(Ottawa) Le nombre de cas confirmés de COVID-19 attribués au variant hautement contagieux Delta a bondi de 66 % au Canada cette semaine.

L’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, a déclaré vendredi qu’il y avait un peu plus de 2000 cas confirmés du variant.

Il y a à peine trois jours, l’Agence de la santé publique du Canada indiquait à La Presse Canadienne qu’il y avait 1187 cas confirmés.

« Le variant Delta est maintenant dans toutes les provinces et au moins un de nos territoires », a déclaré Mme Tam au comité de la santé de la Chambre des communes.

« Bien sûr, comme pour tous les cas de coronavirus, nous ne sommes peut-être pas au courant de tous les cas qui se sont produits au Canada, d’où mon avertissement de précaution et la nécessité d’administrer deux doses de vaccin au plus grand nombre de personnes possible. »

Le variant a été identifié pour la première fois en Inde, mais est maintenant devenu la souche dominante au Royaume-Uni où elle se propage rapidement, principalement parmi les personnes non vaccinées.

On pense qu’il est au moins 1,5 fois plus contagieux que le variant Alpha identifié pour la première fois au Royaume-Uni. L’Alpha est, pour l’instant, le variant dominant au Canada, avec plus de 216 000 cas confirmés.

Public Health England a rapporté vendredi que le nombre de cas confirmés du Delta au Royaume-Uni avait augmenté de 80 % la semaine dernière, pour atteindre près de 76 000. Le premier ministre britannique Boris Johnson a dû retarder les plans visant à lever complètement toutes les restrictions de santé publique la semaine prochaine.

Mme Tam a souligné que le Delta est une source de préoccupation parce qu’une dose de vaccin n’est pas aussi efficace contre le variant et cela souligne la nécessité pour le Canada de continuer à accélérer le rythme avec les deuxièmes doses.

On estime que deux doses des vaccins utilisés par le Canada offrent une très bonne protection contre le Delta, et même une dose s’est révélée efficace pour prévenir les maladies graves.

Toutes les provinces mettent en garde contre l’existence du Delta. Au moins une douzaine de cas du variant Delta ont été confirmés ce mois-ci dans la région du nord de l’Ontario desservie par le Bureau de santé Porcupine, qui est la seule région de la province qui n’a pas commencé à lever les restrictions de confinement le 11 juin. Le variant n’a pas été confirmé comme partie d’une éclosion dans la première nation Kashechewan dans cette région.

Le Delta est impliqué dans une éclosion dans un hôpital de Calgary et inquiète les responsables de la santé à Waterloo, en Ontario, un secteur devenu soudainement le point chaud de la COVID-19 dans la province.

Au Québec, il y aurait 35 cas du variant Delta, surtout à Montréal (21) et en Montérégie (7), selon les données sur le site de l’Institut national de santé publique du Québec en date de vendredi.

Cependant, les données sur le variant au Canada sont limitées et elles n’ont pas encore été ajoutées au site web de Santé Canada signalant les cas de variants. Seuls Alpha, Beta (le variant B.1351 identifié en Afrique du Sud) et Gamma (le variant P. 1 identifié pour la première fois au Brésil) sont répertoriés sur le site web.

Ce site n’a pas non plus ajusté les noms pour utiliser l’alphabet grec désormais préféré par l’Organisation mondiale de la santé. Une porte-parole de Santé Canada a déclaré à La Presse Canadienne au début du mois de juin que le Delta y serait ajouté dans « les prochaines semaines ».

Questionnée à nouveau cette semaine, la même réponse a été fournie.

Le Dr Howard Njoo, l’administrateur en chef adjoint de la santé publique, a déclaré que la collecte de données sur le variant n’avait pas été facile et qu’il y avait un retard dans les rapports.

« Il y a évidemment des problèmes sur lesquels nous devons travailler », a-t-il déclaré, notant qu’il « y a probablement plus de cas » que ce qui a été signalé.

Il a toutefois affirmé que les données que les provinces et les territoires détiennent suggèrent que la plupart des cas du Delta se trouvent chez des personnes qui ne sont pas vaccinées.