Voyager ou pas ? Fêter ou rester dans sa bulle ? Vous avez été nombreux à réagir à ces questions d’actualité.

Faire sa part, pour les autres

« Mon grand frère a fait une leucémie. Il a été confiné dans une minuscule chambre, dans un vieil hôpital, pendant des mois, des mois, des mois et des mois. De sa fenêtre, il avait un petit horizon qui lui permettait de rêver. On devait s’habiller en astronaute pour le visiter, et on l’a fait. On a ri, on a pleuré, on a chanté, on a joué de la guitare, on a travaillé sur notre ordi pendant qu’il se reposait… On a espéré, espéré, espéré, espéré, mais on a perdu et mon grand frère n’est plus. Quand je pense à lui, et à nous tous, sa famille, sa blonde Lucie, ses enfants, ses amis, je me dis qu’on doit continuer de s’aider, ne pas lâcher, rester solidaires, et réussir le combat tous ensemble. Lui, il était seul contre le monstre. Nous, on est ensemble, on doit tous faire notre part. »

Chantal Murray

« Oui, les nouvelles mesures sont contraignantes, mais nous avons encore de la liberté. Nous sommes chanceux, nous ne vivons pas en zone de guerre, nous sommes dans un pays “riche”, et pour pouvoir revenir à une vie normale, nous devons nous protéger et protéger les autres. Oui, c’est long, oui, il faut s’y faire, oui, il faut être très patient. »

France Larose

« On n’a pas le choix. Il faut se résigner et être sage. On a le télėphone, FaceTime, la télé, la radio. Qu’on se repose en attendant l’été. Pour le réveillon, je serai peut-être avec mon fils, sa femme et ses deux fils ; sinon, je suis en résidence et j’ai une couple de films de Noël enregistrés. »

Rose Mondou

Après tout ça...

« Je pense que le voyage non essentiel le plus marquant est sans aucun doute le voyage de Justin Trudeau pour obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU au début de la pandémie. Il y a eu aussi la lenteur lamentable à fermer nos frontières alors que nos aînés québécois mouraient par milliers. Maintenant, après avoir été confinés, vaccinés deux fois et même trois dans certains cas, masqués, avoir gardé nos distances, on veut nous effrayer, nous brimer alors que la sévérité du variant Omicron n’est pas réellement prouvée. »

Jean Luc Rouette

« Même si nous attrapons la COVID-19, nous aurons probablement peu de symptômes, nous n’irons probablement pas à l’hôpital, mais nous serons porteurs du virus… et nous pouvons le transmettre aux non-vaccinés qui, eux, iront à l’hôpital. Encore une fois, les non-vaccinés gagnent ! Beau cadeau de Noël pour tous les efforts des vaccinés ! Vacances ruinées encore une fois… »

Jennifer McCaughey

Voyager malgré tout

« Depuis le début de la pandémie, mon conjoint et moi avons respecté les mesures mises en place par les gouvernements. Nous nous sommes fait vacciner dès que ce fut possible. Ça fait deux ans et demi que nous attendons impatiemment de revoir notre fils et nos petits-enfants qui vivent en Australie. Depuis plus de deux mois, nous nous préparons pour aller leur rendre visite. Pour cette raison, nous ne remettons aucunement en question nos retrouvailles. Nous croyons d’ailleurs que les aéroports et les avions sont les endroits les plus sécuritaires actuellement. Les voyageurs doivent tous obtenir un résultat négatif à un test de dépistage réalisé moins de trois jours avant le départ et montrer leur passeport vaccinal afin de pouvoir prendre l’avion. Quel autre endroit au Québec en demande autant ? »

Michèle Veilleux

« Mes amis et connaissances qui sont déjà en Floride ou ailleurs dans le Sud sont extrêmement heureux de profiter de ces beaux jours. C’est bon pour le moral et cela évite de se retrouver perdu dans les dédales du système de santé. »

André Perrault

« Un voyage se prépare et les précautions sanitaires sont maintenant incluses dans cette préparation. Un rassemblement de quatre à six personnes sur un site de vacances à l’extérieur est beaucoup moins dangereux que se rassembler dans une maison pour Noël. […] Au fait, je crois que je vais cesser de voyager, au cas où j’attraperais un rhume ou une gastro en dehors du Canada… Quand les actions du gouvernement deviennent incohérentes, je décroche. »

Louise Lachapelle

« Un couple de retraités comme nous qui se dirige seul dans sa voiture vers la Floride tout en continuant de respecter les mesures sanitaires auxquelles nous sommes habitués court beaucoup moins de risques que ceux qui participeront à des fêtes de Noël en groupes de 20. Ils seront sans masques, prendront un verre, parleront fort, etc. Nous serons seuls dans un condo, nous marcherons six kilomètres quotidiennement. Alors vraiment, qui prend le plus de risques ? »

Pierre Gauthier

« Il est clair depuis mars 2020 qu’il est hors de question de quitter le pays tant que cette pandémie ne sera pas, du moins, contrôlée. J’ai des gens dans mon entourage qui sont restés coincés à l’étranger et c’était loin d’être rigolo pour le portefeuille. »

Anouk Charles

Comment revenir à la normale ?

« Nous sommes tannés d’être tenus responsables d’un système de santé qui est défectueux depuis plus de 30 ans. […] Nous sommes tannés d’être pris en otage dans une gouvernance par décrets qui ne tolère pas la remise en question. […] Nous sommes fâchés que nos enfants doivent désormais prendre des vaccins pour lesquels nous manquons de recul […] Nous sommes tannés du chantage en tout genre qui place les parents au pied du mur […]. »

Natalie Cossette

« Nous n’allons plus jamais revenir à la normale… sauf si nous refusons de respecter lesdites règles. Et donc, je ne respecterai pas les règles. Je vais souper avec mes amis et ma famille, y compris mes enfants et mes parents, oncles et tantes très âgés, qui préfèrent, comme moi, tomber malades plutôt que de manquer un autre Noël en famille. Une vie isolée ne vaut pas la peine d’être vécue. Je préfère risquer ma santé ou même celle du public que de renoncer à la vie en société. […] »

Michel Gauvin

Ajuster ses plans

« Nous avons annulé un souper avec cinq amies ce soir et un autre avec quatre personnes dimanche. Tous étaient d’avis que c’était la bonne chose à faire pour privilégier la bulle familiale la plus proche de chacun, soit les parents, petits-enfants… La pandémie n’est pas un choix, c’est une épreuve de vie et on doit faire avec… »

Marie Dallaire

« A-t-on vraiment le choix ? Je crois qu’on doit faire attention, ne serait-ce que pour éviter de rendre nos proches gravement malades et de surcharger les hôpitaux. Oui, c’est décevant, oui, on est tannés. Je crois que le gouvernement manœuvre comme il peut. »

Ginette Proulx

« Bien que nous soyons déçus, nous sommes résilients. Nous devions être 12 (y compris les bébés) et cinq bulles familiales pour le souper de Noël. Mon conjoint et moi avons décidé de nous exclure et de plutôt voir ces personnes durant une activité extérieure familiale. Nous croyons que c’est un bon compromis compte tenu de la situation. »

Natalie Bissonnette

« C’est certain que c’est démotivant, mais on voyait bien que la situation n’allait pas s’améliorer. Les signes étaient là, les cas à la hausse en Ontario, en Europe, dans le monde. C’était bien évident qu’on allait y passer. On a préféré croire le contraire, c’est plus facile. On a donc planifié les Fêtes comme si de rien n’était. Résultat : pour tout le monde, c’est un réveil brutal qui nous extirpe de notre rêve douillet. […] Il vaut mieux faire disparaître l’Omicron avant d’arriver à l’Oméga. »

Sylvain Ouellet

« On va aller déposer les cadeaux sur le balcon de nos proches, faire des balades dehors en petits groupes, faire des Zoom, se reposer et prendre du recul. Moins consommer, mieux manger, regarder Disney+, faire des activités extérieures. Lire, suivre des cours en ligne, il y a tellement de choses à faire moins épuisantes que fêter, fêter et fêter. On va être confinés jusqu’à Noël pour pouvoir recevoir maman le 24 et aller voir les petits-enfants le 25. Et le 31… Il y a le Bye bye. On prend un ou deux verres à la maison, pas le stress d’être sur la route. On a profité de l’été et de l’automne bien en masse avec ceux qu’on aime… On se doutait bien que ça allait être le bordel pour Noël. »

Marie-Andrée Legault

Les réponses de nos lecteurs ont été éditées par Louise Leduc.