Les 200 soldats des Forces armées canadiennes déployés dans cinq centres de vaccination de Montréal et Laval depuis lundi n’ont pas hérité des tâches les plus prestigieuses, mais ils les exécutent avec un sourire perceptible, même derrière des masques N95.

« On a des bottes sur le terrain depuis le 4 janvier », affirme fièrement le capitaine Christopher Rabbat, du 34e Régiment de génie du combat, groupe de réservistes stationné à la base de Longue-Pointe, dans l’est de Montréal.

À la clinique de vaccination du Stade olympique, une douzaine de militaires s’affairaient jeudi à accueillir les citoyens à leur arrivée, à aider les personnes à mobilité réduite en leur offrant des fauteuils roulants et à désinfecter les surfaces de la zone d’attente. D’autres étaient affectés à la sortie de la zone de vaccination, pour s’assurer que tout allait bien pendant l’attente de 15 minutes.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Le capitaine Christopher Rabbat, du 34e Régiment de génie du combat

Un autre groupe a été affecté à des tâches administratives : « On valide l’identité des gens et on confirme leur rendez-vous. Ça consiste aussi à faire de l’entrée de données dans Clic Santé et dans les systèmes du gouvernement », explique le capitaine Rabbat.

Nos soldats sont parrainés par des civils qui travaillent depuis des mois sur les mêmes systèmes. Jusqu’à présent, ça se passe très bien. Les sites sont très bien organisés, ça fait des mois que ça roule.

Le capitaine Christopher Rabbat

Mission de 30 jours

Ces militaires, déployés à la suite d’une demande du gouvernement du Québec, sont pour la plupart des réservistes de la région montréalaise rattachés au 4e bataillon du Royal 22e Régiment, aux Fusiliers Mont-Royal et au 34e Régiment de génie du combat. « On vient d’un peu partout à travers la métropole. On vient travailler et on retourne à la maison le soir », résume Christopher Rabbat.

Leur déploiement est prévu pour 30 jours au total.

Ils ont tous reçu leur troisième dose de vaccin, assure l’armée. « C’est obligatoire », souligne le capitaine Rabbat.

Pour le moment, le déploiement est limité à quatre cliniques de vaccination de l’île de Montréal (le Stade olympique, le Palais des congrès, le Carré Décarie et l’arrondissement de Saint-Laurent), ainsi qu’à celle de la Place Sports Experts, à Laval.

Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, qui doit composer avec un sommet d’hospitalisations, a demandé mardi l’aide de l’armée. Daniel Paré, directeur national de la campagne de vaccination, a indiqué jeudi que cette demande était « en analyse ». « On a une cueillette de données qui [est en train de se faire] pour savoir si des régions auraient des besoins spécifiques », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse du ministre Christian Dubé pour faire l’état de la situation sur la crise.

Avec la collaboration de Léa Carrier, La Presse