Le nombre de cas confirmés de la COVID-19 dans les écoles de la province passe à 377 (+94), selon la plus récente mise à jour des données du gouvernement québécois. Un total de 223 écoles sont touchées et 154 classes sont fermées par mesure préventive. À Québec, une école primaire de 300 élèves sera visée par un dépistage massif après l’apparition de cinq cas depuis vendredi.

Ces nouvelles données proviennent d’une mise à jour faite par le gouvernement du Québec, en date du 14 septembre, 16 h. Les informations précédentes faisaient état des données du 11 septembre, soit il y a trois jours. À compter de mardi, le bilan sera revu sur une base journalière. À noter que la liste qui fait état de chaque école touchée par région n’avait pas encore été mise à jour, mardi en fin de journée.

En date du 14 septembre donc, on rapporte – depuis la rentrée scolaire – 377 cas confirmés à la COVID-19, dont 296 élèves (+79) et 81 (+15) membres du personnel. Le nombre d’écoles touchées par le virus grimpe à 223 (+51). On retrouve maintenant 154 classes fermées (+10) parce que leurs élèves et enseignants sont en isolement préventif. La grande majorité d’entre elles, soit 143, se trouvent dans le réseau public.

« Nous avons fini par améliorer notre façon de collecter l’information pour avoir un bilan national qui soit juste », a fait valoir le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

À Québec, la direction régionale de la santé publique a recommandé le dépistage massif à l’école primaire Sans-frontière alors que l’établissement compose avec cinq cas confirmés. Vendredi, l’école, qui accueille plus de 300 élèves, confirmait la présence de trois cas, puis deux se sont ajoutés lundi. Deux classes sont en isolement préventif. L’opération dépistage des enfants et des employés aura lieu mercredi et jeudi.

En point de presse mardi, le ministre Roberge a été incapable de fournir des précisions quant à cette éclosion alors que des médias venaient de publier la nouvelle. « Je n’ai pas d’information école par école », a-t-il fait savoir, visiblement pas au courant de cette situation précise.

La nouvelle collecte de données a été réalisée auprès de 2685 établissements préscolaires, primaires et secondaires du réseau public et privé, note Québec.

Vendredi dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé a promis une mise à jour de la liste des cas de coronavirus dans les écoles. L’exercice de recension précédent n’avait pas la « qualité » nécessaire, a alors reconnu le ministre, précisant que le pourcentage d’écoles qui avaient répondu aux questionnaires concernant les cas de COVID-19 était souvent en deçà de 20 %.

> Consultez la liste publiée par Québec

Le Parti libéral s’explique mal le « cafouillage » du gouvernement Legault, lors des derniers jours, dans la publication de la liste des écoles touchées par la COVID-19. « Il y a un parent qui arrive à faire ça de chez lui, de façon bénévole. L’Ontario fait une mise à jour de sa liste tous les jours et le ministre de la Santé est incapable de le faire », a soulevé Marie Montpetit.

« Comment on va pouvoir suivre les foyers d’éclosion si on n’a pas l’ensemble des données et comment les gens vont pouvoir savoir comment ça aura un impact sur leur vie professionnelle et personnelle ? », a ajouté la députée libérale en ce jour de rentrée parlementaire à Québec.

« Voie rapide » pour le dépistage

Le Parti québécois et le Parti libéral du Québec réclament que le gouvernement déploie « une voie rapide » pour le dépistage dans le milieu de l’éducation, autant les enseignants que les élèves. Les libéraux demandent notamment la mise en place de clinique de dépistage mobile lorsqu’une école se trouve en éclosion.

« Si je pouvais demander une seule chose cette semaine, c’est la priorité au dépistage pour le réseau scolaire », a lancé la députée Marwah Rizqy. « Parce que ça veut dire réduire l’absentéisme des parents au travail, des enfants à l’école et des professeurs et du personnel de soutien », a-t-elle ajouté.

La députée Véronique Hivon déplore aussi que des familles aient à attendre plusieurs jours le résultat d’un test, isolées à la maison. « C’est toute une famille qui est paralysée pour ça », relate-t-elle. Du même souffle, Mme Hivon dit s’inquiéter du « problème de clarté » des directives et de la « désorganisation » du ministère.

« Il faut que les directives soient claires, que ce soit uniforme, que tout le monde sache à quoi s’en tenir. Ce n’est pas vrai que, parce que le nez d’un enfant coule, on va le garder sous observation à la maison. Vous imaginez, là, dans les mois d’automne, le nombre d’enfants dont le nez coule ? », a-t-elle interrogé.

Le Parti libéral tend par ailleurs la main au ministre Jean-François Roberge alors que les « défis sont énormes » en éducation dans le contexte de la pandémie. « Un homme seul ne peut pas tout faire en éducation, soyons réalistes », a lancé Mme Rizqy. Elle prend exemple sur le code de couleurs proposé la semaine dernière par les libéraux pour classer les écoles.

« On essaye d’outiller M. Roberge parce que je crois sincèrement que pour le bien des enfants, on n’a pas le temps d’être partisan sur cet enjeu », a-t-elle dit.