(Montréal) Des chercheurs au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique tenteront de déterminer la prévalence de la COVID-19 chez les enseignants, mais aussi les effets de la pandémie sur leur santé mentale.

Les chercheurs de ces trois projets ont obtenu un financement de 2,9 millions du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), créé par le gouvernement fédéral au début de la pandémie, en avril 2020. Ils espèrent pouvoir « éclairer la prise de décision quant aux stratégies de prévention dans les quartiers, les écoles et les garderies », mais aussi observer l’effet de la vaccination chez le personnel de l’éducation.

Ces études très quantitatives seront par ailleurs accompagnées aussi de questionnaires pour « examiner plus en profondeur les expériences des enseignants, y compris leur santé mentale », a indiqué dans un communiqué jeudi la docteure Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada. On demandera notamment au personnel enseignant les risques auxquels ils sont confrontés et les mesures de protection qu’ils ont prises sur les plans individuel, familial, professionnel et communautaire.

Au Québec, selon les plus récentes données du gouvernement, publiées mercredi, 43 % des éclosions actives étaient recensées en milieux scolaires et en garderies, et 38 % en milieux de travail, comparativement à 13 % en milieux de vie et de soins.

« Bien que le personnel des garderies et des écoles ait été associé à plusieurs cas de COVID-19 à travers le pays, nous n’avons pas encore beaucoup de données sur le nombre d’employés des écoles qui ont eu des infections asymptomatiques », a expliqué la docteure Cate Hankins, coprésidente du GTIC.

L’étude québécoise, menée par des chercheurs de l’Université de Montréal, s’appuiera sur une étude existante financée par le GTIC, appelée « EnCORE », qui a permis d’évaluer le nombre d’élèves et d’enfants en garderie atteints par le SRAS-CoV-2 dans quatre secteurs de Montréal : Beaconsfield, Hochelaga-Maisonneuve, Montréal-Nord et Le Plateau-Mont-Royal.

« Les participants auront à remplir un questionnaire en ligne qui permettra de recueillir des informations sur la santé, la sociodémographie, les mesures de prévention de la COVID-19 et la santé mentale et émotionnelle », a indiqué Kate Zinszer, professeure adjointe à l’École de santé publique de l’UdeM et chercheuse à l’Institut de recherche en santé publique de l’université. « Nous allons également leur demander s’ils ont reçu un vaccin, et lequel, et intégrer ces renseignements dans notre analyse. »

L’étude ontarienne vise à recruter 7000 enseignants et travailleurs de l’éducation qui seront suivis pendant 12 mois afin de désigner les facteurs associés à l’infection. En Colombie-Britannique, l’étude portera sur le personnel de l’éducation et les élèves du district scolaire de Vancouver.