(Québec) Le gouvernement Legault ouvre la porte à la fin du port du masque dans les lieux publics après la vaccination des enfants de 5 à 11 ans, qui doit s’amorcer — si Santé Canada donne le feu vert — cet automne. Ce dernier groupe aura un « impact important sur la contamination ».

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a évoqué que la mesure du port du masque obligatoire dans les lieux publics « pourrait être révisée à un certain moment » quand « on en saura plus sur la vaccination des plus jeunes, notamment de 5 à 11 ans ». Québec a procédé jeudi à l’annonce d’une série de mesures d’allégements pour les concerts, spectacles et évènements sportifs.

« L’obligation du port du masque dans des lieux publics […] la Santé publique nous a indiqué, puis vous pourrez questionner [le DArruda], que cette obligation pourrait être révisée à un certain moment. […] On pourra réviser ça, mais au moment où on en saura plus sur la vaccination des plus jeunes, notamment des 5 à 11 ans, qui ont un impact important sur la contamination », a-t-il soutenu.

Le ministre Dubé a par la suite appuyé sur le « pourrait », rappelant que la bataille contre la COVID-19 était loin d’être gagnée et que le mois d’octobre comporte son lot de risques alors que les gens vont se réunir davantage à l’intérieur avec l’arrivée de l’automne.

« Quand on va avoir vacciné les 5 à 11 ans, particulièrement si on a de bons taux de vaccination, il va ne rester que les tout-petits de 0 à 4 ans, qui sont moins en contact social », a pour sa part expliqué le DHoracio Arruda. Au sujet de la couverture vaccinale recherchée chez les 5 à 11 ans, le DArruda a fait savoir qu’il n’avait pas encore établi de cible précise.

« On n’associe pas une couverture vaccinale à : on enlève le masque. Ce n’est pas comme ça que ça va fonctionner. Il faut regarder l’effet épidémiologique, c’est beaucoup plus complexe comme analyse. Peut-être qu’on aurait des couvertures à 80 % ou à 64 % puis on serait capables d’enlever le masque pareil parce que la situation serait sous contrôle en termes de transmission », a-t-il ajouté.

Toujours en attente de l’homologation d’un vaccin pour enfants, le DArruda a affirmé cette semaine qu’il s’attend à vacciner le groupe des 5 à 11 ans à la fin octobre, début novembre. Santé Canada n’a pas encore reçu une demande de Pfizer-BioNtech pour l’approbation de son vaccin pour ce groupe d’âge. La semaine dernière, les deux entreprises ont annoncé que leur vaccin était « sûr » pour ces enfants. Le dosage fixé à 10 microgrammes — contre 30 pour les personnes plus âgées — déclenche une réponse immunitaire « robuste ».

Le gouvernement Legault explique par ailleurs qu’il lancera sous peu une campagne d’information pour sensibiliser les parents à la vaccination des enfants. « Je tiens à vous dire qu’il n’y a aucun enfant qui va être vacciné au Québec sans le consentement des parents », a assuré le DArruda. Un sondage de l’INSPQ montre que 86 % des parents ont l’intention de faire vacciner leur enfant.

Le passeport vaccinal à l’Assemblée nationale 

Le passeport vaccinal sera désormais exigé à l’Assemblée nationale. La décision a été prise jeudi par le Bureau de l’Assemblée nationale, le conseil d’administration du parlement sur lequel siègent des élus de tous les partis. Majoritaires, la Coalition avenir Québec et le Parti libéral ont appuyé la mesure, alors que le Parti québécois et Québec solidaire étaient contre. La mesure s’appliquera aux élus, aux employés et aux visiteurs.

« Je ne comprends pas que les parlementaires ne veulent pas donner l’exemple aux Québécois, je pense que c’est beaucoup plus une décision politique qu’une décision de santé publique […] Il y a assez de gens au Québec, qui se sont forcés depuis un an et demi, là, je ne vois pas pourquoi les parlementaires ne feraient pas l’effort de donner l’exemple aux Québécois », a déclaré le ministre Dubé au sujet de l’opposition de deux partis, quelques heures avant le vote du Bureau.

Le DArruda a affirmé ne pas avoir été consulté au sujet de l’imposition du passeport vaccinal et a dit « laisser la décision à ceux qui gèrent l’Assemblée nationale. Il soutient cependant « ne pas avoir d’indice » sur la base épidémiologique qu’une telle mesure serait nécessaire. La totalité des 125 députés est doublement vaccinée. Le Parti québécois s’inquiète de l’imposition du passeport vaccinal dans « la maison de la démocratie » et Québec solidaire craint que cela envoie un message aux entreprises privées de l’imposer à leurs employés.

Avec Tommy Chouinard, La Presse