(La Havane) Cuba demandera début mars à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la « préqualification » de son vaccin anti-COVID-19 Abdala, pour permettre sa reconnaissance internationale, a indiqué mardi le directeur du groupe d’État BioCubaFarma.

« Nous prévoyons que dans les premières semaines de mars nous enverrons le dossier à l’OMS », a déclaré Eduardo Martinez, dont le groupe a créé et fabriqué Abdala.

Cuba a développé trois vaccins contre la COVID-19, dont Abdala et Soberana qui ont été utilisés sur l’île, mais aussi dans des pays comme le Venezuela, le Nicaragua, le Vietnam et l’Iran.

Ces vaccins sont basés sur une protéine recombinante, la même technique utilisée par les entreprises américaine Novavax et française Sanofi.

BioCubaFarma a informé l’OMS avoir mis au point un nouveau complexe industriel à Mariel, à 50 kilomètres à l’ouest de La Havane, pour fabriquer ses vaccins à une échelle industrielle comme le requiert l’organisation.

« Ils nous répondu d’envoyer le dossier et qu’une fois que le complexe serait opérationnel, qu’ils viendraient effectuer l’inspection pour nous attribuer la préqualification », a déclaré M. Martinez.

« Nous pensons que [les vaccins cubains] seront reconnus sans aucun problème, nous avons l’expérience et nous avons déjà eu d’autres vaccins [contre d’autres maladies] qui sont passés par ce processus de préqualification », a-t-il ajouté.

Les vaccins cubains « ont prouvé qu’ils sont sûrs », avec déjà 88 % de la population immunisée et l’épidémie sous contrôle localement.

Sous embargo des États-Unis depuis 1962, Cuba développe ses propres vaccins depuis les années 1980 et est le premier pays d’Amérique latine à en avoir mis au point contre la COVID-19.

Le pays de 11,2 millions d’habitants a enregistré au total 1 062 154 cas, dont 8746 décès. Mardi, il a annoncé seulement 630 cas au cours des dernières 24 heures et aucun décès.

M. Martinez a indiqué que les premiers essais au complexe de Mariel ont respecté « les paramètres de qualité » requis, mais a indiqué que l’entreprise fait face à des problèmes de financement.

« Nous avons réussi à exporter en fin d’année dernière des vaccins et des médicaments et nous avons du mal à pouvoir être payés face au refus des banques de travailler avec nous », en raison de l’embargo américain, ce qui a retardé le règlement de matières premières nécessaires à l’industrie pharmaceutique cubaine.