(Québec) Québec solidaire (QS) veut que le personnel soignant qui est en contact direct avec des patients infectés à la COVID-19 puisse avoir accès aux masques N95, jugés plus sécuritaires que les masques de procédure bleus.

Actuellement, dans les hôpitaux et les CHSLD, on interdit au personnel soignant d’utiliser ces masques N95, selon le co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois.

« Même quand les infirmières en achètent de leur poche et se présentent au travail, on leur dit : « Vous n’avez pas le droit de porter ça ici » », s’est-il insurgé en point de presse jeudi, disant s’appuyer sur de nombreux témoignages.

En fait, il s’agit d’une « pratique généralisée » qui est « imprudente », a-t-il soutenu, puisque la science tend à démontrer que le coronavirus se transmet « par aérosol ».

M. Nadeau-Dubois souligne qu’une personne sur quatre qui a attrapé la COVID-19 au printemps dernier était un travailleur de la santé. Depuis septembre, au moins 2200 personnes ont été infectées dans le réseau de la santé.

Jeudi, il a demandé au gouvernement Legault de garantir dès maintenant un masque N95 à chaque soignant qui est en contact avec un patient atteint de la COVID-19.

Car ces « anges gardiens », qui risquent leur vie chaque jour, doivent bénéficier de la meilleure protection possible, a-t-il maintenu. « C’est le strict minimum. […] Nous avons le devoir de les protéger. »

Les masques utilisés sont « appropriés », répond Dubé

Le masque de procédure bleu est « approprié » pour les employés du réseau de la santé, d’après les recommandations récentes et « très claires » de l’Institut national de santé publique du Québec, répond le ministre de la Santé, Christian Dubé.

« Les N-95 sont rendus disponibles à notre personnel lorsque la situation l’exige, par exemple lorsqu’il y a des gouttelettes en suspension dans l’air lors de chirurgies », a-t-il précisé.

Il a suggéré que le député de Gouin ne faisait que reprendre des « demandes syndicales » et l’a invité à « tenir compte de ce facteur-là ».

« Le ministre de la Santé préfère […] suivre l’exemple du premier ministre et pointer les syndicats, a rétorqué Gabriel Nadeau-Dubois au Salon bleu. Est-ce que le ministre reconnaît que la transmission par voie aérienne est un risque réel ? »

« Quand les masques N95 sont exigés par les scientifiques, on les rend disponibles », a déclaré M. Dubé, en esquivant légèrement la question et en accusant le député de se penser meilleur que les experts de la santé publique.

Masques avec « fenêtre » à la garderie et à l’école

Pour sa part, la députée de QS dans Sherbrooke, Christine Labrie, a fait adopter à l’unanimité une motion invitant les ministres de la Famille et de l’Éducation à fournir à certaines éducatrices et enseignantes des masques de procédure avec fenêtre transparente.

Selon elle, il est essentiel que les poupons et les enfants avec des besoins particuliers puissent voir le visage de leur éducatrice ou de leur enseignante afin de développer toutes leurs habiletés.

« Ils doivent pouvoir associer le son avec le mouvement des lèvres pour l’apprentissage du langage. Ils doivent pouvoir aussi réagir aux émotions de l’adulte », a expliqué Mme Labrie.

« C’est une mesure préventive que je demande pour s’assurer de réduire les impacts de la pandémie et du port prolongé du masque sur ces enfants-là […] qui pourraient avoir des problèmes de développement plus importants. »