Une multinationale des télécommunications a ordonné un impressionnant blitz de désinfection préventive dans ses installations de Québec jeudi, par crainte d’une éventuelle contamination au coronavirus SARS-CoV-2 qui cause la COVID-19 : près d’une centaine d’employés d’entretien ménager ont été appelés à la rescousse sans préavis pour laver minutieusement toutes les surfaces et les conduits d’aération.

Une porte-parole de l’entreprise Ciena, qui partage un grand immeuble de bureaux avec d’autres locataires sur le boulevard du Parc-Technologique, a dit à La Presse qu’elle avait appliqué une série de « mesures de précaution », mais que les activités se poursuivaient au bureau de Québec.

« Nous encourageons nos employés à travailler à distance lorsque c’est possible », a précisé Jamie Moody, directrice des communications de Ciena.

« Nous continuons de suivre la situation de près et de mettre à jour fréquemment nos restrictions et nos directives aux employés », ajoute la porte-parole.

Selon une personne qui travaille sur place, mais qui n’était pas autorisée à parler publiquement du dossier, c’est le passage dans les locaux d’une personne de retour de voyage et dont l’état de santé suscitait l’inquiétude qui a poussé la direction à agir, puisque l’immeuble abrite des centaines de travailleurs. Rien n’indique que la personne ait été infectée par le coronavirus, mais l’entreprise ne voulait prendre aucun risque.

« On s’est mis en mode urgence »

La firme Qualinet a été appelée à la rescousse. Son président, Éric Pichette, a refusé de discuter de l’identité de ses clients, mais a confirmé à La Presse avoir déployé « pas loin d’une centaine de personnes » dans une entreprise de la région de Québec à la suite d’un appel lié à la pandémie de coronavirus reçu vers 9 h 05 jeudi.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, COLLABORATION SPÉCIALE

« On s’est mis en mode urgence hier », a dit Éric Pichette, président de la firme Qualinet.

« C’est parti, nous sommes en contrôle et tous les protocoles sont en place », a-t-il déclaré en entrevue.

« La bâtisse a été évacuée et on nous demande de tout nettoyer au complet le bâtiment. C’est un édifice à grande surface, avec plusieurs étages. On va travailler sur trois quarts pour une couple de jours, faire tous les murs, les tapis, les conduits d’aération », dit M. Pichette.

« C’est un protocole assez exigeant. La guenille ne doit pas être retrempée dans l’eau quand on nettoie et la mopette de murs est à usage unique. C’est un virus qui se propage assez facilement donc nos gens doivent avoir des gants, des élastiques qui serrent les poignets, [des combinaisons] », affirme l’expert en sinistres.

Les travailleurs de Qualinet étaient effectivement à l’œuvre chez Ciena lors du passage de La Presse, certains vêtus de combinaisons blanches protectrices.

« On s’est mis en mode urgence hier. C’est comme si un train s’en venait. On a regardé tous les produits qui étaient sur le marché, et on a ramassé plusieurs palettes de produits désinfectants certifiés pour ce type de virus. Il y avait beaucoup de fournisseurs qui n’étaient pas prêts ou qui n’avaient pas de quantités importantes », raconte M. Pichette.