(Québec) L’opposition libérale invite le gouvernement Legault à soutenir les écoles secondaires, afin qu’elles puissent faire la collecte et le traitement écoresponsable des masques de procédure usés.

La plupart des jeunes du secondaire sont retournés à l’école lundi. Seul changement : élèves et membres du personnel se verront désormais remettre deux masques de procédure par jour.

Le porte-parole libéral dans les dossiers jeunesse et environnement, Frantz Benjamin, s’inquiète. Il calcule que chaque jour, 500 000 masques « bleus » additionnels pourraient se ramasser dans les poubelles.

« Ce sont quelque 85 millions de masques de procédure qui pourraient (d’ici juillet) se retrouver dans l’environnement, a-t-il affirmé en entrevue. On n’a pas réfléchi à ce qu’il adviendrait de ces masques !

« Il faut se demander si le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a pleinement joué son rôle au sein du conseil des ministres », a-t-il poursuivi.

M. Benjamin demande au gouvernement de débloquer de 30 à 35  millions pour les écoles, afin qu’elles puissent assumer les coûts de collecte et de traitement écoresponsables.

Car selon lui, le milieu scolaire est sensible aux enjeux environnementaux et veut faire sa part. « Il y a une volonté réelle […] d’avoir une approche écoresponsable. […] Il y a cet appétit des jeunes du Québec. »

Concrètement, il s’agirait d’inviter les élèves à déposer leurs masques souillés dans des boîtes conçues à cet effet.

Celles-ci seraient ensuite récupérées par des entreprises spécialisées, à qui on donnerait le contrat de transformer certaines composantes du masque de procédure.

Il est également possible d’incinérer ces déchets afin de générer de la vapeur et de l’électricité qui sont ensuite récupérées et réutilisées.

Le coût de traitement écoresponsable est évalué par Recyc-Québec à 50 000 $ pour 1500 élèves, affirme M. Benjamin. « On comprend vite qu’aucune école n’a les moyens de répondre à de tels coûts », dit-il.

En mai dernier, des groupes environnementaux avaient sonné l’alarme et prévenu que les masques jetables devenaient une autre source de pollution. Ils encourageaient le port du masque réutilisable.

Avant même qu’ils ne deviennent obligatoires, les masques polluaient déjà les trottoirs de la métropole, s’était inquiétée en entrevue à La Presse Canadienne Agnès Le Rouzic, de Greenpeace Canada.

Ces objets, non biodégradables et potentiellement contaminés, allaient se retrouver dans les sites d’enfouissement, mais aussi dans les égouts puis dans les différents cours d’eau, avait-elle prévenu.

Les masques jetables sont typiquement faits d’un mélange de fibres synthétiques et de cellulose, d’un élastique et d’un bout de métal.

Ils peuvent mettre en danger la faune sauvage et, comme les lingettes, boucher des canalisations dans les réseaux de traitement des eaux usées des villes, selon les environnementalistes.