(Toronto) Bien que le test de dépistage de la COVID-19 est facilement accessible en Ontario, des experts mettent en garde contre ses lacunes. Ils mentionnent que les tests ne peuvent pas détecter le virus pendant sa période d’incubation et qu’ils produisent toujours un taux considérable de faux négatifs.

« Les gens peuvent avoir un faux sentiment de sécurité avec les tests de dépistage, a déclaré le Dr Isaac Bogoch, un spécialiste des maladies infectieuses. Le test de dépistage n’est utile que pendant une courte période et ne raconte pas vraiment toute l’histoire. »

Le Dr Bogoch a souligné qu’il y a une période d’incubation de quatre ou cinq jours après l’exposition pendant laquelle le coronavirus est dans le corps, mais ne peut pas être détecté. Il est possible qu’une personne obtienne un test négatif pendant la période d’incubation, puis devienne contagieuse jusqu’à 14 jours plus tard lorsque les symptômes apparaissent, a-t-il expliqué.

Colin Furness, un épidémiologiste en contrôle des infections à l’Université de Toronto, a déclaré que le test était précis à environ 65 %. De faux négatifs peuvent être obtenus si un patient n’a attrapé le virus que très récemment et qu’il ne s’est pas suffisamment multiplié pour être attrapé par l’écouvillon nasal.

Le test sur écouvillon pourrait également être mal effectué ou connaître des problèmes lors de la manipulation en laboratoire, a-t-il noté.

« La technologie est solide, mais vous n’avez pas vraiment une grande précision, pas vraiment le genre de précision auquel vous vous attendez quand vous pensez à ce type de test, a déclaré M. Furness. Il y a beaucoup de possibilités d’obtenir des tests négatifs et d’exposer d’autres personnes parce que vous êtes infecté, et il y avait un problème avec le test. »

M. Furness a affirmé que le test est inconfortable et que des gens pourraient simplement prétendre qu’ils ont été testés alors que ça n’a pas été le cas. Il a comparé cela à la confiance accordée à un partenaire qui allègue ne pas avoir de maladie transmissible sexuellement.

« Vous passez de ce qui est une mesure scientifique à une question de prendre la parole de quelqu’un », a déclaré M. Furness.

Lundi, la Dre Eileen de Villa, médecin hygiéniste en chef de Toronto, a dit qu’elle comprenait que les gens voulaient reprendre leur vie normale, mais que les tests n’étaient pas un bon moyen de le faire.

« Nous devons reconnaître qu’un test est imparfait – il vous indique quelle est votre situation à une période donnée, a déclaré la Dre de Villa. Je comprends que les gens veuillent se retrouver, mais plus nous serons en mesure de nous en tenir aux recommandations de la santé publique, plus vite nous serons en mesure de reprendre ces activités habituelles. »

Les commentaires de la Dre de Villa surviennent alors que la ministre de la Santé de l’Ontario, Christine Elliott, soulignait que plus de 50 % des nouveaux cas de coronavirus en Ontario concernaient des personnes de 39 ans et moins, ce qu’elle a qualifié de tendance préoccupante.