Les hôpitaux de la région de Montréal réservent 1000 de leurs 5000 lits pour les patients qui seront atteints de la COVID-19, dont 150 aux soins intensifs, dans un « contexte difficile de pénurie de services », a annoncé mardi matin Sonia Bélanger, PDG du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de- Montréal et représentante du Centre de commandement du réseau de la santé montréalais.

Même si le système de santé est affaibli par la première vague de la pandémie, et alors que la région de Montréal vient de passer en zone rouge, Mme Bélanger a voulu rassurer la population sur la capacité des hôpitaux à soigner les malades, en conférence de presse.

« Les services ne sont pas délestés dans les établissements de santé, nous continuons d’augmenter le nombre de chirurgies pour absorber le retard accumulé. Vous pouvez continuer de vous rendre à vos rendez-vous », a-t-elle souligné.

Dans la région de Montréal, 44 personnes sont hospitalisées en raison de la COVID-19, dont 17 aux soins intensifs, dans une vingtaine d’hôpitaux a révélé Sonia Bélanger.

La métropole compte 1669 nouveaux cas de COVID-19 depuis une semaine, soit une moyenne de 240 cas quotidiens, a ajouté la Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal.

Ces cas sont surtout concentrés à Outremont, Parc-Extension, Snowdon, Saint-Léonard, Saint-Michel et Pointe-Saint-Charles.

Une trentaine d’éclosions sont survenues dans des milieux de travail, une trentaine d’autres dans des écoles, neuf en milieu de soins et cinq dans des contextes de fêtes ou d’équipes sportives, a-t-elle précisé.

Montréal appelle les jeunes à se faire dépister en plus grand nombre

En conférence de presse mardi matin, la Dre Drouin a invité les jeunes montréalais de 18 à 34 ans à se présenter en plus grand nombre en cliniques de dépistage, surtout s’ils ont été en contexte à risque.

« Nos taux de positivité sont très élevés chez les 18-34 ans », a-t-elle dit. Ce taux avoisine les 6 %. Très peu de jeunes de cette tranche d’âge contractent la COVID-19 en milieu scolaire. Il s’agit plutôt de cas qui surviennent à la suite de fêtes entre amis.

La Dre Drouin rappelle que les personnes présentant des symptômes de COVID-19 ou ayant été en contact avec un cas positif sont considérées prioritaires pour le dépistage.

Le temps d’attente moyen actuellement dans les cliniques de dépistage de la ville est d’une heure et les résultats arrivent rapidement, selon la santé publique. « Et si vous avez des symptômes ou êtes en attente d’un résultat de test, isolez-vous et faites la liste de vos contacts », dit la Dre Drouin

Elle reconnaît qu’il y a eu très peu d’éclosions liées aux bars et aux restaurants ces dernières semaines : « Clairement, la décision de fermer les bars et les restaurants n’a pas été prise sur la base des éclosions, mais dans l’objectif de donner un coup de barre et cibler l’ensemble des lieux où il y a de la socialisation ».

La présidente-directrice générale du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Sonia Bélanger, affirme que si Montréal passe au rouge, les établissements de santé « demeurent en jaune ».

Des tams-tams inacceptables

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a reconnu que le passage de la grande région de Montréal en zone rouge est « dur pour le moral ». Même si les restaurateurs et les propriétaires de bars ont fait des efforts ces dernières semaines pour respecter les règles de santé publique, la mairesse explique qu’il faut aujourd’hui « minimiser les risques de rassemblements » pour contrer la deuxième vague.

Mme Plante a profité de l’occasion pour condamner les rassemblements extérieurs où la distanciation n’est pas respectée. « Les rassemblements comme on a vu aux tams-tams la semaine dernière, ce n’est pas acceptable », dit la mairesse. Mme Plante dit vouloir continuer d’offrir des aires de repos extérieurs aux citoyens, mais les rassemblements « il faut mettre ça de côté », plaide-t-elle.