Il n’est pas question pour l’instant de lever l’obligation de porter un masque en tout temps dans les cégeps et les universités de la province. Le mode de vie des élèves – et non leur taux de vaccination – explique cette décision de la Santé publique.

Québec a annoncé plus tôt cette semaine qu’à compter du 15 novembre, les élèves du secondaire ne seraient plus obligés de porter un masque en classe dans les régions de la province où on devait encore le faire. Ils doivent toutefois continuer de se couvrir le visage dans les espaces communs et les autobus scolaires.

Les élèves des cégeps et des universités devront patienter encore un peu. La Santé publique juge « préférable » de maintenir les mesures actuelles.

« Oui, les étudiants au collégial et à l’université sont plus vaccinés, mais ils ne vivent pas en vase clos : ils se mêlent au reste des 18-29 ans, qui le sont moins. De plus, au cégep et à l’université, les étudiants peuvent venir d’ailleurs, et vivre en résidence ou en appartement, mais retourner dans d’autres régions pour les fins de semaine et les congés », explique Marjorie Larouche, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Des tests rapides à McGill

Dans un message envoyé à sa communauté jeudi, l’Université McGill a elle aussi observé que pendant la fin de semaine de l’Halloween, ses étudiants avaient été « nombreux » à se « rassembler à l’occasion de fêtes ainsi qu’à fréquenter des bars et des restaurants ».

Bien qu’elle précise que les cas de COVID-19 ont été rares sur ses campus cet automne malgré le fait que 85 % des activités d’enseignement ont repris en personne, l’Université a annoncé la mise en place d’un projet pilote de tests rapides sur son campus pour les personnes qui n’ont pas de symptômes de la COVID-19.

Dès la semaine prochaine, les étudiants, enseignants et autres membres du personnel pourront se faire tester sur une base volontaire.

Ces tests rapides « viennent s’ajouter aux mesures de protection déjà en place » sur les campus, annonce l’université montréalaise dans un message à sa communauté. Les résultats sont disponibles en une vingtaine de minutes environ, mais si un test s’avère positif, il devra être confirmé par un test PCR effectué dans un centre de dépistage.

Comme dans toutes les universités québécoises, il n’est pas nécessaire d’être vacciné pour suivre des cours à l’Université McGill. Le passeport vaccinal est toutefois requis dans les bibliothèques et pour certaines activités.

Les hospitalisations devraient diminuer

Par ailleurs, le nombre de cas en hausse dans la province ne devrait pas avoir d’impact à court terme sur les hospitalisations, qui pourraient continuer de diminuer pendant les prochaines semaines, selon un rapport de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux publié jeudi.

Pour le Québec dans son ensemble, les projections suggèrent que le nombre de nouvelles hospitalisations pourrait continuer de diminuer légèrement, surtout dans le Grand Montréal.

Ailleurs au Québec, les taux d’occupation des lits ordinaires et des lits aux soins intensifs sont relativement faibles et devraient rester stables au cours des deux à trois prochaines semaines.

« Normalement, l’augmentation des cas se traduit par une augmentation des hospitalisations, mais si l’augmentation des cas touche beaucoup les groupes les plus jeunes, l’augmentation des hospitalisations va être petite », explique le DGaston De Serres, épidémiologiste à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et membre du Comité sur l’immunisation du Québec.

Le MSSS a recensé jeudi 588 nouveaux cas de COVID-19, portant la moyenne quotidienne à 533, en hausse de 27 % sur une semaine. L’absence de décès jeudi porte à trois la moyenne quotidienne. C’est une légère baisse par rapport à la semaine dernière.

Le nombre d’hospitalisations a diminué, pour un total de 241 personnes hospitalisées à l’heure actuelle, soit sept de moins que la veille. On compte désormais 63 personnes aux soins intensifs, une diminution de sept.

Efficacité du vaccin

Cette baisse des hospitalisations et des décès survient alors qu’une nouvelle étude de l’INSPQ publiée mercredi démontre que les vaccins contre la COVID-19 ont une efficacité de 95 % contre les décès et de 94 % contre les hospitalisations, même en présence du variant Delta.

« C’est très intéressant et satisfaisant comme résultat. Ça concorde très bien avec ce qui avait été publié il y a quelques mois par l’INSPQ », soutient Alain Lamarre, professeur-chercheur spécialisé en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique.

L’efficacité vaccinale contre toutes les infections est d’au moins 89 % chez les individus dont au moins une des deux doses était un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna). Néanmoins, l’efficacité est de 73 % chez ceux ayant reçu deux doses d’AstraZeneca. « Il reste quand même très efficace contre les formes sévères », précise M. Lamarre.

Qui plus est, cette excellente efficacité vaccinale est aussi durable. L’efficacité vaccinale contre les hospitalisations et les décès reste relativement stable jusqu’à la fin de l’étude, soit sept mois après la deuxième dose.