Le Canada doit se préparer à l’arrivée de millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech au cours des deux prochains mois.

À compter du 22 mars, le Canada recevra au moins un million de doses de ce vaccin par semaine. Et la compagnie Pfizer s’est engagée à maintenir ce rythme de livraison jusqu’au 10 mai, a indiqué le premier ministre Justin Trudeau vendredi durant une conférence de presse visant à faire le point sur la pandémie.

Résultat : le major-général Dany Fortin, responsable de la logistique et de la distribution des vaccins à l’Agence de santé publique du Canada, a mené cette semaine un exercice de répétition avec les provinces et les territoires et les groupes autochtones afin de s’assurer que tout soit prêt pour la phase d’accélération des livraisons.

Il a promis que « toutes les ressources sont mises à contribution » afin que les provinces puissent accélérer la campagne de vaccination alors qu'on attend la livraison d'un plus grand nombre de vaccins. « Je peux confirmer que le Canada recevra au moins un million de doses de Pfizer par semaine entre le 22 mars et 10 mai. [...] À ce jour, on a livré plus de 3,8 millions de doses de vaccin contre la COVID-19 aux provinces et aux territoires. On va recevoir des millions d’autres doses d’ici la fin du mois. Et à partir d’avril, on va en recevoir encore plus, et encore plus rapidement », a déclaré le premier ministre.

D'ici la fin mars, le Canada doit recevoir en tout huit millions de doses des vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna. En avril, ce sont sept millions de doses qui doivent être livrées par ces des sociétés, en plus du vaccin d'AstraZeneca, a précisé la ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Anita Anand.

La campagne de vaccination a été abordée jeudi soir lors de la dernière conférence téléphonique entre M. Trudeau et ses homologues des provinces. Durant cette 28e rencontre, les premiers ministres ont fait le point sur l’évolution de la pandémie après un an et ont discuté des défis entourant la campagne de vaccination.

« Un million de doses uniquement de Pfizer tous les sept jours. Cela va faire une grande différence », a souligné le premier ministre. Il a réitéré que le tous les gens qui le souhaitent pourront se faire vacciner d’ici septembre.

Le calendrier aux États-Unis

M. Trudeau a tenu ces propos quelques heures après que le président des États-Unis, Joe Biden a annoncé que tous les adultes américains devraient être admissibles à un vaccin contre la COVID-19 au plus tard le 1er mai.

Durant un discours à la nation, jeudi soir, le président américain a aussi indiqué qu’il y a de bonnes chances que les Américains soient en mesure de se rassembler en toute sécurité en petits groupes d’ici le 4 juillet. Soulignant que « le combat est loin d’être terminé », il a fait valoir que son pays se trouvera dans une position « bien meilleure » d’ici la fête de l’Indépendance si les Américains portent des masques, suivent les directives de santé publique et se font vacciner.

Les Canadiens peuvent-ils espérer un retour à la normal plus tôt, comme aux États-Unis? Le premier ministre s'est montré prudent.

« Nous avons pris des engagements envers les Canadiens. Tous ceux qui souhaitent se faire vacciner pourront l'être d'ici septembre. C'est toujours le cas, mais dans ma conversation avec les premiers ministres hier soir, nous avons entendu un certain nombre d’entre eux qui souhaitent que tout le monde reçoive une première dose plus tôt. Nous continuerons de travailler avec les experts et les différentes provinces et nous ferons tout notre possible pour que tout le monde soit vacciné le plus rapidement possible afin que nous puissions revenir à la normale le plus rapidement possible », a-t-il dit.

Un passeport vaccinal?

Par ailleurs, le premier ministre a confirmé que son gouvernement étudie l'option d'exiger un passeport vaccinal. S'il croit que ce sera vraisemblablement nécessaire pour effectuer un voyage à l'étranger, il hésite quant à la possibilité de l'exiger sur le front domestique, car cela soulève des questions d'équité.

« Je n'exclus rien. [...] Mais on voit très clairement qui y a deux enjeux par rapport à des certificats ou des preuves de vaccination. Une preuve de vaccination pour voyager à l'international, ça fait longtemps que ça existe déjà. Il y a des pays dans le monde où il faut démontrer une preuve de vaccination contre certaines maladies tropicales, par exemple. C'est quelque chose que les pays explorent activement et le Canada fait partie de cette réflexion », a-t-il dit.

« Mais à l'intérieur de notre propre pays, dans le cas de certaines personnes qui ne pourraient pas ou choisissent de ne pas de se faire vacciner, il y a des questions d'équité et de justice et de discrimination qui pourraient être introduites. Je comprends qu'on veut motiver et encourager tout le monde à se faire vacciner. C'est comme ça qu'on va passer à travers cette crise. Mais il faut réfléchir à ceux qui ne peuvent pas ou n'ont pas pu se faire vacciner pour des raisons médicales, par exemple. Il faut avoir une pensée pour la justice et pour pour l'équité dans toutes nos réflexions. Mais ces conversations se poursuivent, évidemment », a-t-il ajouté.