(Québec) Le premier ministre François Legault se félicite d’avoir été plus prudent que la Santé publique et d’avoir « sauvé des vies ».

En point de presse mardi à Montréal, M. Legault a déclaré que finalement, son approche plus stricte avait été la bonne.

Il a soutenu que la montée de nouveaux cas de COVID-19 après Noël aurait été pire s’il n’avait pas décidé d’être plus sévère que la Santé publique.

Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, recommandait en septembre de laisser ouverts sous certaines conditions les salles de spectacles, les cinémas, les théâtres et les restaurants.

Il recommandait également d’ouvrir les gyms et les spas à compter du 28 octobre.

Ses avis écrits ont été dévoilés vendredi dernier sur le site web du ministère de la Santé à la demande des partis d’opposition qui voulaient savoir comment les décisions se prenaient dans la cellule de crise.

« Quand on regarde ce qui s’est passé après Noël, bien je me félicite d’avoir pris cette décision-là d’être plus sévère que ce que recommandait la Santé publique », a déclaré mardi François Legault.

« On peut penser que ça aurait été pire dans nos hôpitaux si on avait ouvert plus de places », a-t-il ajouté.

Depuis le début de la crise, les membres du gouvernement Legault ont toujours assuré suivre à la lettre toutes les recommandations de la Santé publique.

Mardi, M. Legault s’est adressé directement à ses critiques.

« Je comprends qu’il y a certaines personnes qui trouvent qu’on est trop prudents.

« Effectivement, au Québec, quand on se compare, dans la majorité des cas, on a été plus prudents qu’ailleurs. Mais moi, je suis convaincu qu’à cause de ça, on a sauvé des vies.

« Il y a eu des vies qui ont été sauvées parce qu’on a été plus prudents. Ce n’est quand même pas rien », a-t-il renchéri.

Les arguments du ministère de l’Éducation l’emportent

Par ailleurs, le premier ministre est revenu sur la recommandation de la Santé publique de faire des demi-classes au secondaire.

Cette recommandation se retrouve dans l’avis écrit du 22 octobre dévoilé vendredi en même temps qu’une dizaine d’autres.

Jamais le gouvernement Legault n’a mentionné l’existence de cet avis, alors que les partis d’opposition enchaînaient pourtant les questions spécifiques sur les demi-classes.

« On a discuté de la faisabilité et aussi de ce qui était le mieux pour les élèves », se rappelle M. Legault.

Ce que j’ai compris surtout des gens du ministère de l’Éducation, c’est que ce n’était pas idéal pour les enfants d’en avoir la moitié en classe et la moitié à la maison, […] que c’était mieux de les garder tous ensemble.

François Legault

Assis à ses côtés, le Dr Arruda a reconnu qu’il n’avait pas « d’expertise en pédagogie » et qu’il s’était finalement rangé aux arguments du ministère.

« On n’est pas des experts en pédagogie, a-t-il dit. Il y a des gens qui vont dire que de séparer les classes, c’est pire, parce que le professeur doit s’occuper de deux groupes, et non pas d’un seul groupe, que la présence en classe est meilleure. C’est des adaptations de nos recommandations. »