(Montréal) Québec déposera un plan de réouverture des écoles la semaine prochaine, a annoncé mercredi le premier ministre François Legault. Cette rentrée sera progressive selon les régions et elle se fera sur une base volontaire pour les parents, mais déjà, des syndicats s’inquiètent des conséquences d’une réouverture sur la santé des enseignants et les élèves.

En point de presse, François Legault a expliqué que la réouverture des écoles commencerait dans des régions « où la situation est très stable » et que les parents qui ne souhaitent pas envoyer leurs enfants en classe pourraient le faire sans être pénalisés.

La Fédération autonome des syndicats de l’enseignement (FAE) n’a pas tardé à réagir à l’annonce de Québec et demande de voir sans plus attendre le plan prévu pour la réouverture des écoles.

« Les profs du Québec ne serviront pas de rats de laboratoires et les élèves encore moins. On a 17 % de nos membres qui sont âgés de 55 ans et plus. Certains de nos membres souffrent de maladies, d’autres sont des aidants naturels », a déclaré son président, Sylvain Mallette.

Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, a réaffirmé mercredi qu’« heureusement, les complications chez les enfants sont excessivement rares ».

« En les immunisant de façon un peu naturelle, on les aide, en fin de compte. Mais on ne s’organisera pas pour exposer, par exemple, des professeurs ou des gens en garderie qui ont des problèmes de santé ou qui ont un certain âge », a déclaré Horacio Arruda.

Le président de la FAE dit comprendre que les écoles ne sont pas « fermées de façon éternelle », mais Sylvain Malette aurait souhaité que le premier ministre consulte les enseignants avant de parler publiquement d’un plan de réouverture.

Québec a créé des comités qui discutent actuellement des différents enjeux liés à un retour en classe en pleine pandémie de COVID-19. La FAE, qui représente plus de 45 000 enseignants au Québec, se demande pourquoi le gouvernement n’a pas attendu les recommandations de ces comités, prévues pour le début mai, avant de s’avancer.

La Centrale des syndicats du Québec demande quant à elle au gouvernement d’émettre des « protocoles clairs, stricts et transparents afin d’assurer la santé et la sécurité du personnel, des élèves et des centaines de milliers de familles touchées » par une éventuelle réouverture des écoles.