Prise avec une flambée de cas de COVID-19 parmi les élèves et le personnel, l’école secondaire Gérard-Filion à Longueuil sera fermée jusqu’à la mi-octobre. Une fâcheuse nouvelle pour plusieurs familles, qui ne disposent pas des outils technologiques nécessaires à l'enseignement à distance.

Dans l’établissement, sept enseignants et 26 élèves ont contracté la COVID-19.

« Conformément aux directives de la Santé publique, l’école sera fermée du 28 septembre au 12 octobre inclusivement, et ce, pour toutes catégories d’élèves », a annoncé le Centre de services scolaires Marie-Victorin dimanche soir par communiqué. La décision s'est prise de concert avec la Santé publique de la Montérégie pour stopper la propagation au sein de l'école.

Dès lundi, des cours à distance seront offerts aux élèves de 1re et 2e année du secondaire. À partir de mercredi, l’ensemble des autres élèves de l’école débutera également les cours à distance, précise-t-on.

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Nadir Bouchia, père d'un élève de l'école Gérard-Filion.

« Ça craint », résume Nadir Bouchia, venu chercher les affaires de son fils de 15 ans qui fréquente l’établissement. La décision de la direction et de la Santé publique de fermer l’école pour deux semaines est la bonne, estime-t-il. Par contre, avec un seul ordinateur à la maison, la gestion de l’école à la maison pour ses trois enfants s’annonce compliquée. « Je ne sais pas comment m’y prendre. J’en ai deux au primaire qui doivent déjà rester à la maison, car il y a eu des cas dans leur école. Là, j’ai un troisième scolarisé à distance. »

« L’école à distance, ce n’est pas l’idéal, mais il fallait suspendre les activités en personne pour empêcher la propagation », admet Viviane Lavoie, éducatrice spécialisée. Elle est arrivée tôt lundi matin pour prêter main-forte au personnel de l’école qui préparait les sacs destinés aux parents et aux élèves venus chercher leurs effets personnels.

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Viviane Lavoie, éducatrice spécialisée.

Environ 44 familles dont les enfants sont scolarisés à l’école Gérard-Filion jugent leur connexion internet insuffisante pour suivre des cours en ligne, explique Nadia Caron, directrice de l’établissement.

Sur place lundi matin, Mme Caron avait du pain sur la planche. « On va communiquer aujourd’hui avec ces familles. Nous allons faire nous-mêmes les démarches auprès d’un fournisseur internet pour qu’on puisse trouver une solution abordable. »

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Nadia Caron, directrice de l'école Gérard-Filion.

Même avec une bonne connexion internet à la maison, certains foyers ne disposent pas des outils pour que tous leurs enfants suivent les cours adéquatement. Vendredi dernier, une centaine de tablettes et d’ordinateurs ont été distribués aux élèves touchés par ce problème. Mardi, environ 300 outils technologiques seront disponibles pour la cueillette à l’école.

Dépistage et vigilance des parents

On demande aux élèves de rester à la maison et de ne pas participer à des activités sportives ou sociales. Les membres du personnel devront idéalement s'en tenir au télétravail. Les étudiants et enseignants devront s’isoler à la maison pour les deux prochaines semaines. « On sait que ce n’est pas facile, mais je fais appel à la collaboration de tous les parents. Les enfants ne doivent pas sortir jouer au parc avec leurs amis, pas de restaurants. On restreint les contacts sociaux. Faites comme s'ils étaient atteints de la COVID », explique la directrice.

Au total, 379 personnes – élèves et professeurs – ont déjà été testées. Une clinique de dépistage mobile sera organisée pour quatre jours à partir de mardi dans le gymnase de l’école qui compte 1735 élèves de jour et de soir et 215 membres du personnel.

« Tout le monde pourra procéder au test sur une base volontaire », précise Mme Caron.

Lundi dernier, un dépistage massif s’était tenu dans le gymnase de l’école après une éclosion dans l’aile G du bâtiment, qui regroupe les élèves de 1re et 2e secondaire.

Pas de masques à la récré

La distanciation sociale est relativement facile à appliquer dans les couloirs des établissements d’enseignement. Autour du périmètre de l’école, c’est une autre histoire. Quand les adolescents sortent le midi, c’est plutôt difficile pour eux de rester masqués.

La plupart des élèves se tiennent en petits groupes dans la cour de l’école secondaire Louis-Riel dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve au passage de La Presse. Sur le vaste terrain de soccer ou assis sur les gradins, on peine à se distancer.

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Sur le vaste terrain de soccer ou assis sur les gradins, on peine à se distancer.

Plus loin, à l’intersection des boulevards Rosemont et Saint-Michel, quelques établissements de restauration rapide accueillent les étudiants du Collège Jean-Eudes sur l’heure du lunch.

« C’est un problème de juste se tenir avec la même classe ou les mêmes personnes. Sur l’heure du midi, on rejoint tous nos amis. À midi, on nous demande de garder notre masque, mais pour vrai, il n’y a pas beaucoup de gens qui le font », raconte cette collégienne assise sur la terrasse d’un restaurant en attendant ses amies.