(Montréal) Il pourrait exister un lien entre la pollution atmosphérique et la propagation de la COVID-19, croient des chercheurs italiens.

Selon l’hypothèse formulée par la Société italienne de médecine environnementale et des scientifiques des universités de Bari, de Bologne et de Trieste, les particules dans l’air ambiant pourraient être un véhicule de transport du virus.

Ils ont noté une forte concentration de particules fines dans l’atmosphère là où l’épidémie s’est propagée très rapidement, environ deux semaines avant que le virus ne commence à se répandre.

L’hypothèse reste encore à vérifier, mais le virus pourrait être en suspension dans l’air ambiant là où il y a le plus de particules, et donc être plus facile à contracter.

« C’est hypothétique, mais ce n’est pas farfelu », a commenté la professeure Audrey Smargiassi, de l’École de santé publique de l’Université de Montréal.

Ainsi, poursuit-elle, une étude publiée en 2010 établissait une association entre les tempêtes de sable et la propagation du virus H5N1.

« S’il y a des particules, et plus il y aura de particules, théoriquement il est possible que les virus se condensent sur ces particules-là et voyagent ou demeurent en suspension dans l’air plus longtemps, et voyagent sur de plus grandes distances », a dit Mme Smargiassi.

Les experts croient actuellement que les gouttelettes chargées de SRAS-CoV-2 retombent au sol après une trentaine de minutes.

Mais il n’y a pas que les gouttelettes, prévient Mme Smargiassi.

« Il n’est pas dit qu’il n’y aura pas plus petit que des gouttelettes quand une personne éternue, a-t-elle dit. S’il y avait effectivement du virus dans des aérosols, alors là oui, effectivement, ces aérosols-là pourraient rester en suspension plus longtemps, notamment s’il y a plus de particules dans l’air. Mais tout ça demeure très théorique. On n’a pas de preuves scientifiques fortes à part quelques exemples (comme le H5N1). »

Au-delà des particules qui pourraient, ou non, transporter le coronavirus, il est très bien documenté que les gens qui sont exposés régulièrement à des niveaux élevés de pollution atmosphérique sont plus à risque de problèmes respiratoires, qu’il s’agisse de la COVID-19 ou d’autre chose.

« Il faut se rappeler que la pollution rend les gens plus à risque, pas nécessairement à cause du transport du virus, mais parce que les gens sont plus à risque d’infections parce qu’ils sont exposés à la pollution », a rappelé Mme Smargiassi.