(Ottawa) À partir de vendredi, c’est 5000 $ plutôt que 3000 $ que devront payer les voyageurs qui refusent la quarantaine obligée à l’hôtel.

Ce séjour à l’hôtel est imposé par le gouvernement canadien à tout voyageur qui arrive par avion au pays. Après avoir reçu un résultat négatif de test pour la COVID-19, normalement livré en trois jours, le voyageur continue son isolement chez lui, jusqu’à 14 jours.

Sans tambour ni trompette, le site web du gouvernement canadien sur les règles de voyage a été modifié jeudi pour annoncer l’augmentation du montant de la contravention, à partir du lendemain.

La semaine dernière, un comité d’experts a recommandé au gouvernement fédéral de mettre fin à cette quarantaine à l’hôtel qui était, selon le comité, mal surveillée.

On ignore le nombre exact de contraventions qui ont été distribuées pour non-respect de cette quarantaine. Quelques voyageurs, de manière anecdotique, ont raconté avoir refusé d’aller à l’hôtel à l’atterrissage sans subir aucune conséquence.

Alors que les campagnes de vaccination vont bon train, plusieurs voix, dont celle de la communauté des affaires, réclament la fin de la quarantaine obligée à l’hôtel.

La mesure a également été critiquée parce qu’elle peut facilement être contournée ; les voyageurs qui entrent au Canada par une frontière terrestre peuvent faire la totalité de leur quarantaine de 14 jours chez eux.

L’opposition conservatrice a dénoncé l’augmentation de l’amende.

Selon les élus conservateurs qui évoquent le rapport d’experts de la semaine dernière, la quarantaine à l’hôtel est un « échec » et un programme « catastrophique ».

« Au lieu d’augmenter l’amende des Canadiens qui refusent de participer au programme de quarantaine à l’hôtel non sécuritaire, les libéraux de Trudeau doivent écouter la science et abolir immédiatement ce programme catastrophique », réclament les députés Michelle Rempel, Shannon Stubs et Pierre Paul-Hus, dans un communiqué diffusé jeudi après-midi.

Aux Communes, la députée Rempel a précisé qu’elle veut que le programme de quarantaine à l’hôtel ne soit pas prolongé après le 21 juin, date prévue pour sa fin.

« Nos prochaines décisions à propos des frontières seront basées sur la science et élaborées en partenariat avec les provinces et les frontières », lui a répondu la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu.

Plus tôt cette semaine, le premier ministre François Legault a fait savoir que le Québec, tout comme l’Ontario, veut que les frontières du pays demeurent fermées, au moins jusqu’à la fin du mois d’août, date à laquelle les Québécois auront reçu leurs deuxièmes doses de vaccin contre la COVID-19.

M. Legault n’a pas commenté alors la quarantaine obligée à l’hôtel.

La mesure a été adoptée par Ottawa alors que les provinces réclamaient un resserrement des contrôles aux frontières. Elles estimaient que les quarantaines volontaires des voyageurs ne suffisaient pas.

Ottawa a donc imposé, à partir du 22 février dernier, ce séjour à l’hôtel, aux frais des voyageurs, comme un moyen de décourager le voyage.