(Québec) Le couvre-feu sera reporté à 21 h 30 en zone rouge et disparaîtra dans les régions qui passeront en zone jaune, à savoir la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. Les élèves de 3e, de 4e et de 5secondaire retourneront à temps plein en classe dans les régions en zone orange.

Le premier ministre François Legault présentera ces allègements aux restrictions sanitaires mardi, sur le coup de 17 h, l’heure habituelle des grosses annonces du gouvernement.

Au cours des derniers jours, avec le changement d’heure, il a laissé présager le report du couvre-feu à 21 h ou à 21 h 30, plutôt qu’à 20 h, en zone rouge, palier dans lequel se trouve le Grand Montréal. À l’issue de discussions avec la Santé publique, on s’est entendu pour le fixer à 21 h 30, la même heure qu’en zone orange.

Il aurait été difficile de maintenir le couvre-feu à 20 h avec la clarté prolongée et l’arrivée du printemps. Le report permettra de prolonger les heures d’ouverture des commerces, aussi bien les épiceries que les cinémas, comme on le voit en zone orange. Les restaurants pourront servir des clients un peu plus longtemps avec les mets à emporter et la livraison, même si les salles à manger demeurent fermées en zone rouge.

Le couvre-feu sera levé en zone jaune. Des régions se retrouveront à ce palier d’alerte pour la première fois depuis décembre, avant les Fêtes. Il s’agit de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec, annoncera François Legault. C’était, lundi soir, le seul changement confirmé à la carte des paliers d’alerte.

Allègement fort attendu, les élèves de 3e, de 4e et de 5secondaire seront maintenant en classe à temps plein dans les zones orange et jaunes.

En zone rouge, donc dans le Grand Montréal, les élèves de ces niveaux devront toujours aller à l’école une journée sur deux seulement.

Certains statuts en révision

Des discussions sont en cours concernant le statut de certaines régions, mais aucune décision n’est prise pour le moment.

Par exemple, contrairement au reste du Grand Montréal, la Montérégie présente une situation épidémiologique assimilable à une zone orange, mais sa proximité avec la métropole est aussi un facteur à considérer dans la décision.

La situation de l’Outaouais est quant à elle inquiétante, avec 106 nouveaux cas dans les trois derniers jours. La population doit se prendre en main pour éviter de retourner en zone rouge, a prévenu le ministre responsable de la région, Mathieu Lacombe, en point de presse lundi. Il est encore « un peu trop tôt » pour pouvoir dire si c’est à cause de la semaine de relâche, a indiqué la directrice de santé publique par intérim, la Dre Brigitte Pinard.

Le plus probable, c’est un effet de l’allègement de l’ensemble des mesures.

La Dre Brigitte Pinard, directrice de santé publique par intérim de l’Outaouais

L’Outaouais compte 16 éclosions actives, dont 6 en milieu de travail, y compris celle du restaurant The British, à Gatineau, fermé temporairement par son propriétaire vendredi dernier.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais demande aux clients ayant fréquenté l’établissement entre le 5 et le 12 mars de surveiller l’apparition de symptômes et, s’ils se manifestent, de communiquer avec le 1 877 644-4545.

Moins de cinq cas ont été confirmés parmi les travailleurs et pour les clients, « le risque est jugé faible », a précisé le CISSS lundi. L’éclosion du CHSLD Lionel-Émond a aussi donné lieu à 48 cas, dont 7 morts ; 20 cas sont toujours actifs et 21 personnes sont rétablies.

Pas de menace rouge au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Le Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui a déclaré 40 nouveaux cas la même journée, ne brandit pas cette menace, mais demande à la population de reprendre ses efforts fructueux. Un retour en zone rouge, « pour l’instant, ça ne fait pas partie des hypothèses », a indiqué le directeur de santé publique du Saguenay–Lac-Saint-Jean en entrevue avec La Presse lundi. « Je suis plus dans le ton de la mobilisation : vous êtes capables, vous me l’avez démontré », a expliqué le DDonald Aubin. Sa région, rappelle-t-il, est passée de plus de 200 nouveaux cas par jour, à la fin de 2020, à zéro durant plusieurs journées de février, un résultat qu’il qualifie de « fantastique ».

Le DAubin a constaté une « très légère augmentation » à partir du 27 février, mais c’est récemment qu’elle s’est vraiment fait sentir, avec 8 cas vendredi et samedi, 12 dimanche et 40 lundi. Ce bond s’explique par le dépistage massif mené dans un CPE, une école et une entreprise.

Avec la collaboration d’Ariane Krol et de Pierre-André Normandin, La Presse