(Ottawa) Le nombre d’avions qui atterrissent au Canada avec des passagers atteints de la COVID-19 à leur bord a diminué de moitié depuis que le gouvernement fédéral a suspendu les liaisons avec l’Inde et le Pakistan.

Transports Canada a annoncé, le 22 avril, que les vols directs depuis ces deux pays étaient suspendus pour une période de 30 jours après que de nombreux passagers eurent reçu un résultat de test positif au coronavirus à leur arrivée.

Le dernier vol en provenance de l’Inde s’est posé à Toronto, le lendemain de l’annonce.

D’après les données de Santé Canada, publiées en ligne, 135 vols internationaux sont arrivés au pays avec au moins un passager atteint de la COVID-19 entre le 10 et le 23 avril.

Du lot, 36 de ces vols étaient des liaisons directes depuis l’Inde et deux autres étaient des liaisons directes depuis le Pakistan.

Du 24 avril au 7 mai, les chiffres ont chuté de façon importante : 56 vols internationaux sont arrivés au pays avec au moins un passager infecté, dont une dizaine en provenance des États-Unis et huit en provenance d’Europe.

Au cours des deux semaines ayant précédé l’interdiction, les villes américaines représentaient 27 des vols, mais n’en représentaient que 12 dans les deux semaines qui ont suivi.

Il y a eu 25 vols transportant des passagers positifs en provenance d’Europe du 10 avril au 23 avril, et neuf du 24 avril au 7 mai.

Le nombre de vols en provenance de la Turquie avec des passagers déclarés positifs est passé de 11 à deux, et ceux des Émirats arabes unis sont passés de 13 à cinq.

Tammy Jarbeau, porte-parole de Santé Canada, a indiqué que l’interdiction de vol avait également affecté les passagers qui tentaient de revenir au Canada depuis l’Inde et le Pakistan sur des vols de correspondance depuis des aéroports d’Europe ou des États-Unis.

Tous les passagers à bord des vols pour le Canada doivent présenter un test de la COVID-19 négatif effectué 72 heures avant le départ, en prendre un deuxième à l’arrivée au Canada et un troisième huit à 10 jours plus tard.

Lorsque l’interdiction des vols directs en provenance de l’Inde et du Pakistan a été mise en œuvre, le Canada a également déclaré que les passagers qui se trouvaient dans l’un de ces pays, mais qui voyageaient sur une route non directe vers le Canada devaient passer un autre test dans leur ville de correspondance.

Les vols de correspondance sont en outre affectés par les restrictions de voyage depuis l’Inde dans un certain nombre d’autres pays, dont l’Europe et les États-Unis. Au moins une trentaine de pays ont mis en œuvre certaines restrictions de voyage sur les vols en provenance de l’Inde ces dernières semaines.

L’Inde est aux prises avec une augmentation massive des cas de COVID-19, le bilan atteignant en moyenne plus de 330 000 cas par jour au cours des quatre dernières semaines.

Des hausses pour certains pays

Néanmoins, il y a eu une augmentation du nombre de vols transportant des passagers infectés par la COVID-19 en provenance de plusieurs pays dans les deux semaines qui ont suivi l’interdiction des vols en Inde et au Pakistan.

Le Qatar a effectué cinq vols avec des passagers positifs du 10 au 23 avril et ce nombre est passé à six du 24 avril au 7 mai.

Plusieurs pays qui ne figuraient pas sur la liste au cours des deux premières semaines, dont la Chine, le Japon, le Panama et les Philippines, ont eu des passagers déclarés positifs au cours des deux semaines ayant suivi l’interdiction.

La ministre de la Santé, Patty Hajdu, a déclaré en avril que la raison pour laquelle l’Inde et le Pakistan avaient été visés par l’interdiction de vol était qu’une proportion plus élevée de passagers arrivant de ces pays étaient déclarés positifs.

Air Canada a annoncé cette semaine qu’il prolongeait volontairement son interdiction des vols en provenance de l’Inde d’un mois supplémentaire jusqu’au 22 juin.

Dans une déclaration publiée par le bureau du ministre des Transports Omar Alghabra, le Canada a déclaré qu’il ne prolongeait pas l’interdiction générale pour le moment.

« Nous continuons à examiner la situation de santé publique de la COVID-19 qui se déroule dans le monde et ajusterons les mesures aux frontières si nécessaire, indique le communiqué. Dans le cas de l’Inde et du Pakistan, notre gouvernement suit de près les développements et déterminera les prochaines étapes concernant [l’interdiction de vols] sur la base des preuves et des conseils d’experts en santé publique. »

Les données de vol ne précisent pas le nombre de personnes à bord qui ont été déclarées positives après leur arrivée, mais seulement s’il y avait des passagers positifs ou non.

Par ailleurs, Santé Canada a déclaré à La Presse Canadienne que du 22 février à la fin avril, plus de 5000 voyageurs aériens internationaux ont été déclarés positifs à la COVID-19 le jour de l’arrivée ou huit à 10 jours plus tard, soit environ 1 % de tous les voyageurs.