment.

Mais dès le début de la semaine, plusieurs chercheurs de l’INSPQ se sont réunis pour confirmer que la tendance d’une sixième vague était bien réelle. « Cette sixième vague-là, on l’attendait. Dans nos projections qui ont été faites il y a quelques semaines, on voyait déjà une vague qui allait être plus ou moins marquée selon l’intensité des contacts de la population, à la suite du relâchement des mesures. Ce qui se passe colle assez bien à ce qu’on anticipait », résume le DDe Serres à ce sujet.

Tout indique d’ailleurs que cette sixième vague est l’œuvre du BA.2, sous-lignée du variant Omicron, qui représente maintenant les deux tiers des nouveaux cas de COVID-19 au Québec.

Plus tôt mercredi, l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) a par ailleurs prévu dans de nouvelles modélisations que « pour la première fois depuis le pic de la cinquième vague (mi-janvier), le nombre de nouvelles hospitalisations est en augmentation (18 %) par rapport à la semaine précédente (527 versus 447) », et ce, dans tous les groupes d’âge et toutes les régions.

Selon l’organisme, il faut prévoir dans les deux prochaines semaines une hausse du nombre de nouvelles hospitalisations « à environ 200 par jour », avec un intervalle de confiance entre 167 et 230. Le nombre de lits ordinaires occupés par des patients COVID se situerait ainsi entre les niveaux 3 et 4 définis par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). Aux soins intensifs, on atteindrait plutôt environ 50 % du niveau 1 défini par le MSSS.

Bilan à la hausse

Québec, de son côté, a rapporté mercredi 3067 nouveaux cas de COVID-19, ce qui porte la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à 2207. Il faut remonter au 4 février pour surpasser la barre des 3000 infections au Québec. La tendance est actuellement en hausse de 65 % sur une semaine. Ces chiffres sont toutefois moins représentatifs en raison des limites dans l’accès aux tests de dépistage par PCR.

Environ 2380 personnes ont également rapporté lundi avoir obtenu un résultat positif à un test rapide. Les cas autodéclarés sont en hausse de 140 % depuis une semaine.

Dans le réseau de la santé, on a observé mercredi une hausse de 47 hospitalisations liées à la COVID-19. Le Québec atteint ainsi à nouveau la barre des 1200 patients hospitalisés en lien avec la maladie. Du nombre, 60 d’entre eux se trouvent aux soins intensifs (-3).

Globalement, le nombre de personnes hospitalisées devrait effectivement continuer à progresser dans les prochains jours, le nombre d’admissions augmentant plus rapidement que les sorties. Idem aux soins intensifs. Côté vaccination, la campagne québécoise demeure au ralenti. Mardi, environ 8850 doses supplémentaires ont été administrées. Les huit nouveaux décès signalés portent quant à eux la moyenne quotidienne à 11. La tendance est en hausse de 30 % sur une semaine.