(Québec) Les écoles primaires du Grand Montréal resteront fermées jusqu’en septembre, alors que les services de garde n'ouvriront pas avant le 1er juin dans la région métropolitaine.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a affirmé jeudi qu'aucune décision finale n’a été prise à ce moment-ci concernant la réouverture graduelle des commerces dans la région métropolitaine, prévue jusqu'à maintenant pour le 25 mai. Pour accélérer la reprise économique, M. Legault a demandé aux Montréalais de porter des masques ou des couvre-visages lorsqu'ils fréquentent des lieux publics où la distance sécuritaire de deux mètres entre chaque personne ne peut être maintenue.

« On n'est pas encore rendu à obliger le port du masque dans le transport en commun, mais on ne l'exclut pas. C'est important que les Montréalais portent le masque dans le transport en commun », a affirmé le premier ministre, jeudi, en conférence de presse à Montréal.

Québec va également aider financièrement Montréal et les municipalités de la communauté métropolitaine afin de distribuer des masques à la population, notamment à ceux qui vivent dans des quartiers chauds où la transmission de COVID-19 est forte, mais aussi aux usagers des transports en commun.

« Cette aide va nous permettre de faire une distribution massive [de masques] à la population », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Le bilan s’alourdit toujours

Le Québec compte en date de jeudi 40 724 cas confirmés de personnes infectées à la COVID-19. La province enregistre aussi 131 nouveaux décès causés par le coronavirus, portant le total des morts à 3351 depuis le début de la pandémie. 1834 personnes sont actuellement hospitalisées (en diminution de 42 depuis la veille), dont 190 sont soignées aux soins intensifs.

Les soldats de l’armée canadienne resteront dans les CHSLD en crise jusqu’au 12 juin, a confirmé jeudi le premier ministre Legault. Ce dernier a aussi souligné que l’absentéisme dans le personnel soignant diminuait pour une quatrième journée de suite.

Au niveau des écoles, les élèves ont recommencé les classes dans les écoles primaires à l'extérieur du Grand Montréal depuis lundi. Cette rentrée bien spéciale s'est déroulée sans trop de problèmes, même si quelques établissements n'avaient pas reçu tout l'équipement de protection au moment où la cloche a sonné pour la première fois depuis le mois de mars.

Lundi, le ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge, demandait aux commissions scolaires du Grand Montréal de « garder le cap » sur une réouverture des écoles primaires dès le 25 mai. Mais la crise de la COVID-19 présente encore peu de signes d'essoufflement à Montréal, épicentre de la pandémie au Canada.

Le ministre fédéral Marc Miller a salué le report de l’ouverture des écoles à Montréal. « Depuis le début, le premier ministre du Québec et celui du Canada se sont fondés sur des données probantes de la science pour prendre des décisions politiques, des positions politiques parfois difficiles en temps réel », a précisé le ministre montréalais lors d’une conférence de presse à Ottawa.

« Nous reconnaissons ce qui se passe à Montréal et j’ai exprimé [ma peur] envers le taux croissant de gens qui meurent dans des conditions exécrables. C’est un constat qui perdure et on est loin d’être sorti du bois alors évidemment, je salue l’initiative du gouvernement Legault d’avoir remis à plus tard cette ouverture », a-t-il ajouté.

Québec sur le point d’atteindre ses cibles de tests

François Legault s’est réjoui jeudi que le Québec est sur le point d’atteindre ses cibles de tests de dépistage à la COVID-19. Le gouvernement s’était fixé comme objectif de réaliser 14 000 tests par jour à compter de vendredi dernier, ce qui n’avait toujours pas été atteint.

Le Québec a prélevé 13 291 tests mardi, « [ce qui veut dire] qu’on se dirige graduellement vers notre objectif », a expliqué le premier ministre lors du point de presse à Montréal. Le directeur national de Santé publique, Dr Horacio Arruda, a pour sa part affirmé qu’il s’attend à ce qu’on ait déjà atteint la cible des 14 000 tests quotidiens.

À Montréal, en plus de sites fixes où aller passer un test, cinq cliniques mobiles sillonnent la ville dans les quartiers les plus touchés par la pandémie. La santé publique dépiste actuellement les Québécois qui ont des symptômes liés au coronavirus ou ceux qui ont côtoyé des gens qui sont infectés de la COVID-19.

La directrice régionale de Santé publique de Montréal, Dre Mylène Drouin, a affirmé qu'une enquête épidémiologique est réalisée dans les 24 à 48 heures après qu'une personne reçoit un diagnostic positif à la COVID-19. L'objectif est de réduire ce délai à un maximum de 24 heures, alors que l'économie reprendra au cours des prochaines semaines dans la métropole et que des contacts entre les gens seront plus fréquents.

La direction de santé publique a recruté ces derniers jours près de 430 personnes pour s'ajouter aux équipes qui réaliseront les enquêtes épidémiologiques, a affirmé jeudi Dre Drouin.

- Avec Fanny Lévesque