Habitué à conjuguer ses charges de cours en mathématiques financières avec la publication d’un polar par an, le Trifluvien Guillaume Morrissette n’est pas du genre à se mettre en pause durant la pandémie. Après s’être improvisé livreur d’épicerie bénévole, il vient de lancer une collecte de fonds pour financer la préparation de repas d’un organisme communautaire local. L’appel lancé sur sa page Facebook dimanche soir a recueilli plus de 2000 $ en moins d’une journée.

« J’ai besoin d’être dans l’action ! Si c’était la guerre, je serais au front », lance Guillaume Morrissette d’un ton énergique au bout du fil.

Mais sur le front professionnel, tout est devenu étrangement calme avec la pandémie.

Le chargé de cours à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) avait fini d’appeler chacun de ses 82 étudiants pour convenir des travaux à remettre d’ici à la fin d’avril.

L’auteur voyait les salons du livre annulés les uns après les autres.

Et avec la sortie d’un nouveau thriller psychologique prévue à l’automne, il n’avait pas encore de projet précis en chantier.

Voyant les commandes s’accumuler chez son épicier, il lui a proposé d’en préparer et d’en livrer bénévolement quelques heures par jour.

Dépôt sur le perron oblige, il téléphone aux clients juste avant de passer.

« Bonjour, c’est Guillaume Morrissette, écrivain. J’ai votre commande dans mon auto » est un appel qui ne passe pas inaperçu.

« Il y en a qui ouvrent une fenêtre pour me parler, d’autres qui disent : ‘‘Ah, ma femme lit vos livres !” »

Chaque fois, il glisse le signet d’un de ses romans dans un sac d’épicerie. « Moi, c’est un lecteur à la fois », dit-il en riant.

Un geste de plus

Dimanche, il a voulu pousser l’entraide plus loin, jusqu’à ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter de la nourriture. Sa femme Guylaine Beaudoin, qui est entrepreneure, lui a conseillé Tandem Mauricie, un organisme communautaire qui intervient auprès d’une population très vulnérable.

« Guillaume est arrivé à point », raconte la directrice générale, Faye Héroux.

Spécialisé dans la prévention des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS), Tandem accompagne aussi « des gens qu’on dit marginalisés, qui ne vont pas aller dans les autres ressources ».

Redoutant que le confinement ne les isole encore plus, et ne les laisse sans rien à manger, Mme Héroux venait d’accepter l’aide d’une bénévole qui avait offert de cuisiner pour eux. L’achat d’aliments s’annonçait toutefois problématique. « C’était la fin de l’année financière le 31 mars, ce budget-là n’était pas prévu. »

Appel entendu

L’appel lancé par Guillaume Morrissette sur sa page Facebook personnelle dimanche soir a fait recette. Lundi en fin d’après-midi, connaissances et lecteurs lui avaient déjà envoyé 2200 $. Le IGA Jean XXIII où il a fait du bénévolat a aussi contribué. Les ingrédients des quatre premières recettes ont été achetés et livrés le jour même.

« Ça encourage l’équipe parce que souvent, dans le milieu communautaire, on se sent seuls », témoigne Mme Héroux. Mais chez Tandem Mauricie, où on ne fait généralement pas de collectes de fonds, on garde la tête froide. « On a un boom, mais il faut penser qu’il va falloir pallier les besoins durant quatre à six semaines. Le financement qui rentre, il faut pouvoir l’étaler. »

En bref

Les imprimantes 3D à la rescousse de la santé

Pour répondre aux besoins du milieu de la santé, des citoyens utilisent leur imprimante 3D pour fabriquer du matériel de protection. Panthera Dental, spécialisée en produits de médecine dentaire, a transformé sa production afin de répondre à la demande de matériel médical. Avec la collaboration de partenaires et de propriétaires d’imprimantes 3D, l’entreprise de Québec produit maintenant des visières médicales. Des passionnés d’impression 3D, provenant des quatre coins de la province, travaillent d’arrache-pied pour imprimer des arceaux pour des visières médicales : « On les imprime et on les envoie dès que nous en avons 40. Nous avons reçu les enveloppes qui permettent leur envoi. Les arceaux sont envoyés à Panthera Dental qui installe la visière de plastique, les désinfecte et les distribue », explique Alain Hunter, de Saint-Augustin, au Lac-Saint-Jean. De sa résidence, il réussit à fabriquer environ cinq pièces par jour. Une première livraison a été réalisée à l’Hôtel-Dieu de Québec, la semaine dernière.

— Annie-Claude Brisson, Le Quotidien

Montérégie : des funérailles malgré les mesures

Des funérailles à l’église de Sainte-Angèle-de-Monnoir ont soulevé la grogne chez de nombreux citoyens de la région. La Sûreté du Québec (SQ) s’est rendue au cimetière de Sainte-Angèle-de-Monnoir, samedi dernier, pour constater qu’un groupe de personnes prenait part à des funérailles et à un enterrement. Aucun constat d’infraction n’a été remis, puisque toutes les personnes réunies « respectaient la distance minimale », a indiqué le porte-parole de la SQ, Stéphane Tremblay. Sur la page Facebook du village, de nombreux citoyens ont toutefois dénoncé ce rassemblement, jugé inopportun pendant la pandémie. Le maire de Sainte-Angèle-de-Monnoir, Denis Paquin, est du même avis : « En ce qui me concerne, on est rendus à l’étape de donner des contraventions aux gens qui ne respectent pas les mesures. Et c’est clair dans mon esprit que ce rassemblement est illégal dans les circonstances. »

— Marie-Ève Martel, La Voix de l’Est

Frontière Québec-Ontario : 1500 automobilistes refoulés par la police

La police de Gatineau a fait rebrousser chemin à environ 1500 automobilistes qui voulaient voyager entre le Québec et l’Ontario, vendredi, samedi et dimanche. La volonté des autorités sanitaires de réduire les déplacements non essentiels entre les deux villes s’est traduite – à Gatineau – par l’aménagement de points de contrôle sur les liens interprovinciaux. Des agents gatinois interceptent les automobilistes sur les ponts Alexandra, Champlain et Portage, la traverse des Chaudières ainsi qu’au traversier de Masson-Angers–Cumberland. Vendredi, le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) a fait rebrousser chemin à 450 des 9000 automobilistes (5 %) qui se dirigeaient vers Gatineau ou Ottawa. La proportion était plus élevée samedi et dimanche. Le SPVG confirme avoir intercepté entre 5000 et 6000 véhicules par jour, cette fin de semaine. Les agents ont retourné en moyenne 10 % des véhicules (entre 500 et 600 véhicules).

— Louis-Denis Ebacher, Le Droit