Le tournage d'un vidéoclip, l'écriture d'un long métrage, la création d'un site internet de coaching en ligne pour des acteurs en devenir... Tout en poursuivant son métier d'acteur, Pierre-Luc Lafontaine mijote plusieurs projets qui le mèneront derrière la caméra. Il en parle avec enthousiasme dans une entrevue accordée à La Presse au Festival international du film francophone (FIFF) de Namur, où il participe à la rencontre professionnelle Échanges de talents.

«Le travail d'acteur m'interpelle toujours, dit le comédien de 24 ans bien connu pour son rôle de Hugo dans La galère. En ce moment, je suis dans la série jeunesse Jérémie (diffusée à VRAK) et je me sens choyé. La réalisation, le montage et les textes sont d'une grande qualité. Je travaille aussi dans la série Subito texto (Télé-Québec). Mais c'est évident que l'écriture et la réalisation m'intéressent beaucoup.»

Son prochain projet sera la réalisation d'un premier vidéoclip avec le groupe franco-ontarien Swing. «C'est un groupe pop et funky, mais avec un côté très traditionnel, explique-t-il. Tu sais, le genre «Swingue la bacaisse dans l'fond d'la boîte à bois», mais en version pop. Ce n'est pas nécessairement la musique que j'écoute, mais leur univers est très intéressant.»

Pierre-Luc Lafontaine se lance par ailleurs dans l'écriture d'un long métrage dont le titre de travail est Le complexe d'Adonis et qui porte sur l'obsession du corps chez l'homme, notamment à travers le monde du body-building.

«C'est un projet qui me tient à coeur depuis très longtemps, dit Lafontaine qui compte déjà deux réalisations de courts métrages à son actif. Vers 16-17 ans, j'ai baigné dans cet univers du culturisme. En discutant avec certains des concurrents, j'ai réalisé que beaucoup d'entre eux ont vécu des traumatismes dans leur enfance. Le body-building devient chez eux une façon de masquer ces blessures.»

Lafontaine travaille avec la maison de production La boîte à Fanny (Fanny-Laure Malo) sur ce projet. Il dit avoir lu des centaines de pages sur le sujet. «On en parle peu dans les médias et je trouvais ça intéressant à explorer. En plus, ça m'apparaît comme un sujet très cinématographique.»

Coaching en ligne

Depuis un an, le comédien planche aussi sur la création d'une plateforme de coaching en ligne pour des gens qui souhaitent devenir comédiens.

«C'est mon gros projet geek, dit-il en riant. Je veux créer une espèce de marche à suivre pour se lancer dans le métier. Je veux démythifier les croyances. Ce serait fait sous la forme de cours avec une trentaine de vidéos, sept modules, la participation d'experts du milieu, etc. J'ai déjà investi une partie de mon argent et cherché des subventions pour créer cette plateforme. Le concept d'apprentissage en ligne m'intéresse beaucoup.»

Ces cours porteraient, par exemple, sur la façon de se trouver un agent, de maîtriser une audition, de vivre son premier rôle. «Mon but est de vulgariser le processus», dit-il.

La plateforme serait probablement payante afin d'aider le jeune réalisateur à financer son projet de long métrage. «Je cherche des solutions de rechange au financement d'un film sans juste aller demander de l'argent aux institutions, dit-il. Je crois qu'une telle initiative de financement ajoute de la valeur à nos projets.»

__________________________________________________________________________________

Les frais de ce reportage sont payés par le FIFF.