On observe actuellement une hausse marquée du nombre d’infections en Abitibi-Témiscamingue. Six nouveaux cas de COVID-19 ont été enregistrés mercredi, mais 13 autres ont déjà été confirmés pour jeudi. Dans cette région qui avait jusqu’ici été relativement épargnée, la Santé publique ne cache pas que les déplacements pendant les Fêtes suscitent l’inquiétude.

« On aura probablement des cas de façon plus importante. On le constate entre autres aujourd’hui avec certaines données. Mais si ces nouveaux cas-là peuvent se restreindre à une bulle familiale, on gardera le contrôle de la transmission », a martelé la PDG du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue, Caroline Roy.

Elle soutient que pour le moment, la situation reste stable, mais réitère que les consignes sanitaires devront être suivies de près dans les prochaines semaines. Jusqu’au 11 janvier, la région demeure au palier orange, ce qui restreint les rassemblements à un maximum de six personnes et limite la taille des groupes dans les restaurants et bars, notamment.

Ce qu’on ne souhaite pas, c’est avoir des infections qu’on ne serait plus capables de retracer. Ça voudrait dire qu’il y a une transmission communautaire plus soutenue, ce qui serait davantage préoccupant.

Caroline Roy, PDG du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue

L’augmentation du nombre de nouveaux cas prouve que plusieurs personnes, originaires de la région ou pas, n’ont probablement pas respecté les mesures pendant les Fêtes, affirme la présidente du groupe. « Personne ne veut transmettre le virus, mais ça s’est fait, parce que les contacts se sont faits de façon plus rapprochée, sans respect du port du masque ou de la distanciation », a-t-elle dit.

Pour éviter le passage au palier rouge, Mme Roy implore ses concitoyens de rester très vigilants. « Personne ne souhaite ça pour nos activités économiques, récréatives et sociales, et pour nos enfants qui vont retourner à l’école », a-t-elle ajouté, en insistant sur le fait que c’est la population locale qui aura le dernier mot, malgré l’afflux de résidants de l’extérieur. « Si nous-mêmes nous respectons les mesures, il n’y aura pas de transmission entre nous. C’est ça, notre message. »

Un réseau de la santé fragile

Jusqu’ici, une seule personne est hospitalisée à l’hôpital de Rouyn-Noranda, mais le CISSS rappelle que son réseau est particulièrement vulnérable, vu la « grande pénurie de main-d’œuvre » en soins infirmiers, notamment, mais aussi dans d’autres métiers spécialisés.

« C’est ce que nous allons faire dans les prochains jours qui va définir la suite », a prévenu de son côté la Dre Omobola Sobanjo, médecin-conseil à la Santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle rappelle que « plusieurs personnes ont accueilli quelqu’un qui arrivait d’une zone rouge » pendant les Fêtes, ce qui peut en partie expliquer la hausse des cas « au sein d’un même domicile ». La Dre Sobanjo insiste sur le fait que la population locale devra collaborer davantage avec la Santé publique.

On vous prie de répondre au téléphone lorsqu’on vous appelle pour mieux contrôler la transmission. En 2021, on souhaite pouvoir continuer d’avoir le privilège de garder nos services ouverts, et même de retourner au palier jaune.

La Dre Omobola Sobanjo, médecin-conseil à la Santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue

Dans les derniers jours, des médias locaux ont fait état d’inquiétudes concernant des motoneigistes venus de l’extérieur qui respecteraient plus ou moins les règles sanitaires. « Ces gens-là doivent respecter les mesures applicables à leur palier d’alerte », a tonné Caroline Roy, indiquant qu’ils ne peuvent se rendre au restaurant, par exemple, s’ils viennent d’une zone rouge.

« On peut y arriver. C’est une responsabilité qui nous appartient tous. Essayez autant que possible de demeurer avec les personnes de votre maison », a conclu la directrice de la Santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue, Lyse Landry, en indiquant que la campagne de vaccination se déroulait bien dans la région, près de 400 doses ayant déjà été administrées.