(Ottawa) Malgré l’arrivée des vaccins et une campagne de vaccination qui donne des résultats, la progression fulgurante des variants met en péril « les progrès que nous avons réalisés jusqu’ici », se désole le premier ministre Justin Trudeau.

M. Trudeau a profité de sa conférence de presse visant à faire le point sur la situation de la COVID-19 mardi pour lancer un énième appel à la population de respecter scrupuleusement les consignes sanitaires pour freiner la propagation du virus.

« En ce moment, des variants plus contagieux et dangereux se répandent et menacent les progrès que nous avons réalisés. Même si des millions de Canadiens ont déjà reçu leur première dose, nous devons continuer à faire ce que nous savons efficace pour arrêter la propagation du virus », a déclaré le premier ministre.

Si le gouvernement fédéral a livré plus de 11,3 millions de doses de vaccins contre la COVID-19 aux provinces et territoires jusqu’ici, il est nettement trop tôt pour crier victoire même si la campagne de vaccination progresse, a averti le premier ministre.

Au Québec, deux millions de doses des différents vaccins qui protègent la population du coronavirus ont maintenant été administrées, a annoncé mardi le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé.

Mais le nombre de personnes hospitalisées aux soins intensifs est en hausse au Québec et dans plusieurs provinces.

Et cela pourrait s’aggraver encore. Car on assiste depuis une semaine à une hausse de 33 % des cas à travers le pays et un bilan de 8100 nouveaux cas par jour en moyenne depuis sept jours, selon la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de l’Agence de la santé publique du Canada. On compte aussi 36 000 cas de variants au pays et 96 % de ces cas sont des variants B117.

« Chaque jour, il y a plus en plus de gens qui reçoivent leur dose. Mais ça n’empêche pas qu’il faut continuer de se protéger les uns les autres en suivant les conseils de santé publique. Avec les variants, les cas durant cette troisième vague se propagent très rapidement », a soutenu le premier ministre.

« On est tous fatigués de la COVID-19. Avec les évènements des dernières nuits à Montréal, et ailleurs dans le pays, on voit qu’il y a des gens qui sont frustrés. Mais quand on ne respecte pas les consignes de santé publique, on ne fait que prolonger la situation », a-t-il ajouté du même souffle.

« On veut se sortir de cette troisième vague le plus rapidement possible. On doit continuer nos efforts pour sauver des vies et pour aider nos travailleurs de la santé qui sont débordés. L’été approche et les choses vont s’améliorer. D’ici la fin juin, on va avoir reçu 44 millions de doses de vaccins. Ce n’est surtout pas le moment de lâcher », a-t-il encore insisté.

Lundi, 1599 nouveaux cas de COVID-19 ont été rapportés au Québec, de même que deux décès. L’un de ces décès a été enregistré entre le 5 et le 10 avril et l’autre avant le 5 avril.

Le vaccin Johnson & Johnson

Par ailleurs, le premier ministre a affirmé que la décision des autorités sanitaires américaines de mettre sur pause l’administration du vaccin de Johnson & Johnson contre la COVID-19 illustre bien que son gouvernement a pris la bonne décision de conclure des contrats avec plusieurs compagnies pharmaceutiques pour obtenir le plus vaste éventail de vaccins. Le Canada doit recevoir les premières doses du vaccin Johnson & Johnson à la fin du mois d’avril. En tout, le contrat conclu avec cette compagnie prévoit 10 millions de doses.

Les autorités américaines ont décidé de suspendre son utilisation après qu’on ait recensé six cas de thrombose survenus chez des femmes qui avaient été vaccinées quelques jours auparavant. L’une de ces personnes est décédée tandis qu’une autre est dans un état critique.

« Nous regardons attentivement ce qui se passe aux États-Unis. On continue d’être en discussion avec la compagnie et de comparer nos données avec nos partenaires. Mais Santé Canada va toujours prendre les bonnes décisions pour assurer la sécurité de tout le monde. C’est aussi un exemple qui démontre que c’est une bonne chose qu’on ait tellement de différents contrats avec différentes compagnies. Même sans Johnson & Johnson, on va avoir plus de 44 millions de doses d’ici la fin du mois de juin. C’est important d’avoir plusieurs options et c’est exactement ce que l’on a ».