(Québec) Le gouvernement Legault hésite toujours à imposer des amendes aux citoyens qui se regroupent pour défier publiquement les consignes sanitaires.

Il se dit à la recherche de l’équilibre à trouver entre la répression de comportements délinquants pouvant hypothéquer la santé publique et le respect du droit de manifester.

Cet équilibre n’est toujours pas trouvé, a convenu lundi la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, qui dit jongler avec divers scénarios.

En conférence de presse sur un autre sujet, Mme Guilbault réagissait à la manifestation contre l’obligation de porter le masque survenue samedi à Montréal, à la suite d’autres manifestations du même genre au cours des dernières semaines.

Des milliers de personnes y ont participé, sans porter de masque et sans respecter la distance de deux mètres entre elles, brandissant des slogans hostiles aux mesures sanitaires imposées par Québec pour contrer le virus de la COVID-19.

Depuis des semaines, Mme Guilbault affirme qu’elle songe à mettre en vigueur des mesures dissuasives destinées à proscrire ce genre de comportements à risque.

Tout en réaffirmant que les gens ont le droit de s’exprimer et de manifester, elle a dit évaluer la pertinence d’adopter « des mesures répressives », en vue de dissuader les gens « qui seraient tentés de ne pas respecter les règles ».

Parmi les scénarios envisagés, on évalue la possibilité de préciser les décrets ministériels encadrant l’application des mesures sanitaires exigées, qu’il s’agisse de la distanciation sociale ou du port du couvre-visage.

Mais l’heure n’est pas encore venue de trancher sur les mesures à prendre, a laissé entendre la ministre, en se disant par ailleurs incapable de chiffrer le phénomène et d’estimer l’ampleur du mouvement anti-masque au Québec.

« Je n’ai pas de boule de cristal », a commenté Mme Guilbault à ce propos, en ajoutant que les manifestants avaient beaucoup de place dans les médias, ce qui pouvait donner une impression « disproportionnée de l’ampleur de ce mouvement-là ».

Elle s’est cependant bien gardée de critiquer le travail des médias, soulignant que ces derniers devaient jongler avec, d’une part, le droit public à l’information et, d’autre part, « la responsabilité sociale de ne pas donner de visibilité à des mouvements qui pourraient être en contradiction avec le bien-être collectif ».

Soutien au tourisme

Députée de la région de Québec, la ministre Guilbault avait convoqué les médias lundi pour annoncer un investissement devant favoriser le développement touristique de la région de la capitale, en compagnie de sa collègue ministre du Tourisme, Caroline Proulx.

L’Office du tourisme de Québec, une ville désertée par les touristes cet été, en raison de la pandémie, recevra 4 millions du gouvernement pour mener à bien des projets pilotes qui n’ont pas été définis. L’office se voit aussi octroyer 2,6 millions pour bonifier l’entente de partenariat 2020-2022 déjà conclue avec le gouvernement.