(Montréal) La COVID-19 a fait une autre victime : le traditionnel défilé du père Noël qui se tient chaque année au centre-ville de Montréal a été annulé, a appris La Presse Canadienne. À Sherbrooke et Québec, les organisateurs jonglent avec l’idée.

La Société de développement commercial Montréal centre-ville affirme plancher sur des initiatives pour remplacer l’évènement. Elles « seront annoncées cet automne et tiendront compte du contexte actuel associé à la pandémie », soutient l’organisme.

Selon l’organisme, le défilé a attiré environ 400 000 spectateurs l’an dernier et aurait été regardé par plus de 700 000 téléspectateurs rivés sur leur petit écran.

Les Montréalais ne pourront également pas observer le passage du Train des Fêtes du Canadien Pacifique (CP) dans l’ouest de l’île cette année, la compagnie de chemin de fer ayant annoncé qu’elle organisera plutôt un concert virtuel en raison de la crise.

Le train illuminé qui sillonne le Canada et le nord des États-Unis roulera à nouveau « pour répandre la joie de Noël dès qu’il sera sécuritaire de le faire », a promis le président et chef de la direction du CP, Keith Creel, dans un communiqué.

Minuit moins une

À Sherbrooke, en Estrie, les organisateurs du défilé sont dans un « processus de réflexion » afin de déterminer s’ils maintiennent l’évènement ou pas. Il n’est d’ailleurs pas clair si le père Noël pourra se déplacer étant donné la fermeture des frontières, font-ils remarquer. Une décision sera prise au plus tard en début de semaine prochaine, nous dit-on.

Chose certaine, si le défilé a lieu, il ne se ferait pas dans une mouture « traditionnelle », a indiqué Sylvie Luce Bergeron, la présidente des Fééries hivernales de Sherbrooke. « L’année dernière on a attiré entre 32 000 et 35 000 personnes, a-t-elle lancé. Ça s’appelle un méchant rassemblement, ça. »

« Pourquoi pas un défilé inversé », a évoqué Mme Bergeron. Dans un tel scénario, les spectateurs défileraient en voiture pour observer les tableaux qui eux seraient stables.

La Ville, tout en laissant les organisateurs trancher sur la tenue d’un défilé, est « frileuse », a-t-elle constaté. L’annulation du défilé de Granby, non loin de là, met aussi « de la pression ».

Les organisateurs planchent à mettre leurs énergies à organiser le Carnaval de Sherbrooke, une activité qui leur semble pouvoir être plus facilement adaptée à la situation sanitaire. « Et c’est au mois de février, mars prochain, a noté Mme Bergeron. On a du temps. Peut-être qu’on va mettre toutes nos billes dans le même évènement en créant un petit défilé dans le carnaval. »

Du côté de Québec aussi il n’est pas clair quelle forme prendra le défilé, appelé La Parade des jouets, qui se tient habituellement au début novembre ou s’il sera carrément annulé.

« On travaille fort pour qu’il y en ait un, a déclaré Mireille Tremblay, la productrice chez Les Ateliers Balthazar. Je peux vous dire qu’on va s’assurer que les enfants puissent voir le père Noël. C’est ça qui compte. »

Plusieurs scénarios sont envisagés, mais tout comme à Sherbrooke, ce ne serait « pas le défilé classique qu’on a connu », a-t-elle indiqué, tout en précisant que « c’est sûr qu’on ne s’enligne pas vers du virtuel ».

Les organisateurs affirment travailler avec la Santé publique pour s’assurer que l’évènement, s’il a lieu, pourrait être tenu dans le respect des normes sanitaires. Ils ignorent cependant si le passage de Québec en zone rouge changera la donne.

Habituellement, environ 90 000 personnes s’installent le long des trois kilomètres du parcours pour assister au défilé. Il compte généralement 12 chars allégoriques et une soixantaine de tableaux. Aux alentours de 400 figurants sont costumés et maquillés, dont des troupes de danse, des personnages, des comédiens professionnels, des chanteurs, etc.