Avec la situation épidémiologique actuelle, il faut s’attendre à ce que le masque demeure obligatoire après la mi-avril, estime le directeur régional de santé publique de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, dont la région affiche le plus haut taux de cas actifs au Québec.

« Le plus vraisemblable, je pense, c’est que ça va probablement se poursuivre, la date va être reportée », a indiqué le DYv Bonnier Viger à La Presse lundi.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait annoncé au début du mois que l’obligation de porter le masque dans les lieux publics serait levée « au plus tard à la mi-avril ».

Cette date avait cependant été fixée avant la montée du sous-variant BA.2, rappelle le DBonnier Viger, dont la région affiche le taux de nouveaux cas le plus élevé de la province, soit 103 pour 100 000 habitants. Ce chiffre ne montre toutefois que les malades ayant accès à un test PCR, soit 10 % de la population, qui compterait donc près de 7000 cas actifs, estime le DBonnier Viger.

C’est « beaucoup de gens », mais seulement 13 citoyens sont hospitalisés, note-t-il.

« On n’aurait pas de justification de remettre en place des mesures populationnelles qui priveraient beaucoup de gens de toutes leurs activités », souligne le directeur régional de santé publique, qui suit la situation « de près ».

L’est du Québec demeure la partie de la province la plus touchée par la flambée récente. La Côte-Nord recense 59 nouveaux cas par 100 000 habitants et le Bas-Saint-Laurent, 50.

Contrairement à la grande région de Montréal, où la situation s’est améliorée à la fin de février, le Bas-Saint-Laurent est resté sur un plateau, d’où les cas ont augmenté.

« Est-ce qu’on est en 6e vague ou en vague 5B ? On n’a jamais vraiment quitté la cinquième », illustre le directeur régional de santé publique, le DSylvain Leduc.

De nouvelles restrictions propres à la région seraient toutefois « difficiles à implanter » et ne sont pas envisagées, assure-t-il. « D’abord, il faudrait une décision nationale qui accepte un retour aux paliers, et ça n’a jamais été sur la carte. »

Si l’est du Québec est aujourd’hui le plus touché, c’est qu’il l’a moins été par la vague Omicron et l’immunité qu’elle a procurée, pensent les deux directeurs de santé publique.

Avec un BA.2 qui est beaucoup plus contagieux, le virus a beaucoup plus de chances de s’implanter dans des populations qui sont plus vierges que du côté de Montréal.

Le DYv Bonnier Viger, directeur régional de santé publique de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine

Garder le masque

Peu importe la date à laquelle l’obligation du port du masque dans les lieux publics sera levée, « on se prépare à faire la recommandation à un plus large groupe possible de le maintenir », prévient le DLeduc.

Le médecin résident en anesthésie Mathieu Nadeau-Vallée, connu sur TikTok sous le nom de @Wal_Trudeau, a récemment publié une vidéo où près d’une vingtaine de travailleurs de la santé et de scientifiques appuient les Québécois désireux de porter le masque au-delà de l’obligation légale. « Sachez qu’on est une méchante gang derrière vous, qui vous supporte et qui va continuer à le faire avec vous », conclut la microbiologiste Audrey-Anne Leblanc.

Visionnez la vidéo TikTok de @Wal_Trudeau

Dans le Bas-Saint-Laurent, 217 employés sont en retrait, dont 177 à cause d’un test positif, les autres étant en isolement préventif. Le service d’obstétrique de l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima, à La Pocatière, a été suspendu le week-end dernier pour cette raison. La Gaspésie compte 246 employés en retrait en lien avec la COVID-19.

Lancement de la 4e dose

La campagne de vaccination pour la quatrième dose débute ce mardi, a rappelé le MSSS sur Twitter.

Les résidants des CHSLD, des résidences privées pour aînés (RPA) et des ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF) sont visés. Les personnes âgées de 80 ans ou plus et celles qui sont immunodéprimées sont aussi invitées à prendre rendez-vous.

À ce jour, 88 % des 80 ans et plus ont reçu trois doses.

Les hospitalisations augmentent

Le Québec compte 1115 patients hospitalisés avec la COVID-19, dont 53 aux soins intensifs, a rapporté le MSSS lundi.

Il s’agit d’une hausse de 11 % des hospitalisations et de 10 % des patients aux soins intensifs sur une semaine.

Par ailleurs, les 1614 nouveaux cas rapportés lundi portent la moyenne quotidienne calculée sur 7 jours à 1958. La tendance est ainsi en hausse de 66 % sur une semaine.

De plus, 5270 personnes ont rapporté avoir obtenu un résultat positif à un test rapide durant la fin de semaine. Ces cas autodéclarés, qui ne sont pas inclus dans les cas rapportés quotidiennement, sont en hausse de 147 % depuis une semaine.

Un nouveau décès s’est aussi ajouté au bilan, portant la moyenne quotidienne à neuf. La tendance est en baisse de 28 % sur une semaine.

En tout, 14 325 décès ont été attribués à la COVID-19 dans la province depuis le début de la pandémie.