Dès que le gouvernement fédéral sera en mesure d’augmenter ses livraisons de doses de vaccins contre la COVID-19, le site de vaccination massive du Palais des congrès sera prêt à accueillir des patients. De 15 à 45 vaccinateurs pourront travailler en même temps et de 500 à 2000 vaccins par jour pourront être administrés à raison d’un horaire de 12 heures par jour, 7 jours sur 7. Visite des lieux.

Priorité aux travailleurs de la santé

Les travailleurs de la santé auront d’abord la priorité, explique la directrice de la gestion extrahospitalière de la pandémie au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Ginette Senez. Les autres catégories de citoyens suivront selon l’ordre de priorité établi par le gouvernement. Des sites de vaccination satellites seront aussi ouverts pour desservir les clientèles à mobilité réduite. La date d’ouverture du Palais des congrès n’est pas encore connue, puisqu’elle est « tributaire de la livraison des vaccins » par Ottawa, explique le CIUSSS.

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À l’accueil, ils devront présenter leur carte d’assurance maladie. Une agente confirmera que chaque patient a bel et bien un rendez-vous. Le patient devra ensuite numériser sa carte dans une borne intelligente qui colligera ses données de vaccination.

Parcours sans papier

Avant de se présenter au centre de vaccination du Palais des congrès, les patients devront avoir pris rendez-vous par le site Clic santé. À l’accueil, ils devront présenter leur carte d’assurance maladie. Une agente confirmera que chaque patient a bel et bien un rendez-vous. Le patient devra ensuite numériser sa carte dans une borne intelligente qui colligera ses données de vaccination. « Le parcours du patient se fera sans papier », affirme Sergio Fernandez, directeur de l’informatique au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

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Le patient devra se présenter à une table d’évaluation.

Évaluation

Le patient poursuivra ensuite son chemin jusqu’à une table d’évaluation. Un inhalothérapeute, un pharmacien, une sage-femme, une infirmière ou un médecin demandera alors au patient s’il présente des symptômes de la COVID-19, vérifiera son identité et obtiendra son consentement libre et éclairé. Certaines questions médicales seront aussi posées, notamment pour savoir si une femme est enceinte, si le patient a déjà eu une réaction allergique à un vaccin ou s’il est anticoagulé. Le patient ne pourra pas avoir reçu un autre vaccin, sauf celui contre la grippe ou le pneumocoque, dans les 14 jours ayant précédé sa vaccination contre la COVID-19.

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Vétérinaire à la retraite, Christine Vézina (sur la photo) a entre autres offert de prêter main-forte au réseau.

Vaccination

À l’étape suivante, les patients seront vaccinés. Le CIUSSS est en train de former des vaccinateurs et essaye le plus possible de ne pas avoir recours à des infirmières. « On essaye de les économiser », explique Mme Senez. Vétérinaire à la retraite, Christine Vézina a entre autres offert de prêter main-forte au réseau. Les patients devront ensuite aller patienter 15 minutes dans une salle d’attente où une personne surveillera leur réaction. Une salle de premiers soins a été aménagée et pourra être utilisée au besoin. Partout dans le parcours, la distanciation de deux mètres sera respectée.

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Une fiole contient de cinq à six doses, explique Visal Uon, chef de la pharmacie au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (sur la photo).

Conservés au froid

À l’arrière de la salle de vaccination, un local abrite pour l’instant deux congélateurs pouvant aller de -60 ºC à -80 ºC et pouvant accueillir les vaccins de Pfizer. Un autre congélateur à -20 ºC contiendra les doses du vaccin de Moderna. Une deuxième salle du genre est en cours de construction. Chaque boîte de vaccin contre la COVID-19 contient 195 fioles. Et une fiole contient de cinq à six doses, explique Visal Uon, chef de la pharmacie au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (sur la photo). Une équipe sur place veillera à reconstituer les vaccins de Pfizer. Car si les vaccins de Moderna arrivent prêts à être injectés, ceux de Pfizer doivent être reconstitués avec une solution de NaCl avant d’être administrés aux patients.

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Chaque matin, la moitié des doses de vaccins devant être injectées durant la journée seront préparées et mises au frigo.

Chaque dose compte

M. Uon dit avoir concentré toutes ses énergies, au cours des dernières semaines, à réfléchir à la chaîne logistique afin de s’assurer qu’aucune dose de vaccin ne soit perdue. Les congélateurs sont par exemple reliés à une alarme qui sonne s’ils se réchauffent trop. Chaque matin, la moitié des doses de vaccins devant être injectées durant la journée seront préparées et mises au frigo. À partir de 14 h 30, les équipes analyseront le nombre de patients restant à vacciner et les doses dégelées restantes. « Durant la dernière heure, on va gérer dose par dose », explique M. Uon, qui dit fonctionner ainsi pour éviter de se retrouver avec trop de doses à passer en fin de journée.

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« Je gère des vies. Chaque vaccin représente potentiellement un Noël de plus pour quelqu’un », affirme Bruce Lapointe, chef de la sécurité au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (sur la photo).

Sous haute surveillance

Les salles contenant les vaccins sont sous haute surveillance. Un agent s’y trouvera 24 heures sur 24 pour surveiller. Des caméras se trouvent partout dans le local et autour de celui-ci. Les congélateurs, branchés à des prises d’urgence pouvant fonctionner sur génératrices même s’il y a une panne de courant, sont aussi reliés au Centre opérationnel du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. « Je gère des vies. Chaque vaccin représente potentiellement un Noël de plus pour quelqu’un », affirme Bruce Lapointe, chef de la sécurité au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (sur la photo).