À la veille des vacances de la construction, le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, avertit les Québécois qu’ils ne doivent pas juste se méfier de contracter la COVID-19 dans les bars et qu’ils doivent aussi faire attention aux fêtes privées qui rassemblent beaucoup de personnes.

Les vacances de la construction sont synonymes de déplacements entre les régions, et cela peut être propice à la propagation de la maladie, a-t-il rappelé en conférence de presse mardi à Trois-Rivières.

Et le virus est encore dans la communauté, a-t-il dit : il n’y a qu’à regarder ce qui s’est passé récemment avec les plus jeunes qui ont fréquenté les bars et des fêtes privées.

S’il a été plus question des bars récemment — la Santé publique de Montréal a notamment invité tous ceux qui les ont fréquentés depuis le 1er juillet à se faire dépister et a recensé jusqu’à maintenant une trentaine de personnes infectées ayant fréquenté des bars de la métropole — il ne faut pas oublier que les grands rassemblements à la maison peuvent aussi amplifier le risque.

M. Arruda a rappelé qu’il est interdit d’être plus de 10 personnes à la maison en même temps.

Une fête avec 25 ou 50 personnes, « c’est non ».

Il dit comprendre le besoin des gens de se retrouver avec l’arrivée des vacances : « Je suis le premier à avoir le goût d’avoir un party chez moi, avec 50 personnes autour de la piscine, à boire de la bière, à fêter et à se coller. » Mais ce n’est pas possible pour le moment, a-t-il dit.

Il en a profité pour demander la collaboration de la population : quand des employés de la Santé publique appellent pour vérifier si une personne était présente dans un bar ou une fête pour retracer ceux qui ont été exposés à une personne contaminée, il faut dire la vérité.

« On n’enverra pas la police », pour distribuer des amendes, a-t-il insisté. « On ne va pas vous chicaner. »

On ne cherche pas des coupables, a poursuivi le directeur national de la santé publique, répétant que la démarche est nécessaire pour contenir la propagation du virus.

Port du masque

Le Dr Arruda s’est fait questionner sur une pétition qui circule contre le port obligatoire du couvre-visage.

Il a répondu que la Santé publique n’aime pas rendre les choses obligatoires. « On aime plus convaincre », a-t-il dit.

Lorsqu’une chose devient obligatoire, des gens se rebiffent contre l’autorité, parfois même ceux qui auraient porté le masque s’il n’avait pas été imposé, a-t-il expliqué.

Il a confié avoir reçu des courriels le comparant à un dictateur, notamment à Staline.

Toutefois, l’appel au port du masque afin de se protéger collectivement n’a pas été suivi : « On voit que l’adhésion n’est pas là. »

« On a fait des choix, car on s’est dit que ça allait sauver des vies », mais la décision n’a pas été prise de gaieté de cœur, a souligné le directeur national de la santé publique.

« Sinon, ces gens-là, qui ne porteront pas le masque, ou en quantité insuffisante, ils vont être responsables, sans le savoir, de la mortalité des gens. »