Plus d’un enfant sur trois a été en contact avec la COVID-19 au cours des dernières semaines. Une donnée jugée rassurante par la Santé publique, à environ deux semaines du retrait du masque en classe au primaire et au secondaire, qui doit entrer en vigueur dès le 7 mars.

Au total, entre 35 % à 40 % des enfants ont déjà été en contact avec la COVID-19 ces dernières semaines, selon les estimations présentées mercredi. Par ailleurs, ce sont finalement près de trois millions de Québécois qui ont contracté la COVID-19 depuis le début de la cinquième vague, davantage que les deux millions précédemment estimés.

Le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, affirme que ces données obtenues par des « études sérologiques » confirment la forte circulation du virus chez les enfants et dans la population. « La vague Omicron a sans doute été plus forte que ce qu’on a pensé », a-t-il reconnu, en se disant assez confiant pour la suite. « Tout va dans le bon sens », a-t-il résumé, en appelant néanmoins à la prudence, les 1672 personnes toujours hospitalisées correspondant encore « au pic de la deuxième vague ».

Malgré tout, le virus va continuer à être présent dans les prochaines semaines. L’immunité acquise par Omicron n’empêche pas le virus de continuer à circuler.

Luc Boileau, directeur national de santé publique

« Trop tôt » pour un calendrier sur le masque

M. Boileau a du même coup confirmé que le couvre-visage en classe pour les élèves du primaire et du secondaire sera bel et bien abandonné après la relâche scolaire, à compter du 7 mars. Il assure « avoir fait le tour de plusieurs spécialistes et également rencontré les représentants des parents et du ministère [de l’Éducation] », avant de faire part de sa recommandation au gouvernement.

Selon lui, « il y a plus de bénéfices » que d’inconvénients à retirer le masque en classe, dans le but premier de « faciliter la socialisation et l’apprentissage » des élèves. L’assouplissement viendra toutefois avec des « risques calculés » qu’il faudra surveiller de près. C’est pour cette raison que le couvre-visage sera maintenu dans les aires communes, lors des déplacements et pendant le transport scolaire.

Ce que les orthophonistes nous disent, c’est que les enfants qui portent le masque cessent de parler, et que c’est nuisible à leur développement.

La Dre Marie-France Raynault, conseillère médicale au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS)

Il demeure toutefois « trop tôt » pour offrir aux Québécois un calendrier précis sur la levée du port du masque obligatoire dans le reste de la population, affirme Mme Raynault. « Ça pourrait se passer très rapidement, mais ça pourrait aussi prendre quelques semaines de plus. On ajustera ce calendrier en fonction de la capacité hospitalière, qu’on essaie de protéger. »

Pas d’autres vagues « immédiatement »

« Nous ne croyons pas qu’il y aura une autre vague immédiatement », a peu après affirmé le DBoileau. Il dit comprendre en ce sens que certaines personnes « veulent attendre » encore quelques semaines avant de profiter de la dose de rappel. « Le nombre d’infections avec Omicron fait qu’on pense que les gens retardent la prise de rendez-vous, mais il y aura des occasions qui vont se présenter bientôt », a ajouté peu après la Dre Marie-France Raynault.

Cette dernière a indiqué que des « cliniques de relance » de la vaccination pourraient être tenues dès le mois de mars, quand plusieurs Québécois auront dépassé « la période des trois mois de post-infection ». « À l’automne, on envisagera aussi de faire une relance, avec le retour en classe », a-t-elle dit.

« On a espoir que l’immunité acquise par la vaccination ou même par l’infection devrait durer plusieurs mois. Mais c’est possible qu’au terme de l’année, cet été ou plus tard à l’automne, même l’hiver, on voit une recrudescence. Cela dit, on saura s’y préparer comme il faut », a ajouté le DBoileau.

En savoir plus
  • À ce jour, 48 % de la population a reçu trois doses, contre 86,5 % qui a eu une dose et 82,2 % qui en a reçu deux. Un sondage de l’Institut national de santé publique (INSPQ) a démontré mercredi que 42 % des Québécois doublement vaccinés n’iront pas chercher leur troisième dose.
    données publiques de l’inspq