(Québec) Le nombre de constats d’infraction émis lors de rassemblements illégaux dans des résidences privées a connu une forte augmentation au Québec, principalement à Montréal, pendant la première semaine complète de l’imposition du couvre-feu.

Dans la semaine du 11 au 17 janvier, ce sont 321 rapports ou constats d’infraction qui ont été émis par les autorités policières lors de rassemblements dans des résidences privées. Ce nombre atteignait 172 pour la semaine du 4 au 10 janvier, selon les données fournies par le ministère de la Sécurité publique (MSP).

Les chiffres enregistrés la semaine dernière surpassent même ceux pour la période des Fêtes où il était plus probable que les gens se réunissent sous un même toit.

Constats émis lors de rassemblements dans des résidences privées

- Semaine du 11 au 17 janvier : 321
- Semaine du 4 au 10 janvier : 172
- Semaine du 28 décembre au 3 janvier : 158
- Semaine du 21 au 27 décembre : 132

Source : ministère de la Sécurité publique

À Montréal, selon les données du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) fournies à la Sécurité publique et transmises à La Presse, 123 constats ont été donnés pour des rassemblements illégaux dans des résidences du 11 au 17 janvier. Pour la semaine du 4 au 10 janvier, on en compilait 33, nous a-t-on indiqué au MSP. C’est presque quatre fois plus.

Le SPVM a indiqué à La Presse ne pas « commenter davantage ces chiffres », mais on affirme « avoir observé peu de variations dans le nombre de rassemblements dans des résidences privées » depuis le début du couvre-feu.

Dans un courriel, le SPVM précise que « les policiers peuvent intervenir dans des endroits où sont rassemblées un plus grand nombre de personnes, ce qui peut donner lieu à l’émission d’un nombre possiblement plus élevé de constats ou rapports d’infraction » d’une semaine à l’autre.

Mardi, François Legault a soutenu que l’imposition du couvre-feu et ses règles « claires » facilitent les interventions des policiers sur le terrain, et a des effets sur les rassemblements dans les résidences privées.

« Les policiers sont capables après [20 h] d’intervenir et d’ailleurs, ils ont arrêté beaucoup de partys, de rassemblements privés dans les maisons à cause du couvre-feu qui est clair », a affirmé le premier ministre. Il était alors interrogé à savoir s’il envisageait d’exempter les personnes itinérantes du couvre-feu comme l’a réclamé Valérie Plante dans la foulée de la mort de Raphaël André.

On remarque aussi une hausse dans la capitale. Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a distribué 21 constats d’infraction pour des rassemblements dans des résidences privées du 11 au 17 janvier alors qu’on en dénombrait que huit pour la semaine précédente.

Selon le SPVQ, l’augmentation est davantage liée au durcissement de ton à l’égard des contrevenants.

« Avec le couvre-feu, la commande était claire qu’on n’était plus à l’heure des avertissements », a expliqué la porte-parole Sandra Dion. Le « coup d’envoi » du couvre-feu a envoyé un signal très clair sur le terrain, ce qui a « eu un impact » sur le nombre de rapports d’infraction pour non-respect des consignes sanitaires, croit-elle.

Le service de police de Laval a donné 19 constats pour des rassemblements dans des résidences lors de la semaine du 11 au 17 janvier contre huit la semaine précédente.

Le Service de police de l’agglomération de Longueuil a connu une faible baisse : on a distribué huit constats lors de la semaine dernière contre 11 du 4 au 10 janvier.

Lundi, la Sécurité publique a dévoilé que 1429 personnes à travers la province ont été épinglées du 11 au 17 janvier pour non-respect du couvre-feu, uniquement, dont le quart à Montréal. Ces chiffres excluent les constats pour d’autres infractions à la Loi sur la santé publique, dont les rassemblements illégaux.