Trois cerfs de Virginie de l’Estrie ont été infectés par le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19, a annoncé Ottawa, mercredi.

Il s’agit des premiers cas détectés chez une espèce sauvage au Canada.

« Des échantillons ont été prélevés sur ces cerfs entre le 6 et le 8 novembre 2021, dans la région de l’Estrie », a indiqué dans un communiqué le ministère de l’Environnement et du Changement climatique. L’échantillonnage a été effectué à des stations d’enregistrement du gibier pour les chasseurs, précise Steeve Côté, professeur titulaire au département de biologie de l’Université Laval.

« Les cerfs ne présentaient aucun signe clinique de la maladie et étaient tous apparemment en bonne santé », précise le ministère, qui dit avoir prévenu l’Organisation mondiale de la santé animale, mercredi. Même scénario pour les cerfs de Virginie infectés aux États-Unis, malgré le nombre important de cas détectés dans l’État du Michigan, souligne Steeve Côté.

De récents rapports aux États-Unis démontrent que le SRAS-CoV-2 a été transmis à des cerfs de Virginie sauvages par des humains, mais on ignore si c’est ce qui s’est produit en Estrie. La transmission pourrait avoir été causée par un facteur environnemental comme l’eau, avance M. Côté.

« Aucun cas de transmission » de cerf à humain

À ce jour, « aucun cas de transmission du SRAS-CoV-2 par des cerfs aux humains n’a été détecté », précise le ministère. Pour le moment, il n’y a donc « pas de grandes inquiétudes » à avoir à ce sujet, soutient M. Côté. S’il est possible que la situation évolue, aucune étude ne point en cette direction pour le moment, rassure le professeur.

Étant donné que la période de la chasse est terminée presque partout au Québec, « il n’y a pas de situation critique » à ce niveau, estime Steeve Côté.

Trop tôt pour envisager un vaccin

Compte tenu de l’absence d’effets du virus sur les cerfs, il est « prématuré » de réfléchir à l’option d’un vaccin pour ces animaux, soutient M. Côté. D’autant plus que la vaccination d’une population de cerfs de Virginie serait compliquée, entre autres parce qu’elle nécessite l’utilisation « d’appâts spécifiques » à cette espèce.

Le ministère de l’Environnement et du Changement climatique affirme continuer « à évaluer les effets potentiels du virus sur la faune canadienne ». Dans plusieurs endroits au pays, l’échantillonnage chez les cerfs se poursuivra jusqu’en 2022, assure le ministère.