(Ottawa) L’administratrice en chef de la santé publique du Canada sert une mise en garde aux jeunes adultes, qui sont responsables de la récente remontée de cas de COVID-19, tout en défendant ses recommandations au sujet de la santé sexuelle.

Dre Theresa Tam, une femme discrète et posée, s’est attiré les moqueries de nombreux Canadiens cette semaine après avoir publié une série de consignes visant à éviter la transmission du coronavirus avec de nouveaux partenaires sexuels.

Elle recommande notamment de favoriser les activités sexuelles « où vous êtes seul ». Et s’il y a une relation sexuelle avec un partenaire hors ménage ou hors d’une bulle sociale, elle suggère d’éviter les baisers et les contacts entre visages — quitte à porter un masque pendant l’acte.

S’exprimant lors d’une conférence de presse à Ottawa vendredi, la responsable de la santé publique au pays a encouragé les Canadiens— et les jeunes adultes, en particulier —à lire les recommandations de plus près.

« Je ne parle pas des gens avec qui vous entretenez déjà une relation de confiance. […] C’est vraiment […] pour les gens qui, peut-être, vont s’engager dans une relation sexuelle avec de nouveaux partenaires, des gens qui ne sont pas dans votre bulle sociale », a-t-elle affirmé.

Bien qu’elles aient pu faire sourire, les recommandations de Dre Tam sont alignées avec les conseils de santé publique qui sont répétés ad nauseam depuis des mois.

« Nous savons que le virus se transmet par les sécrétions respiratoires. On parle de salive. La salive contient des virus. Si vous ne connaissez pas la personne, si vous n’en savez pas assez sur cette relation, faites attention », a-t-elle réitéré, vendredi.

Elle a rappelé que ces recommandations s’ajoutaient aux bonnes pratiques régulières, comme le port du condom, alors que le taux d’infections transmissibles sexuellement augmente.

Dre Tam a noté qu’il y a une augmentation de cas de COVID-19 surtout chez les jeunes adultes de 20 à 39 ans dans les grandes villes dans certaines régions du pays.

Elle les a appelés à redoubler d’ardeur pour freiner la propagation du virus cet automne, alors que certains retournent à l’université ou pourraient trouver des occasions de socialiser à l’intérieur avec l’arrivée du temps frais.

« Il est temps de passer à l’action. Tout le monde peut faire sa part. Les jeunes adultes, comme je l’ai dit, ont de nombreuses façons d’utiliser leur ingéniosité, leurs connaissances pour réduire le risque entre eux et avec les autres », a-t-elle valoir.

Même si le taux d’hospitalisation est « assez bas » à l’heure actuelle, Dre Tam dit que ce n’est pas le temps pour les jeunes adultes de baisser leur garde.

« Rappelez-vous que vous avez des parents à la maison, vous avez des grands-parents. Faites votre part en nous aidant à réduire ou à ralentir cette accélération que nous voyons dans certaines parties du pays », a poursuivi la responsable de la santé publique au pays.

Dre Tam avertit que ses homologues des provinces n’hésiteront pas à sévir s’ils s’aperçoivent « que les choses ne vont pas dans la bonne direction ».