Même si les variants continuent de gagner du terrain et devraient provoquer une accélération du nombre de nouveaux cas, la Santé publique de Montréal espère éviter de devenir l’épicentre de la troisième vague de la pandémie.

« Je m’étais promis qu’on n’allait pas être l’épicentre de la troisième vague et je garde le cap là-dessus », a déclaré la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, en conférence de presse mercredi.

Montréal a été l’épicentre de la première vague avec près de 3500 décès au printemps 2020, soit 168 décès pour 100 000 habitants. Mais durant la deuxième vague, c’est la Capitale-Nationale qui a été davantage éprouvée. Avec 809 décès, la région de Québec a ainsi déploré 107 décès pour 100 000 habitants entre septembre et mars.

Les variants plus contagieux représentent 42 % des nouveaux cas sur le territoire montréalais, alors que la moyenne de l’ensemble de la province est de presque 67 %, selon le criblage des sept jours précédents.

Sur les 142 éclosions liées à des variants qu’on a actuellement, la très grande majorité sont liées à de petites éclosions de moins de 10 cas.

La Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal

La Santé publique s’était donné comme objectif de ralentir la progression des variants et d’accélérer la vaccination durant le mois de mars.

Près d’un Montréalais sur quatre (23 %) est aujourd’hui vacciné, dont une proportion importante d’aînés. La couverture vaccinale est de 86 % chez les 80 ans et plus, de 84 % chez les 70 à 79 ans, et de plus de 68 % chez les 60 à 69 ans.

Dans l’ensemble du Québec, 19,1 % de la population a reçu une première dose, soit un peu plus de 1,6 million de personnes.

« On est quand même satisfaits du mois de mars », a commenté la Dre Drouin.

Avec 42 % de variants, elle s’attend néanmoins à voir les cas augmenter au cours de la prochaine semaine. « À partir de 40-50 %, dans les autres pays, souvent, on a vu une accélération du nombre de nouveaux cas. » La directrice de santé publique n’était cependant pas en mesure de prédire si cette accélération aura des impacts sur les hospitalisations.

Je pense qu’on a la capacité de réduire les impacts de cette troisième vague-là pour Montréal et d’éviter le plus possible la fermeture des écoles et des garderies.

La Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal

La Dre Drouin a salué les efforts de la population montréalaise, sans lesquels « on n’aurait pas réussi à freiner la progression des variants », et demandé de continuer sur cette lancée. « Si vous êtes assis avec une amie ou un ami sur un banc et que vous parlez face à face pendant un certain temps, pourquoi ne pas porter le masque ? », a-t-elle suggéré en faisant valoir qu’avec un virus plus transmissible, « il y a quand même un certain risque ».

Ailleurs au Québec

La tendance à la hausse se poursuit dans l’ensemble de la province. Les 1270 nouveaux cas rapportés mercredi ont porté la moyenne quotidienne calculée sur une semaine à 1244 cas, ce qui représente une augmentation de 32 % depuis une semaine. Et le nombre de personnes hospitalisées a grimpé de 29 depuis mardi, pour un total de 543.

La Capitale-Nationale et la région voisine de Chaudière-Appalaches continuent à enregistrer des hausses de cas notables. La première recense près de 35 nouveaux cas quotidiens pour 100 000 habitants et la seconde, 24. L’Outaouais, qui affiche aussi une forte tendance à la hausse, compte 32 nouveaux cas pour 100 000 habitants.

Les huit décès rapportés mercredi maintiennent toutefois la moyenne quotidienne des décès à six. Des huit décès rapportés, trois sont survenus dans la Capitale-Nationale. Cinq régions rapportent un mort, soit l’Outaouais, l’Abitibi-Témiscamingue, les Laurentides, Lanaudière et la Montérégie.

Le Québec rapporte aussi avoir administré 43 631 doses de vaccin contre la COVID-19. La cadence de vaccination devrait augmenter au cours des prochains jours ; la livraison de doses d’AstraZeneca permettra d’étendre la vaccination aux 55 ans et plus. Pour les autres vaccins, les 60 ans et plus sont désormais admissibles dans l’ensemble de la province.