(Ottawa) L’Agence de la santé publique du Canada affirme maintenant que les personnes entièrement vaccinées contre la COVID-19 peuvent aller manger chez des proches sans distanciation ni masque.

L’agence fédérale a publié cet avis après avoir été sollicitée depuis quelques jours sur ce que les « entièrement vaccinés » peuvent maintenant faire, alors que la campagne de vaccination s’intensifie au pays. Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que 26 % des Canadiens admissibles sont pleinement vaccinés ; 76 % des Canadiens ont reçu une dose.

L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la docteure Theresa Tam, a déclaré vendredi que ses collègues provinciaux souhaitaient que les citoyens suivent les conseils fournis par les autorités médicales locales, car ils sont plus près de la réalité sur le terrain. Mais l’agence fédérale a quand même publié un tableau qui expose ce que les gens peuvent faire, ou pas, s’ils sont entièrement ou partiellement vaccinés.

On indique par exemple qu’une personne, peu importe son statut vaccinal, qui rencontre des gens pleinement vaccinés en petit groupe à l’extérieur n’a pas besoin de maintenir une distanciation ou de garder le masque. Même chose pour les personnes entièrement vaccinées qui se réunissent à l’intérieur d’une résidence en petit groupe avec d’autres gens pleinement vaccinés.

L’agence fédérale ajoute que les personnes qui ne sont pas pleinement vaccinées peuvent tout de même envisager de faire la même chose, si tout le monde se sent bien et que personne n’a de problèmes de santé préexistants. Dans les environnements extérieurs où se mélangent des personnes de différentes adresses dont le statut vaccinal est inconnu, on suggère que ceux qui sont pleinement vaccinés laissent tomber le masque, mais les autres devraient le garder.

Pour ce qui est des foules plus denses, comme une salle de spectacle, l’agence recommande que les personnes pleinement vaccinées gardent le masque dans un environnement intérieur bondé, même si elles ne présentent aucun problème de santé préexistant. Par contre, si elles sont considérées comme vulnérables, elles devraient aussi garder le masque dans un environnement intérieur plus petit si le statut vaccinal des autres personnes n’est pas connu.

Le variant Delta, « dernier obstacle »

L’ASPC a aussi publié vendredi sa modélisation sur la pandémie, qui suggère que le variant Delta pourrait aggraver plus que l’on ne le croyait jusqu’ici une éventuelle quatrième vague de pandémie à l’automne ou à l’hiver.

Les données montrent actuellement que le nombre de nouveaux cas et d’hospitalisations continue de baisser à travers tout le pays, alors que de plus en plus de Canadiens se font vacciner contre la COVID-19. Les provinces poursuivent donc leur déconfinement progressif en levant des restrictions de santé publique mises en place pour limiter les rassemblements et réduire la propagation du coronavirus. Ainsi, la Saskatchewan et l’Alberta prévoient toutes deux de supprimer en juillet la quasi-totalité de leurs mesures sanitaires, y compris le port du masque.

Les responsables fédéraux de la santé publique ont rappelé vendredi que le variant Delta constitue le « dernier obstacle » dans la lutte contre la pandémie au Canada. S’il devait s’installer tout au long de l’automne et de l’hiver, ce variant, plus contagieux, pourrait entraîner un dépassement de la capacité des hôpitaux.

La modélisation du gouvernement fédéral était basée sur des hypothèses selon lesquelles cette souche du SRAS-CoV-2 est plus contagieuse que d’autres variants préoccupants et entraîne aussi une COVID-19 plus grave, si l’on se fie à ce qui s’est passé au Royaume-Uni.

La docteure Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, affirme que le variant Delta est la souche la plus contagieuse observée à ce jour et que sa présence a augmenté au pays. Les données fédérales montrent que la plupart des cas liés au variant Delta se retrouvent chez ceux qui n’ont pas été vaccinés ou qui n’ont reçu qu’une seule dose.