Le Canada s’apprête à recevoir, ce mercredi, 500 000 doses du vaccin d’AstraZeneca, nouvellement approuvé par Santé Canada, mais on ne sait toujours pas s’il sera administré aux personnes de 65 ans et plus.

Les provinces doivent prendre une décision rapide à ce sujet, puisque la majorité des doses de ce vaccin seront périmées dans un mois.

Le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) a déconseillé ce vaccin pour cette tranche d’âge, en raison d’un manque de données au sujet de son efficacité chez ces personnes, mais cette recommandation n’a pas été adoptée par Santé Canada.

L’administratrice en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, la Dre Teresa Tam, est restée prudente à ce sujet, mardi, en conférence de presse, rappelant que les recommandations du CCNI, un comité externe, ne deviennent pas toujours des directives officielles. Elle s’en remet aux provinces et aux territoires afin de déterminer si des populations plus jeunes, comme les travailleurs essentiels, devraient recevoir ces doses dans les prochaines semaines, au lieu des personnes âgées.

Les recommandations du comité aident les gouvernements provinciaux à déterminer la meilleure façon d’utiliser les vaccins à leur disposition, mais les provinces peuvent prendre leurs propres décisions.

Du côté de Québec, on attend, dans les prochaines heures, l’avis du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) pour décider à qui le vaccin d’AstraZeneca sera administré, indique Daniel Paré, directeur de la campagne de vaccination dans la province.

Date de péremption

Peu importe à qui il sera administré, le vaccin d’AstraZeneca devra être utilisé rapidement, parce que la majorité des doses attendues mercredi seront périmées dans un mois.

Le major-général Dany Fortin, responsable de la distribution des vaccins au pays, a indiqué que 300 000 de ces doses provenant de l’Institut Serum, en Inde, ont le 2 avril comme date de péremption.

Il a assuré que ces doses seraient distribuées rapidement par Ottawa, et a appelé les différentes provinces à les administrer le plus vite possible.

Daniel Paré garantit que les doses seront utilisées avant la date de péremption au Québec.

Réunion d’urgence

Pour dissiper le flou au sujet de l’administration du vaccin aux personnes de 65 ans et plus, le Parti conservateur a demandé mardi une réunion d’urgence du comité de la santé.

« Les avis contradictoires provenant du CCNI et de Santé Canada quant à savoir si le vaccin d’AstraZeneca est suffisamment efficace pour cette population doivent être clarifiés avant la livraison du vaccin aux provinces, et les Canadiens méritent de comprendre les impacts de cette décision », a déclaré, dans un communiqué, la porte-parole conservatrice en matière de santé, Michelle Rempel, rappelant que ces personnes sont parmi les plus vulnérables à la COVID-19.

« Les membres conservateurs du comité de la santé ont demandé une rencontre d’urgence pour débattre d’une motion qui contraindrait des témoins experts à témoigner sur cette question, pour comprendre quelle recommandation est dans l’intérêt supérieur des Canadiens. »

Dans un bilan des efforts de vaccination, le major-général Fortin a souligné que 2,9 millions de doses de vaccin avaient été distribuées aux provinces et territoires jusqu’à maintenant.

En mars, plus de 2 millions de doses du vaccin de Pfizer-BioNTech sont attendues, tandis que 1,3 million de doses proviendront de Moderna.

« À partir du mois prochain, nous nous attendons à une forte augmentation de la disponibilité des vaccins auprès des fabricants de vaccins, a révélé le major-général. Nous attendons l’arrivée d’environ 23 millions de doses entre avril et juin du vaccin de Pfizer-BioNTech. À cela s’ajoutent les doses du vaccin d’AstraZeneca nouvellement approuvées, soit 1,5 million de doses fabriquées par Serum qui arriveront d’ici la fin mai. Et d’autres seront ajoutées à ce total.

« Le Canada est sur la bonne voie pour s’assurer d’avoir assez de vaccins pour que tous ceux qui veulent être vaccinés puissent l’être d’ici la fin septembre », a assuré la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand.

Avec La Presse Canadienne