Depuis la mi-janvier, plus de 1300 fonctionnaires ont répondu à l’appel du gouvernement et se sont portés volontaires pour devenir temporairement aides de service dans le réseau de la santé. Notre journaliste s’est jointe au mouvement et a travaillé huit jours dans un CHSLD. Elle a été témoin de l’isolement qui pèse lourd sur les résidants. Mais aussi de la bienveillance des travailleurs et de petits moments de bonheur.

La vie au Manoir de Verdun

L’infirmière sort de la chambre de Carl O’Shaugnessy, une enveloppe au bout des doigts. Une forte odeur de marijuana envahit le corridor. Le résidant disait donc vrai : il a bel et bien passé une commande sur l’internet. Et sa livraison est arrivée ce jour-là au CHSLD.

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Ariane Lacoursière, aide de service

Dans son lit, M. O’Shaugnessy ricane. « Vous savez, plusieurs personnes viennent mourir en CHSLD. Mais il y a de la vie aussi ! », lance-t-il.

La responsable de site au Manoir de Verdun, Martine Sénécal, m’avait prévenue : « Un CHSLD, c’est le reflet de la société dans laquelle on vit. Il y a des riches, des pauvres, des gentils, des plus tannants… Et nous, on doit traiter tous ces gens-là de la même façon. Avec bienveillance. »

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Carl O’Shaugnessy

À lui seul, M. O’Shaugnessy illustre bien la diversité de la clientèle des CHSLD. Âgé de 55 ans, il habite au Manoir de Verdun depuis six ans. Amputé d’une jambe en 2014, ce Montréalais a une plaie qui tarde à guérir. Le CHSLD est pour l’instant sa seule option d’hébergement. Mais il refuse de s’en plaindre.

De son lit, il a accès aux chaînes de télévision de la planète entière. Il écoute sa musique, souvent du rap, très fort, pendant que ses voisins de palier chantonnent Gigi l’amoroso au salon. Il discute avec le personnel qui le respecte dans ses choix. « Tout le monde est super gentil ici », dit-il.

Certes, la COVID-19 vient assombrir son quotidien. Les visites sont limitées : un seul proche aidant par résidant (une limite portée à deux visiteurs par jour, un à la fois, depuis le 12 février et qui passera à 10 le 28 février). À cause de la pandémie, il n’y a pas d’activités. Et les employés doivent revêtir un lourd équipement de protection qui limite les contacts humains.

De sa chambre qui donne sur le fleuve, M. O’Shaugnessy préfère voir la vie du bon côté. « Regardez de l’autre côté de l’eau. C’est L’Île-des-Sœurs. Les gens payent des millions pour avoir cette vue. Pas moi », dit-il en riant.

La vulnérabilité

En tout, 1350 fonctionnaires ont répondu à l’appel du gouvernement lancé le 14 janvier et se sont portés volontaires pour être aides de service de façon temporaire dans le réseau de la santé. L’objectif initial était de recruter 2165 candidats. C’est dans ce cadre que j’ai prêté main-forte au personnel du Manoir de Verdun pendant huit jours. Au début de mon séjour, 23 des 192 résidants étaient infectés par la COVID-19. Près de la moitié des 12 étages étaient en éclosion. Plusieurs résidants étaient confinés à leur chambre.

Des résidants comme madame F.*. Elle ne parle presque plus, mais on peut parfois l’entendre siffler. Et compter. « Cent soixante-six, cent soixante-sept… » Madame F. a été une brillante femme d’affaires. Elle passe maintenant ses journées couchée. Les préposés la tournent régulièrement pour prévenir les plaies de lit.

Après que j’ai suivi une formation d’aide de service, on me demande de nourrir madame F. La préposée aux bénéficiaires Wivine Mondo me montre comment faire. Elle réveille doucement la résidante. Lui enfile un tablier et lui donne une première bouchée de gruau en lui parlant. « Tu peux continuer. S’il y a quoi que ce soit, viens me chercher », me dit Wivine en quittant la pièce.

Un peu intimidée, je continue de faire manger madame F. Je lui parle. Elle fixe le vide, mais elle semble avoir faim.

Avec ma blouse de protection, ma visière, mes gants et mon masque N95, j’ai chaud. J’ouvre une gelée de fruits. Je la lui donne à la cuillère. Wivine Mondo passe à ce moment. Elle rigole : « Ça, c’est un jus épaissi. Tu peux lui donner à boire comme dans un verre. » J’ai encore tant à apprendre. Faire déjeuner madame F. m’aura pris 40 minutes.

On m’affecte ensuite aux autres tâches d’aide de service. Remplir les lingeries dans le corridor afin que les préposés aux bénéficiaires aient en tout temps des débarbouillettes, des serviettes, de l’équipement de protection et des piqués sous la main. Vider les poubelles. Faire des lits. Parler aux résidants.

L’heure du dîner arrive rapidement. On me demande à nouveau de nourrir madame F. Après la soupe, j’ouvre son assiette principale qui contient trois purées : haricots jaunes, patates pilées et bœuf asiatique haché en petits morceaux. Je m’inquiète. Est-elle capable d’avaler cette texture ? Une collègue m’assure que oui.

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Nourrir une résidante en perte d’autonomie, première affectation à titre d’aide de service pour notre journaliste

Les morceaux sont minuscules, et mous. Mais madame F. mastique chaque bouchée longuement. Aime-t-elle ça ? Impossible de le savoir. Les tas de purée dans l’assiette me semblent immenses. Je l’interroge : « Avez-vous encore faim ? » madame F. répond : « Cent soixante-six, cent soixante-sept… » À chaque bouchée, madame F. ouvre à peine la bouche.

Comment savoir si elle a faim ou non ? Si elle est bien ? La grande vulnérabilité de madame F. me touche.

Après quelques cuillerées, je décide de passer directement au dessert, que la résidante avale avec plus d’entrain. Encore une fois, faire manger madame F. m’aura pris 40 minutes. Le soir, aucun aide de service n’est sur l’étage. Et le nombre de préposés aux bénéficiaires passe de quatre à deux. Ont-ils le temps de prendre 40 minutes pour faire manger madame F. alors qu’ils ont 19 autres résidants à leur charge ? « On fait du mieux qu’on peut », me souffle une collègue.

Une pénurie qui perdure

En 2020, Québec avait formé en accéléré près de 10 000 préposés aux bénéficiaires. De ce nombre, 8063 travaillent toujours pour les CHSLD. Mais de l’avis général, les besoins sont loin d’être tous comblés. Combien manque-t-il de préposés aux bénéficiaires au Québec ? Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) ne dispose pas de données à jour à cet effet. Des projections actuarielles de main-d’œuvre effectuées en 2019-2020 estimaient à 54 846 le besoin d’embauches entre 2020-2021 et 2027-2028, dit le MSSS.

Avant la pandémie, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) estimait pour sa part qu’il manquait 20 000 préposés dans le réseau. « Chose certaine, il y a encore beaucoup de besoins sur le terrain », dit le président de la FSSS, Réjean Leclerc. D’où l’idée d’amener des aides de service pour épauler les préposés dans leur travail.

Les mesures sanitaires

Tout résidant positif à la COVID-19 doit être isolé dans sa chambre pendant 10 jours. Impossible d’en sortir, même pour prendre une douche. Et quand un étage de CHSLD est en éclosion (deux cas positifs ou plus), l’ensemble des résidants doivent rester le plus possible dans leur chambre (ces règles ont changé mercredi, et l’isolement vise maintenant essentiellement les résidants infectés et les personnes ayant été en contact étroit avec eux). Mais on découvre rapidement qu’il y a un monde entre les règles sanitaires théoriques et leur application dans la pratique.

Plusieurs résidants n’ont tout simplement pas les capacités cognitives pour respecter cette consigne. Pour d’autres, rester 24 heures sur 24 cloîtrés dans leur chambre semble quasiment plus menaçant pour leur santé que de les laisser sortir. Et une récente étude semble aller en ce sens.

Lisez l’article « L’isolement tue »

Le personnel doit donc chercher à maintenir une sorte d’équilibre entre les deux options et naviguer à l’instinct.

Prenons le cas de Jeanette Tremblay. Passionnée de musique, cette résidante a une soif inépuisable de contacts sociaux. Dès son réveil, elle demande d’être installée dans son fauteuil roulant pour se déplacer au salon. Toute la journée, elle y écoute de la musique en tapant du pied. Elle chante. Des travailleurs viennent souvent danser à ses côtés. Contraindre Mme Tremblay à rester dans sa chambre serait pour elle insoutenable.

Dans le va-et-vient incessant entre les chambres des résidants, les travailleurs doivent désinfecter leurs mains, enfiler des gants, les retirer, se relaver les mains. Tous tentent le plus possible de respecter à la lettre les règles de prévention et de contrôle des infections. Mais parfois, la réalité les rattrape.

Comme lorsque je passe devant la chambre de madame T.*, isolée depuis plusieurs jours car elle a la COVID-19. Elle choisit ce moment pour sortir. Elle me saisit les mains. Je n’ai pas de gants. Elle me flatte. Me parle. Elle veut aller au salon. Mais un autre résidant s’y trouve, et madame T. n’a pas de masque. Je suis figée. Je tente de la rediriger vers sa chambre en lui parlant. Mais étonnamment, cette femme plutôt frêle offre une bonne résistance.

La préposée Marisol Medina m’aperçoit de loin et sent mon désarroi. Elle me dit de rester calme. Enfile une blouse et des gants et vient gentiment chercher madame T. pour la ramener à sa chambre. « Maintenant, Ariane, va retirer ta blouse et désinfecter tes mains comme il faut », m’indique Marisol.

L’ennui

Dans sa chambre, Denise Cerminara est entourée de piles de livres. Les derniers mois ont été difficiles pour la dame de 77 ans. Au printemps 2020, elle a perdu son conjoint des 30 dernières années. Il occupait la chambre voisine de la sienne au CHSLD. Il est mort de la COVID-19. Lors de la première vague, près de 25 % des résidants du Manoir de Verdun ont été infectés et 37 en sont décédés. L’armée y a été appelée en renfort.

Encore aujourd’hui, le traumatisme de cette première vague est palpable. Le préposé aux bénéficiaires Stéphane Pineault en parle avec émotion. « C’était… effrayant. La détresse humaine… Je n’ai jamais vu ça », dit-il, les yeux humides. Comme ses collègues, Stéphane Pineault raconte qu’il a l’habitude de côtoyer la mort en CHSLD. Mais pas aussi massivement.

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Denise Cerminara

Mme Cerminara n’aime pas non plus parler de la première vague. Son conjoint lui manque. Beaucoup. Elle raconte leurs longues promenades à moto. Elle tente aujourd’hui de contrer sa solitude par la lecture. « Quand il n’y a pas la COVID, il y a des activités. Mais là, on s’ennuie », m’a-t-elle raconté dans nos nombreuses discussions quotidiennes. Mercredi, Québec a annoncé des assouplissements aux mesures d’isolement en CHSLD. Mme Cerminara a bien hâte de pouvoir rejouer au bingo.

L’amour

Monsieur K.* se redresse rapidement dans son lit quand j’entre dans sa chambre. Il me sourit à pleine bouche. Je lui offre d’aller se dégourdir les jambes dans le corridor. Cet ex-cordonnier est si heureux qu’il me remercie plusieurs fois. « Thank you. Thank you. » Il me fait le baise-main à travers son masque. Dans la cuisine, il repousse sa marchette pour me faire un immense câlin en riant. De retour à sa chambre, j’aide monsieur K. à se remettre au lit. « I love you », dit-il, sans cesser de sourire.

Au salon, Alice Chaddock semble soucieuse. Cette résidante qui parle peu pleure. On ne sait pourquoi. La préposée Rose Viviane Antenor parvient à lui faire retrouver une certaine sérénité en lui parlant et en lui donnant un verre de jus. Quelques jours plus tard : même scénario. Mme Chaddock semble anxieuse. Son visage est crispé. Je tente sans succès de la rassurer. C’est l’infirmier auxiliaire Ben Mohamed qui connaît la solution. Il pousse le fauteuil de Mme Chaddock au salon, aux côtés de celui de Jean-Louis Giguère, sorti sous peu d’isolement.

Dès qu’elle aperçoit M. Giguère, Madame Chaddock est immédiatement apaisée. « M. Giguère ressemble beaucoup au mari de Mme Chaddock. Quand elle le regarde, ça lui fait du bien », explique Ben. M. Giguère, lui, ne se formalise pas de la présence de cette voisine. Il a le cœur à la fête. Ce professeur d’écologie à la retraite est ravi d’être enfin sorti de sa chambre. Il chante. Il s’amuse avec le préposé Stéphane Pineault. Et Mme Chaddock le regarde aller, un petit sourire au visage.

La bienveillance

Tous les jours, c’est la même chose : Jeannette Tremblay veut s’en aller. La résidante va chercher son manteau de feutre rouge dans sa garde-robe. Elle s’installe devant l’ascenseur. Et dès que les portes ouvrent, elle tente de s’y engouffrer. Elle peut tenter la manœuvre à répétition. Chaque fois, les employés viennent patiemment la rattraper.

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Le préposé aux bénéficiaires Stéphane Pineault tente de résonner Jeanette Tremblay, qui souhaite quitter le CHSLD.

Parfois, Mme Tremblay se fâche et envoie promener les travailleurs. Mais jamais ceux-ci ne s’impatientent. Aujourd’hui, c’est Ben Mohamed qui explique à Mme Tremblay qu’elle ne peut sortir. « Va donc chier », dit-elle. L’infirmier auxiliaire installe la résidante au salon et met un disque de Willy Lamothe. Au bout d’un moment, Mme Tremblay retrouve le sourire et dit à Ben : « Je t’aime. Tu es beau. » « Merci », répond l’infirmier auxiliaire en lui prenant doucement la main.

Madame P.*, elle, aime bien aller fouiller dans le frigo de la cuisine, espérant y dénicher son péché mignon : un Pepsi diète. Aujourd’hui, elle semble plus agitée qu’à l’habitude. Elle sort plusieurs fois de sa chambre, parfois à moitié vêtue. Quelque chose la tracasse. En après-midi, Ben Mohamed et l’assistante au supérieur immédiat, Stéphanie Bienvenue, tentent une approche : ils contactent les enfants de madame P. La résidante leur parle grâce à une tablette. Elle sera beaucoup plus calme pour le reste de la journée. Madame P. a été apaisée.

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Le préposé Stéphane Pineault s’amuse avec Jean-Louis Giguère, sous le regard d’Alice Chaddock.

La nourriture

Dans la chambre de madame F., j’allume la radio pour la divertir. J’apprends que le ministère de la Santé vient de charger l’Institut de tourisme et d’hôtellerie de Québec d’améliorer l’offre alimentaire en CHSLD. Un peu plus tard, je suis de retour avec son dîner. Je lui donne une première cuillerée de potage parmentier. Je demande à madame F. : « C’est bon ? » Sans crier gare, celle-ci me fixe directement dans les yeux et me répond : « C’est bon. » On reste ainsi à se regarder quelques secondes. Madame F. finit par détourner le regard et replonger dans ses pensées. Le moment a été court. Fugace. Mais bouleversant.

* Nom fictif

Un quotidien mouvementé

En allégeant la charge de travail qui incombe aux préposés aux bénéficiaires, les aides de service offrent un coup de main fort utile au personnel. Et la qualité de vie des résidants s’en trouve améliorée.

  • Le jour, trois ou quatre préposés aux bénéficiaires veillent sur les 20 résidants de chaque étage du Manoir de Verdun. Le soir, ils sont deux et la nuit, un. S’ajoutent aussi, selon les quarts de travail, d’autres professionnels, comme l’infirmier auxiliaire Ben Mohamed (notre photo).

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    Le jour, trois ou quatre préposés aux bénéficiaires veillent sur les 20 résidants de chaque étage du Manoir de Verdun. Le soir, ils sont deux et la nuit, un. S’ajoutent aussi, selon les quarts de travail, d’autres professionnels, comme l’infirmier auxiliaire Ben Mohamed (notre photo).

  • Entre le lever des résidants, les toilettes complètes ou partielles, les soins personnels, les brassées de lavage et les repas, le quotidien des préposés aux bénéficiaires en CHSLD est occupé. Le rôle des aides de service : alléger leurs tâches. Notamment en faisant le lit et la lessive de certains résidants.

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    Entre le lever des résidants, les toilettes complètes ou partielles, les soins personnels, les brassées de lavage et les repas, le quotidien des préposés aux bénéficiaires en CHSLD est occupé. Le rôle des aides de service : alléger leurs tâches. Notamment en faisant le lit et la lessive de certains résidants.

  • Pour éviter les contaminations, un seul préposé est affecté aux chambres des résidants atteints de la COVID-19. Le préposé d’expérience Stéphane Pineault veille sur quatre résidants positifs. « Des fois, le matin, je suis fatigué. Je ne sais pas si ça me tente de venir travailler. Mais dès que je vois les résidants, leur sourire, je n’ai plus aucun doute », dit-il.

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    Pour éviter les contaminations, un seul préposé est affecté aux chambres des résidants atteints de la COVID-19. Le préposé d’expérience Stéphane Pineault veille sur quatre résidants positifs. « Des fois, le matin, je suis fatigué. Je ne sais pas si ça me tente de venir travailler. Mais dès que je vois les résidants, leur sourire, je n’ai plus aucun doute », dit-il.

  • Avec un préposé affecté aux cas positifs, le reste de l’équipe doit se partager les autres résidants. Dans ce contexte, les aides de service offrent un soutien précieux, explique la préposée aux bénéficiaires Marisol Medina. « Tout ce que les aides de service font permet de nous libérer du temps, à droite et à gauche. Ou pour avoir des moments de qualité avec les résidants », dit-elle.

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    Avec un préposé affecté aux cas positifs, le reste de l’équipe doit se partager les autres résidants. Dans ce contexte, les aides de service offrent un soutien précieux, explique la préposée aux bénéficiaires Marisol Medina. « Tout ce que les aides de service font permet de nous libérer du temps, à droite et à gauche. Ou pour avoir des moments de qualité avec les résidants », dit-elle.

  • Chaque jour, le personnel tente d’offrir des moments de bonheur aux résidants. Comme à Simone Roy, dont c’est l’anniversaire. On lui apporte une tasse de café frais en lui chantant Bonne fête. Sur le plateau de son déjeuner, l’équipe des cuisines a déposé une note soulignant son anniversaire, accompagnée d’un autocollant coloré. « Comme c’est gentil ! Je vais garder ça précieusement ! », lance Mme Roy, ravie.

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    Chaque jour, le personnel tente d’offrir des moments de bonheur aux résidants. Comme à Simone Roy, dont c’est l’anniversaire. On lui apporte une tasse de café frais en lui chantant Bonne fête. Sur le plateau de son déjeuner, l’équipe des cuisines a déposé une note soulignant son anniversaire, accompagnée d’un autocollant coloré. « Comme c’est gentil ! Je vais garder ça précieusement ! », lance Mme Roy, ravie.

  • Le dernier jour de notre passage, il n’y a plus aucun cas rouge sur plusieurs étages du Manoir de Verdun. L’établissement ne compte plus que cinq cas actifs. La tension est retombée d’un cran. Les résidants sont plus nombreux à se présenter au salon et le personnel, moins inquiet pour eux. Stéphane Pineault en profite pour taquiner Jean-Louis Giguère.

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    Le dernier jour de notre passage, il n’y a plus aucun cas rouge sur plusieurs étages du Manoir de Verdun. L’établissement ne compte plus que cinq cas actifs. La tension est retombée d’un cran. Les résidants sont plus nombreux à se présenter au salon et le personnel, moins inquiet pour eux. Stéphane Pineault en profite pour taquiner Jean-Louis Giguère.

  • Responsable de site au Manoir de Verdun, Martine Sénécal estime que la philosophie dans son CHSLD, comme dans d’autres, est la suivante : « Un jour, on va mourir. Mais tous les autres jours, on va vivre. » Sur la photo, la préposée Rose Viviane Antenor et la résidante Yvonne Poirier discutent.

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    Responsable de site au Manoir de Verdun, Martine Sénécal estime que la philosophie dans son CHSLD, comme dans d’autres, est la suivante : « Un jour, on va mourir. Mais tous les autres jours, on va vivre. » Sur la photo, la préposée Rose Viviane Antenor et la résidante Yvonne Poirier discutent.

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Fonctionnaire à la rescousse

Fonctionnaire depuis 2019, Alexis Bédard-Fiset n’a pas hésité une seule seconde à se porter volontaire pour devenir temporairement aide de service dans le réseau de la santé quand le gouvernement l’a demandé, le 14 janvier. Il a travaillé deux semaines au CHSLD Saint Brigid’s, à Québec. Et il a adoré.

PHOTO CAROLINE GRÉGOIRE, LE SOLEIL

Le fonctionnaire Alexis Bédard-Fiset a travaillé deux semaines au CHSLD Saint Brigid’s, à Québec.

« Je ne m’attendais pas à m’attacher autant aux résidants et à me faire aussi bien accueillir », dit-il.

M. Bédard-Fiset est conseiller à la francophonie canadienne au Secrétariat du Québec aux relations canadiennes. Il n’avait aucune formation en santé. Mais il avait déjà fait du bénévolat auprès d’aînés dans le passé. Si bien qu’il était naturel pour lui de répondre favorablement à l’appel du gouvernement.

Comme lui, 1350 fonctionnaires se sont portés volontaires pour devenir aides de service dans le réseau de la santé. L’objectif initial était de recruter 2165 candidats.

La semaine dernière, 621 de ces fonctionnaires étaient affectés dans des établissements. « Compte tenu de la logistique entourant l’arrivée d’une nouvelle ressource (ouverture de dossier, besoins d’orientation, etc.), les établissements ont privilégié les ressources ayant le plus de disponibilités ou répondant davantage à leurs besoins », explique-t-on au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Se sentir utile

Après avoir suivi une courte formation, M. Bédard-Fiset a rempli son rôle d’aide de service notamment en faisant manger les résidants et en appuyant les préposés aux bénéficiaires dans leurs tâches. « Ce que j’ai le plus aimé, c’est parler avec les résidants. Ils ont des histoires de vie variées », dit-il.

Jour après jour, M. Bédard-Fiset dit s’être « senti utile » et « avoir fait la différence ».

On voit la différence sur le plancher quand il y a plus de gens pour se partager les tâches.

Alexis Bédard-Fiset, fonctionnaire ayant travaillé deux semaines comme aide de service dans un CHSLD

Pour M. Bédard-Fiset, avoir eu la chance d’avoir accès à l’intimité des résidants a été un privilège. « Il en ressort de beaux moments. Très touchants. J’ai l’impression que j’en retire presque plus que j’en apporte. Je me trouve chanceux », dit-il.

En entrevue trois jours avant la fin de son mandat, M. Bédard-Fiset ne le cachait pas : « Ça va être dur de quitter les résidants. »