Si la métropole est installée depuis cinq semaines « sur une pente descendante » de la COVID-19 – au moins un million de Montréalais auraient contracté le virus durant la vague Omicron –, la Santé publique maintient que « la prudence s’impose ». Elle juge toutefois que le retrait du masque obligatoire en classe, au retour de la relâche, est « acceptable » dans le contexte.

« On est installés depuis cinq semaines sur une pente descendante à Montréal, et ce, pour l’ensemble de nos indicateurs. On est quand même assez confortable avec les allégements, en gardant évidemment une certaine prudence », a expliqué la directrice de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, lors d’un point de presse mercredi, qu’elle espère être son « dernier » sur le coronavirus.

Elle estime que plus d’un million de Montréalais ont été infectés depuis décembre, et donc que « beaucoup de gens ont été immunisés à travers cette vague ». « La prudence s’impose, par contre. Il y a encore des milliers de personnes qui ne sont pas immunisées, sachant aussi que la protection avec le vaccin n’est pas efficace à 100 % et que le BA.2 est toujours présent », a prévenu la Dre Drouin.

Pour le moment, la Dre Drouin affirme que Montréal se trouve « dans une période de transition » et un « changement de paradigme ». « Cette étape va nous amener à retrouver une certaine normalité, mais aussi à maintenir certains comportements pour passer à travers les prochaines semaines », a-t-elle ajouté, en appelant entre autres la population à continuer d’utiliser les tests rapides.

Mme Drouin se dit malgré tout à l’aise avec la fin du masque obligatoire en classe au retour de la relâche, annoncé mardi par Québec, surtout parce que les enfants ont été « très touchés par Omicron » et que les indicateurs chez les élèves « sont à la baisse ». « D’amener ça après la relâche, ça permet aussi de préparer les jeunes, afin qu’ils s’imaginent déjà revenir en classe sans porter le masque », a-t-elle dit, en prévenant que la relâche « n’est pas nécessairement associée » à une hausse de contamination.

Vivre avec le virus ne se traduira pas nécessairement de la même manière d’une personne à l’autre. La perception du risque est encore là pour différentes raisons. Il va falloir respecter ce rythme-là.

La Dre Mylène Drouin

45 000 personnes en attente

Selon la présidente et directrice générale du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger, « le pire de la cinquième vague est vraiment derrière nous ». « La cinquième vague a été la plus difficile. On a eu plus de 1200 hospitalisations dans la journée la plus haute en janvier », a-t-elle rappelé. Jusqu’à 20 000 employés ont manqué « certaines journées » dans le réseau. En date de mercredi, plus de 500 patients étaient hospitalisés, une « forte baisse » par rapport au sommet de 3588 patients. Neuf décès ont été enregistrés dans la dernière semaine, et le taux de positivité oscille autour des 7 %.

Pour l’heure, Montréal est toujours au niveau 3 de délestage. « On est en reprise d’activités dans les cliniques externes, les services diagnostiques et les blocs chirurgicaux. Les blocs opératoires se situent à environ 86 % d’ouverture de leur capacité. On reprend beaucoup plus vite les activités cette fois-ci que les vagues précédentes », s’est aussi réjouie Mme Bélanger.

Selon les données actuelles, 45 000 Montréalais sont toujours en attente d’une chirurgie, dont 15 000 l’attendent depuis plus d’un an. La Santé publique vise à réduire cette proportion « de moitié » d’ici avril 2023.

Le réseau se prépare par ailleurs à mettre en place des « guichets d’accès » pour la clientèle sans médecins de famille, évaluée à environ 400 000 personnes dans la métropole. L’objectif visé est une implantation complète en septembre dans chaque CIUSSS.

En savoir plus
  • Environ 850 000 Montréalais ont eu jusqu’à présent reçu leur troisième dose. Au moment où un sondage de l’Institut national de santé publique (INSPQ) montre que 42 % des Québécois doublement vaccinés n’iront pas chercher leur troisième dose, « notre priorité va vraiment être centrée sur les malades chroniques, les personnes à risque et les plus âgés », a dit Mylène Drouin.
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