Québec rendra compte des cas à visage découvert, assure le ministre Jean-François Roberge

(Québec) Dans les aires communes des écoles (couloirs, cafétérias, etc.) comme dans les lieux publics à partir du 24 août, le couvre-visage sera obligatoire à la rentrée pour les enfants de 10 ans et plus, c’est-à-dire à partir de la 5e année.

Le couvre-visage ne sera pas obligatoire à la récréation ni en classe. Le personnel des écoles se verra remettre des couvre-visage. Les parents des élèves devront les payer de leur poche.

Dans le plan sanitaire révisé de retour en classe qui a été annoncé par le gouvernement en conférence de presse lundi, le concept de « bulles », c’est-à-dire de sous-groupes de six élèves, est par ailleurs abandonné parce que jugé trop contraignant pour les avantages qu’il peut apporter.

À la rentrée, « la bulle, c’est la classe », a résumé Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation.

Les contacts entre les élèves des différentes classes seront minimisés, et ce seront les enseignants plutôt que les jeunes qui changeront de local, au besoin.

Le ministre Roberge a dit faire « le pari de la transparence ».

S’il y a un cas dans la classe, vous [les parents] le saurez. S’il y a un cas dans une autre classe, vous le saurez aussi. On n’a rien à cacher.

Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

Mais quand les parents pourront-ils être mis au courant, dans la mesure où, dans plusieurs cas, les résultats ne sont souvent communiqués que quatre ou cinq jours après le test ?

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Christian Dubé, ministre de la Santé

À cette question, Christian Dubé, ministre de la Santé, n’a pas caché son insatisfaction devant ces délais qui ne sont pas qu’anecdotiques, a-t-il reconnu, et il s’est engagé à ce que le processus soit plus rapide.

Avec les dirigeants du réseau de la santé, le ministre Dubé a ajouté être en train d’étudier la chose. « Il nous reste trois semaines avant que les enfants soient à l’école, pour nous assurer d’une meilleure rapidité. Les CISSS et les CIUSS doivent livrer la marchandise et les laboratoires doivent être au rendez-vous. »

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Horacio Arruda, directeur national de santé publique

Cela étant dit, a relevé Horacio Arruda, directeur national de santé publique, « s’il y a un cas dans une école, cela ne veut pas dire que tout le monde sera à risque ».

Le « droit à l’enseignement à distance »

Alors que des parents réfractaires au retour en classe envisagent des recours judiciaires, le ministre Roberge a garanti que les enfants qui ont un problème de santé diagnostiqué les exposant particulièrement à la COVID-19, de même que ceux qui ont un proche vulnérable, « ont droit à l’enseignement à distance ».

Pour ces enfants comme pour ceux qui seront mis en isolement en cas d’éclosion, il a indiqué que les cours seront donnés à distance par des enseignants en un plan qui relève des centres de services (les anciennes commissions scolaires).

Advenant des éclosions et des fermetures d’école, le ministre Roberge a aussi assuré qu’« en 24 heures, on basculera vers l’enseignement à distance ».

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Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

Il n’est pas question que certaines familles se disent : ‟On n’est pas chanceux, notre enfant va à cette école-là où il n’y a pas de cours en vidéo », et que d’autres se disent au contraire chanceuses d’avoir tel enseignant et donc plus de cours, plus de suivi.

Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation

« Les balises seront claires », a insisté M. Roberge.

S’il y a éclosion au secondaire, a-t-il illustré, « chaque jeune aura droit à un minimum de 15 heures de cours par semaine et un accès à un enseignant deux heures par jour pour poser des questions ».

M. Roberge a aussi expliqué que des commandes d’outils technologiques totalisant 100 millions ont été faites cet été et qu’ordinateurs et tablettes seront distribués si des écoles doivent fermer de nouveau.

Il est prévu que l’accès à l’école se fasse par différentes portes. Des horaires seront déplacés et des récréations décalées pour que les élèves ne se retrouvent pas tous dans les mêmes endroits en même temps. Tout cela devra être organisé par les directions d’école.

La question du personnel

Alors que les pénuries d’enseignants frappent les écoles depuis plusieurs années et que les banques de remplaçants sont très maigres, l’autre grande inconnue de cette rentrée est le nombre d’enseignants qui seront en poste.

Le ministre Roberge a cependant fait remarquer que les enseignants qui ne pourront pas être en classe pour des raisons de santé pourront assurer l’enseignement à distance des élèves qui devront eux aussi se tenir loin des classes.

Aussi bien les partis de l’opposition que les acteurs de l’éducation ont salué les consignes claires émanant de la Santé publique, mais plusieurs se sont désolés des questions restées en suspens, notamment en ce qui a trait au nécessaire rattrapage pédagogique.

Notons que la conférence de presse de lundi avait trait à la rentrée au primaire et au secondaire. Les détails sur la rentrée au cégep et dans les universités suivront.

En cas d’éclosion…

• Si un enfant reçoit un diagnostic positif, tous les parents et le personnel de l’école devront être informés par l’école. Les personnes considérées comme « à risque modéré ou élevé » seront également retirées du milieu contaminé et testées. L’enfant malade devra s’isoler à la maison.

• S’il y a plusieurs cas de COVID-19 dans une même classe ou si une éclosion touche plusieurs classes, les autorités régionales de santé publique, en collaboration avec la direction de l’école, pourraient fermer une classe complète ou toute l’école, au besoin.

• Si un élève présente des symptômes (fièvre, toux, difficulté à respirer, mal de gorge, perte de goût et d’odorat, grande fatigue, douleurs musculaires généralisées, vomissements, diarrhée), il sera immédiatement isolé. Un seul membre du personnel s’en occupera jusqu’à l’arrivée d’un parent.

• Si un enfant présente des symptômes à la maison, les parents devront sans délai communiquer avec le 1 877 644-4545.