Québec a rapporté samedi 244 nouveaux cas de COVID-19, soit le plus haut bilan depuis trois mois dans la province. Les autorités, qui disent prendre la situation très au sérieux, invitent la population à redoubler de prudence.

« Le virus est présent partout. On doit tous être prudents », a réitéré le ministre de la Santé, Christian Dubé, peu après le dévoilement de ces chiffres.

Deux décès survenus entre le 5 et le 10 septembre et quatre autres avant le 5 septembre s’ajoutent au bilan. Un total de 125 personnes sont toujours hospitalisées, dont 16 aux soins intensifs. La veille, les chiffres communiqués par le gouvernement faisaient état de 123 hospitalisations, dont 12 en soins intensifs.

Les nouveaux cas sont répartis un peu partout au Québec, avec 29 cas dans le Bas-Saint-Laurent, 29 dans la Capitale-Nationale, 27 en Estrie, 55 à Montréal, 18 dans Chaudière-Appalaches et 36 en Montérégie. Même si M. Dubé avait mis en garde contre ce seuil s’il était maintenu, en moyenne, sur une semaine, il se voulait rassurant, vendredi. « Dans cette zone-là, on est correct. C’est une préalerte », avait-il dit.

Chose certaine : le gouvernement tente toujours d’éviter une deuxième vague, six mois après le début de la pandémie. Samedi prenait effet un nouveau décret qui expose les récalcitrants au port du couvre-visage dans les lieux publics fermés à une amende allant de 400 $ à 6000 $. Auparavant, la responsabilité reposait sur les épaules des commerçants.

Par ailleurs, le seuil des 20 cas par million d’habitants a de nouveau été atteint. Le nombre total de cas confirmés au Québec depuis le début de la pandémie se situe maintenant à 64 707. Le nombre de décès est à 5780. Pour l’ensemble du Canada, le nombre de cas confirmés depuis le début de la pandémie était de 135 626 samedi matin, et 9163 décès. Le nombre de cas actifs confirmés en date du 11 septembre se chiffrait à 6789 pour l’ensemble du pays.

Encore une fois, c’est au Québec qu’on en comptait le plus, avec 1846 cas actifs, suivi de l’Ontario, avec 1657, et de la Colombie-Britannique avec 1476. Dans le Bas-Saint-Laurent, où la santé publique surveille de près la hausse des cas, plusieurs cégeps ont suspendu leurs cours dans les derniers jours.

Port du masque : la sensibilisation d’abord

La journée de samedi marquait aussi l’entrée en fonction des sanctions financières pouvant être imposées aux citoyens qui refuseraient de porter le masque dans les lieux publics fermés, alors qu’une nouvelle manifestation contre le masque obligatoire a eu lieu dans les rues de Montréal.

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

Des manifestants se sont rassemblés à Montréal samedi pour protester contre le masque obligatoire.

Au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), le porte-parole Emmanuel Couture affirme que « tout se passe bien » jusqu’ici. Aucune plainte n’avait été signalée samedi en fin de journée. La police de Longueuil émet le même son de cloche, pendant qu’à Laval et à la Sûreté du Québec, aucune donnée n’est encore accessible. Si une « attention spéciale » est portée dans les commerces, le mot d’ordre est une « approche de sensibilisation ».

On doit collaborer avec les gens, expliquer le décret, vérifier plusieurs éléments. C’est lorsqu’il n’y a pas de collaboration qu’un constat peut être donné.

Emmanuel Couture, porte-parole du SPVM

« Il y a plusieurs exceptions dans le décret. Un employé sur son lieu de travail, alors qu’il n’y a aucun client, c’est une exception. Il faut alors poser des questions », ajoute le relationniste.

Le président de la Fédération des policiers municipaux du Québec (FPMQ), François Lemay, n’envisage pas non plus d’enjeux à moyen terme. « Depuis le début de la pandémie, il y a des groupes qui sont contre le masque, mais tout ça fait partie de notre réalité. On est habitués de travailler avec des gens qui ne sont pas en accord avec les lois », illustre-t-il.

« C’est sûr que ça met une pression additionnelle sur les services, mais dans les faits, ce n’est pas une révolution pour nous », ajoute M. Lemay. Il dit lui aussi miser sur « la collaboration du public », qui se plie aux règles « en grande majorité ».