(Toronto) Les employés des hôpitaux ontariens qui ont été en contact étroit avec une personne atteinte de la COVID-19 sont invités à se présenter quand même au travail, à condition d’être asymptomatiques et de passer quotidiennement un test de dépistage.

Le gouvernement a fait cette recommandation dans le but de maintenir la capacité du système de soins de santé, alors que les cas de COVID-19 augmentent en raison du variant Omicron, très contagieux. Le nombre de nouveaux cas quotidiens de COVID-19 a plus que doublé depuis une semaine en Ontario.

Une porte-parole de la ministre de la Santé, Christine Elliott, a expliqué mercredi que les employés des hôpitaux qui ont été en contact avec un cas positif doivent passer un test PCR dès que possible et répéter le test le jour 7. Ils doivent par ailleurs effectuer des tests antigéniques rapides tous les jours, pendant 10 jours. Ils ne peuvent rentrer au travail que s’ils restent asymptomatiques et si les résultats de tous ces tests sont négatifs.

Alexandra Hilkene ajoute que les employés dont un membre du ménage est déclaré positif doivent immédiatement passer un test PCR et le répéter les jours 7 et 14. Ils doivent également passer un test rapide quotidiennement pendant que l’exposition au membre du ménage positif est en cours, puis pendant 10 jours.

Le gouvernement rappelle que tout employé d’hôpital qui développe des symptômes de la COVID-19 doit évidemment s’isoler à la maison jusqu’à ce qu’il obtienne un résultat de test PCR négatif et que ses symptômes s’améliorent.

Le nombre de nouveaux cas quotidiens de COVID-19 est passé de 1808 le 15 décembre à 4383 une semaine plus tard. On déplorait aussi mercredi neuf nouveaux décès liés au virus.

Le ministère de la Santé indique que 420 patients étaient hospitalisés mercredi à cause de la COVID-19 ; les trois quarts de ces personnes ne sont pas complètement vaccinés ou ont un statut vaccinal inconnu.

Par ailleurs, 168 personnes étaient aux soins intensifs en raison de la COVID-19, dont près de 79 % ne sont pas complètement vaccinées ou ont un statut vaccinal inconnu.

Le gouvernement indique que 90,5 % des Ontariens de 12 ans et plus ont reçu au moins une dose d’un vaccin et près de 88 % en ont eu deux. Plus de 230 000 doses ont été administrées mardi, selon le gouvernement.

Le traçage encore essentiel ?

Face à cette flambée de cas en raison du variant hautement transmissible Omicron, de plus en plus de bureaux de santé publique en Ontario modifient leur approche en matière de tests de dépistage et du traçage des contacts.

La santé publique de la région de Niagara a déclaré qu’elle commençait à transférer des ressources de la recherche des contacts vers l’administration de doses de rappel de vaccins — une stratégie qui pourra « mieux atténuer » la vague Omicron, estime-t-on.

Le nombre croissant de cas rend difficile l’accès aux tests en temps opportun, ce qui retarde l’identification des cas pour le suivi, a expliqué le bureau de santé. En même temps, Omicron a raccourci le délai entre l’exposition initiale et la contagiosité ; il est alors moins probable que les responsables de la santé puissent intervenir suffisamment tôt pour court-circuiter les chaînes de transmission, a-t-on indiqué.

« L’utilité du suivi des cas et des contacts a diminué et deviendra de moins en moins utile à mesure que les retards dans les tests augmentent et que le nombre de cas dépasse la capacité de la santé publique (de la région du Niagara) », a soutenu le bureau. La gestion des cas et la recherche des contacts seront de plus en plus gérées par l’intelligence artificielle et de l’aide à l’externe, a-t-on précisé.

Plus tôt cette semaine, Santé publique Ottawa a demandé aux personnes qui ont des symptômes de la COVID-19, mais qui ne peuvent pas avoir un rendez-vous rapidement pour un test, de présumer qu’ils sont infectés et de s’isoler.

Nouvelle prestation pour les PME

Par ailleurs, le gouvernement ontarien a annoncé mercredi que les entreprises touchées par les récentes mesures de santé publique pourront demander des remboursements pour les taxes foncières et les factures d’énergie. Cette aide vient s’ajouter au soutien fédéral annoncé aussi mercredi.

Le gouvernement ontarien accorde également une « période sans intérêt et sans pénalité » de six mois pour la plupart des impôts administrés par la province, à compter du 1er janvier 2022 et jusqu’au 1er juillet.

La nouvelle prestation aux PME de l’Ontario couvrira jusqu’à 50 % des taxes foncières et des factures d’énergie des entreprises admissibles pendant qu’elles sont affectées par des restrictions sanitaires, qui plafonnent à 50 % la capacité des restaurants, salons de coiffure et autres services intérieurs.

Le ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy, a précisé que le nouveau programme commencera à accepter les demandes à la mi-janvier, mais que les remises seront rétroactives au 19 décembre, date à laquelle la dernière série de restrictions sanitaires est entrée en vigueur en Ontario.

L’opposition néo-démocrate a qualifié d’« insultante » cette nouvelle prestation. « Toute petite entreprise locale qui a désespérément besoin d’aide aura disparu au moment où sa facture de taxes foncières arrivera à échéance pour 2022 — certaines pourraient même être fermées d’ici l’ouverture des demandes à la mi-janvier », a soutenu la porte-parole néo-démocrate en matière de finances, Catherine Fife.