Variant Omicron Les mesures à la frontière pourraient être resserrées, prévient Duclos

(Ottawa) Au seuil du temps des Fêtes, le ministre fédéral de la Santé, Jean-Yves Duclos, lance un avertissement aux voyageurs qui comptent se rendre à l’étranger : les mesures pourraient être resserrées à la frontière si le variant Omicron commençait à se propager rapidement au Canada, comme c’est le cas dans certains pays en Europe.

M. Duclos n’est pas allé jusqu’à exhorter les gens à renoncer à leurs plans de séjour à l’étranger. Mais il a pris soin de souligner à grands traits lors d’une conférence de presse, vendredi, que le gouvernement fédéral n’hésiterait pas à imposer des mesures plus restrictives à la frontière si la situation épidémiologique l’exigeait.

« Les Canadiens qui veulent voyager à l’étranger doivent savoir que la situation à l’étranger est risquée et instable. Ils devraient également savoir que le retour au Canada comprendra probablement des obstacles et des retards », a affirmé le ministre Duclos, qui a fait le point sur la situation de la COVID-19 en compagnie de l’administratrice en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, la D^re Theresa Tam.

Pour l’heure, on ne dénombre que 87 cas du variant Omicron au pays. Mais ce nouveau variant est hautement transmissible et, selon le ministre, ce n’est qu’une question de temps avant que l’on assiste à une transmission communautaire au pays.

« La situation évolue très rapidement », dit Duclos

Selon la plus récente modélisation de l’Agence de la santé publique du Canada, les cas de COVID-19 pourraient quadrupler et atteindre 12 000 cas par jour en janvier si Omicron supplantait le variant Delta pour devenir le variant dominant au pays. Un tel scénario pourrait mettre à rude épreuve les systèmes de santé dans les provinces. À titre de comparaison, au plus fort de la troisième vague, l’hiver dernier, le Canada enregistrait un peu moins de 9000 cas par jour. À l’heure actuelle, on dénombre environ 3300 nouvelles infections par jour.

« Sur le plan international, la situation évolue très rapidement, et c’est ça, mon message principal, aujourd’hui. […] Les gens qui pensent voyager dans les prochaines semaines doivent savoir qu’à l’échelle internationale, les choses peuvent rapidement changer. En Europe, ça devient très compliqué dans plusieurs pays. Certains sont en train de demander aux élèves de rester à la maison parce que la situation se détériore trop rapidement. Dans certains cas, on invite les gens à faire du télétravail alors qu’ils avaient commencé à retourner au bureau », a résumé le ministre Duclos.

La D^re Tam a aussi fait écho aux propos du ministre Duclos.

« Les choses évoluent très rapidement à l’étranger. Si les Canadiens envisagent de voyager, ils devraient le faire en connaissance de cause. Il y a une alerte à l’étranger. Lorsqu’ils reviennent au Canada, les gens devront s’attendre à des retards, des restrictions, parce que nous faisons ce qu’il faut pour protéger la santé et la sécurité des Canadiens. Il y aura également des incertitudes quant aux voyages à l’étranger au cours des prochaines semaines étant donné la hausse et la recrudescence des cas liés au variant Omicron », a-t-elle dit.

Elle a aussi exhorté les Canadiens à s’en tenir à de petits rassemblements durant le temps des Fêtes. « Nous avons encore une route difficile à faire cet hiver avant d’arriver à un meilleur printemps », a-t-elle imagé.

Tests de dépistage

Pour freiner la propagation de ce nouveau variant, les autorités canadiennes accélèrent la cadence pour augmenter le nombre de tests de dépistage que doivent subir à l’aéroport tous les voyageurs arrivant par avion, sauf ceux en provenance des États-Unis. Cette mesure a été annoncée le 30 novembre.

À l’heure actuelle, 17 000 tests quotidiens sont effectués dans les divers aéroports du pays, une hausse de 50 % par rapport aux 11 000 tests quotidiens administrés il y a deux semaines. Cela prendra encore quelques jours avant d’atteindre les 23 000 tests quotidiens pour tester tous les voyageurs qui arrivent d’une destination étrangère par avion autre que les États-Unis.

Le ministre Duclos, qui s’est entretenu avec ses homologues provinciaux cette semaine, se réjouit par ailleurs de l’intention des provinces d’utiliser les tests de dépistage rapides à grande échelle.

« Ces tests étaient largement sous-utilisés jusqu’ici. Mais pour le mois de décembre, les provinces souhaitent en recevoir autour de 35 millions. Cela représente à peu près cinq fois la quantité moyenne de tests utilisés au cours de la dernière année. Il s’agit d’une excellente nouvelle », a dit le ministre.

Il a précisé que les provinces recevraient cette marchandise à temps pour la période des Fêtes.