(Genève) L’Organisation mondiale de la santé redoute désormais que la pandémie de COVID-19 ne fasse deux millions de morts si le monde ne se mobilise pas fortement, et les appels se multiplient pour partager équitablement de futurs vaccins.

La pandémie a déjà fait près d’un million de morts, sur plus de 32 millions de cas de contamination dont sept millions aux États-Unis. Elle a plongé l’économie dans une récession sans précédent et contraint à annuler ou retarder des évènements culturels et sportifs majeurs.

Interrogé à Genève sur la possibilité que le bilan final de la COVID-19 atteigne deux millions de morts, un responsable de l’OMS a jugé l’hypothèse plausible.

« Si nous ne faisons pas tout ce qui est possible, le nombre dont vous parlez n’est pas seulement envisageable mais malheureusement très probable », a estimé Michael Ryan, directeur des Situations d’urgence de l’OMS.

Pour tenter d’éviter cela, une course effrénée au vaccin a été lancée : il s’agit à la fois de mettre au point cette arme anti-coronavirus et pour chaque pays de s’assurer que sa population pourra disposer de doses suffisantes.

À l’Assemblée générale annuelle des Nations Unies, l’Amérique latine et l’Australie ont réclamé un accès libre aux futurs vaccins, alors que les États-Unis, l’Europe et le Japon ont déjà réservé plus de la moitié des doses qui seraient disponibles dans un premier temps.

« Quiconque trouve un vaccin doit le partager… c’est une responsabilité mondiale et une responsabilité morale », a affirmé vendredi le premier ministre australien Scott Morrison. Le monde « jugera très, très sévèrement » ceux qui chercheront à tirer de cette crise « un avantage à court terme ou un profit », a-t-il averti.

L’Inde, le plus grand fabricant de vaccins au monde, utilisera ses ressources dans la lutte contre la pandémie « pour toute l’humanité », a promis samedi son premier ministre Narendra Modi, devant l’ONU.

« La production de vaccins de l’Inde et ses capacités de livraison seront utilisées pour aider toute l’humanité à combattre cette crise », a déclaré Narendra Modi, ajoutant que son pays aiderait aussi les pays « à améliorer leur chaîne du froid et leurs capacités de stockage ».