(Ottawa) Le gouvernement fédéral « prépare des accords préalables » pour acheter des tests de dépistage rapide de la COVID-19 afin qu’ils puissent être utilisés dès qu’ils seront approuvés par Santé Canada. Toutefois, le ministère ne peut dire quand il pourra donner son aval à un de ces tests rapides actuellement en examen.

Selon la vice-première ministre Chrystia Freeland, les politiciens auraient tort de tenter d’influencer ce processus.

« Nous constatons des interférences et des pressions sur les régulateurs du monde entier. Nous pouvons tous voir les conséquences très dangereuses de ce type d’approche, a-t-elle déclaré jeudi. Ce ne sera donc pas l’approche adoptée par notre gouvernement. »

Les conservateurs, peu impressionnés, ont souligné que le gouvernement libéral avait déclaré en mars que les tests rapides étaient une priorité absolue.

« Six mois plus tard, des milliards de dollars plus tard, les familles canadiennes doivent faire la file pendant des heures, et même des jours, pour se faire tester », s’est indignée la chef conservatrice adjointe, Candice Bergen, à la Chambre des communes.

Mme Bergen a rappelé qu’un grand nombre de Canadiens ne pouvaient pas se permettre de prendre des journées de congé pour attendre le résultat des tests.

Un grand nombre de personnes se sont plaintes sur les réseaux sociaux de la lenteur de l’analyse des tests. Certains ont dû patienter jusqu’à une semaine pour obtenir des résultats, en raison du travail qui s’accumule dans les laboratoires.

Des résultats en cinq minutes

Santé Canada réglemente à la fois la vente et l’importation de tout instrument médical, test ou traitement contre la COVID-19. Il a déjà approuvé près de trois douzaines de tests différents pour diagnostiquer le virus, mais tous utilisent un écouvillon à insérer au fond du nez et de la gorge ou un échantillon de salive et doivent être traités en laboratoire.

Une fois le test réalisé, il faut attendre plusieurs heures pour obtenir des résultats, mais la transmission de ces résultats à un patient prend généralement plus d’une journée.

Les tests rapides peuvent produire des résultats en aussi peu que cinq minutes, à l’endroit même où le prélèvement a été effectué. Ils ne sont pas considérés comme aussi précis que les tests génétiques, mais plusieurs pays les ont approuvés, dont le Japon et les États-Unis.

Au moins 14 dispositifs de diagnostic rapide sont en cours d’examen par Santé Canada, mais le porte-parole du ministère affirme qu’il ne peut pas donner de renseignements sur le processus d’évaluation scientifique.

La semaine dernière, la ministre de la Santé, Patty Hajdu, avait déclaré que les autorités n’étaient pas encore convaincues que les tests rapides étaient suffisamment précis pour être approuvés.

Mme Freeland a indiqué jeudi qu’elle était tout à fait consciente que le dépistage rapide et le traçage des contacts potentiels sont essentiels pour contrôler la pandémie.

« Nous sommes en train de conclure des accords pour acheter ces moyens techniques, ces tests, les vaccins, les médicaments qui soutiendront les Canadiens. Donc, dès que nos régulateurs auront terminé leur travail très important et arriveront au stade où ils pourront nous dire oui, il est sûr et certain que notre gouvernement sera prêt à intervenir et à acheter des médicaments et des moyens techniques pour notre pays. »