Le Collège des médecins presse l’ensemble des médecins d’accepter la demande du premier ministre Legault de s’engager dans les CHSLD à cause de la crise du coronavirus. Le Collège y voit même « un devoir de s’engager ».

Dans un communiqué diffusé jeudi, le Collège dit « encourager fortement les médecins à effectuer toute tâche connexe aux soins de santé là où il y a des besoins criants, comme c’est le cas actuellement dans les CHSLD ».

Son président, Mauril Gaudreault, dit qu’« en ces temps difficiles, les médecins ont plus que jamais le devoir de s’engager à prendre soin des personnes les plus vulnérables de notre société ».

Mercredi, le premier ministre François Legault s’était fait plus insistant que jamais pour pousser les médecins spécialistes, particulièrement, à venir prêter main-forte dans les Centres d’hébergement et de soins de longue durée. Le gouvernement parle carrément de crise humanitaire et sanitaire qui y sévit depuis le début de la pandémie du coronavirus.

Résidents au poste

De même, en entrevue, le président de la Fédération des médecins résidents du Québec, le docteur Christian Campagna, a rapporté que ses membres ont déjà été déployés sur le terrain par les facultés de médecine.

Ils sont dans les « zones chaudes », les urgences et les soins intensifs des hôpitaux, les CHSLD (Centres d’hébergement et de soins de longue durée). « On est allé dans les milieux qui avaient besoin de nous », a rapporté le docteur Campagna.

Au départ, il y a bien eu « des craintes, des questionnements », mais ça va mieux maintenant, dans le cas des résidents. « Les gens se sentent protégés et appuyés. »

La Fédération des médecins résidents du Québec compte 3600 membres.

Quiproquo Legault-Francœur

Le docteur Campagna a toutefois déploré le quiproquo entre le premier ministre Legault et la présidente de la Fédération des médecins spécialistes, Diane Francœur, et la déferlante qui s’en est suivie dans les réseaux sociaux concernant la rémunération des médecins spécialistes. Ceux-ci toucheraient 211 $ l’heure pour aller « aider » dans les CHSLD.

« On s’est sentis blessés, comme si on nous disait : "ce que vous faites, ce n’est pas assez ou pas assez bien". Avant ça, on avait les coudes soudés, on se défonçait au travail à 125 %. Puis là, on s’est tous sentis interpellés, touchés. On a eu de la peine, de l’incompréhension. La perception, c’était : "ben voyons donc, on travaille très fort" », a rapporté le docteur Campagna.

Il ne prête pas mauvaise foi au premier ministre Legault. Il pense que l’onde de choc provoquée l’a été « involontairement ».

Au nom de ses membres, le docteur Campagna assure que les résidents sont prêts à en faire plus, si besoin est.