(Ottawa) Ottawa a dévoilé ses critères pour les hôtels qui souhaitent accueillir d’éventuels voyageurs pendant leur quarantaine de trois jours.

Ces hôtels doivent s’inscrire avant mercredi soir, minuit.

Bientôt, tous les voyageurs subiront un test de COVID-19 à leur atterrissage dans un des quatre aéroports internationaux autorisés à les recevoir — à Montréal, Toronto, Calgary ou Vancouver. Ils attendront le résultat de ce test dans un hôtel situé à moins de 10 kilomètres.

Ce passage obligé devrait coûter environ 2000 $, aux frais des voyageurs.

Le gouvernement fédéral n’a pas encore annoncé quand entreront en vigueur ces nouvelles mesures. Mais on a plus de détails sur la façon dont se déroulera ce court séjour obligé, grâce à des consignes publiées sur le site du gouvernement du Canada.

Une fois arrivés à l’hôtel, les voyageurs auront droit à des repas livrés sans contact, une télévision et une radio « fonctionnelles » ainsi qu’un accès gratuit à un réseau Wi-Fi. Ils auront le droit d’aller à l’extérieur, mais seulement pour des « périodes essentielles et brèves » comme une pause-cigarette, par exemple.

Les hôtels désignés devront également séparer les clients réguliers des voyageurs, qui seront logés à des étages différents. Ils utiliseront également des ascenseurs et des escaliers séparés. Les voyageurs, eux, devront circuler à sens unique pour l’entrée et la sortie. Finalement, les procédures de nettoyage seront accrues dans les chambres et les lieux publics. Et il y aura des mécanismes de surveillance pour vérifier que les voyageurs se conforment à l’isolement obligatoire.

C’est l’Agence de la santé publique du Canada qui sera chargée de déterminer les hôtels sélectionnés et de publier la liste des hôtels parmi lesquels les voyageurs pourront choisir. Ces derniers devront réserver et payer d’avance leur séjour à l’hôtel obligatoire de trois jours.

Des réactions timides

Imad Sawaya, directeur général des hôtels Holiday Inn Express et Novotel à proximité de l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal, dit qu’il est toujours en train d’examiner ses options. L’entrée en vigueur de cette mesure pourrait avoir lieu d’ici quelques jours et il se demande si le jeu en vaudra la chandelle.

« Il y a beaucoup de restrictions du côté des hôtels, mais est-ce que les voyageurs, eux, vont appliquer ce que le gouvernement leur demande ? […] Est-ce que c’est garanti qu’ils vont m’envoyer des clients ? » se demandait M. Sawaya lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne, lundi.

Ève Paré, présidente-directrice générale de l’Association des hôtels du Grand Montréal, admet que la mesure annoncée par le gouvernement fédéral peut amener « son lot d’espoirs ».

« Ceci étant dit, […] on ne s’attend pas à ce que ça génère une hausse significative de la demande, principalement parce que les vols ont été suspendus, […] donc ça va continuer d’être difficile pour plusieurs semaines, voire plusieurs mois », a-t-elle précisé.

Mme Paré soutient que les nouvelles directives annoncées par Ottawa ne changeront pas grand-chose pour l’industrie hôtelière, qui s’est adaptée depuis le début de la pandémie.

Certains hôtels accueillent déjà des individus qui ne peuvent pas vivre leur quarantaine de 14 jours chez eux, que ce soit des étudiants étrangers ou des diplomates venant de l’étranger, ou encore gens qui ne souhaitent pas mettre leur famille immédiate à risque.