La maladie a eu raison du fondateur de la revue Séquences, Léo Bonneville. Il était âgé de 87 ans.

Léo Bonneville aura formé des générations de cinéphiles québécois en créant notamment le premier cinéclub étudiant en 1950. Cinq ans plus tard, il lançait Séquences, à l'époque un bulletin d'information destiné aux cinéclubs des collèges et des écoles supérieures. Publiée alors sous les auspices du Centre catholique diocésain de Montréal, la revue est devenue indépendante en 1970. M. Bonneville aura dirigé les destinées de Séquences jusqu'en 1994.

«Avec ce départ, c'est aussi une certaine conception du cinéma qui s'en va, a déclaré Élie Castiel, le rédacteur en chef de la revue Séquences depuis huit ans. Léo Bonneville défendait une vision pluraliste. Il s'intéressait notamment à l'aspect humaniste du septième art.»

L'homme a d'ailleurs toujours maintenu cette ligne directrice, peu importe les controverses.

Grand mélomane, il a par ailleurs profité de ses années de retraite pour suivre d'un plus près les autres disciplines artistiques qu'il aimait. Il se passionnait notamment pour la musique classique (il était un habitué des concerts de l'OSM), l'opéra et la peinture. «Mais il continuait quand même d'aller au cinéma!» précise Mario Villeneuve, un ami.

M. Bonneville, qui a pratiquement consacré toute sa vie au cinéma et à l'enseignement, s'était en outre amusé du fait que le palmarès des 50 meilleurs films québécois que La Presse a établi il y a quelques mois ressemblait, à peu de chose près, à celui que Séquences avait établi à l'occasion du 25e anniversaire de la revue en 1980. «Il était assez d'accord avec les choix des professionnels que La Presse a consultés, fait remarquer M. Villeneuve. Mais il aurait aimé voir Les fleurs sauvages, de Jean-Pierre Lefebvre, très haut sur cette liste!»

La dépouille de Léo Bonneville sera exposée demain à 14h à la maison paroissiale des clercs de Saint-Viateur, 450, rue Querbes, à Outremont. Les funérailles auront lieu mercredi à 10h.